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Rond à béton des Mokhtar à Bir Mcharga: Une affaire surfaite, ou une «conquête» mal faite?

Nous rapportions, hier sur la foi d’un Post écrit par Moez Hrizi que nous avions par ailleurs contacté pour vérifier la véracité dudit Post et ses sources qui, nous a-t-il assuré, sont « dignes de foi », ce qui se serait passé dans l’usine Sidenor du groupe Mokhtar à Bir Mcherga à Zaghouan. Contact pris lundi avec l’industriel lui-même, l’affaire se présenterait autrement.

L’entreprise compte 250 employés, et 600 clients dont la Libye et la France, avec une production de 300 mille tonnes, en différents produits d’acier utilisés dans le secteur du bâtiment et de la construction comme le fil de machines. Le tout, fabriqué à partir de la matière première importée appelée billette.

Le groupe de l’industriel Fethi Mokhta, comprend aussi l’usine de trituration « Carthage Grains », et « Carthage Industries » une société de conception, de fabrication, d’assemblage et de montage des structures métalliques : charpente métallique, chaudronnerie générale, tuyauterie, coffrage, construction monobloc et travaux de génie civil.

Les premières informations vérifiées font, en effet, état de la confiscation de 31 mille tonnes en fer à béton et de fil de machines essentiellement. Vérifiée aussi la fermeture de l’usine (elle ne serait pas la seule touchée par la saisie, mais la seconde fermeture serait un Fake), en attendant l’issue de l’enquête judiciaire ouverte suite à la descente nocturne du chef de l’Etat tunisien.

  • Un cycle de production qui nécessite un stockage, y compris pour l’exportation

Notre source dément par contre d’autres détails, comme le drone qui aurait été utilisé pour surveiller l’usine, et l’interception par la Garde nationale de camions, de l’industriel, chargés de nuit en fer à béton et qui auraient été appréhendés sans factures. « Qu’on nous apporte pour cela la moindre preuve sur ce qu’on dit. Tout cela c’est du n’importe quoi, et les ministères, du commerce et de l’industrie savent exactement ce qu’on produit, ce qu’on achète, à qui et ce qu’on stocke, comme partout dans les usines », assure le propriétaire de Sidenor.

Et F. Mokhtar d’expliquer ensuite pour Africanmanager que « nous ne sommes pas un simple dépôt de stockage, et comme pour toutes les entreprises, nous avons un stock existant d’une quinzaine de produits de différentes caractéristiques pour au moins une semaine, car nous ne travaillons pas à flux tendu, et pour pouvoir assurer des cycles de production d’une quinzaine de produits différents ».

Et d’assurer ensuite, à propos des quantités saisies, que « nous sommes une entreprise exportatrice. Nous avions des marchés à honorer avec le Libye qu’on n’a  pas pu livrer suite aux problèmes dans ce pays. Nous vendons aussi en France, et même au Sénégal », ce qui expliquerait ainsi le stock exhibé dans la vidéo présidentielle qui est « dû au cycle de production, et ce qui était destiné à l’exportation ».

Pour le reste, l’industriel se refuse à tout commentaire, non sans préciser que « nous allons présenter notre dossier, à Monsieur le Président du tribunal de Zaghouan pour expliquer notre position et en savoir plus sur les mesures prises et à prendre. Pour l’instant, les 31 mille tonnes sont saisies, l’usine est fermée et nous avons arrêté toute vente ».

  • Président et GN seraient allés un peu trop vite en besogne ?

Il semblerait ainsi, selon notre propre analyse des faits, que la brigade de la GN aurait ainsi fait une mauvaise analyse de la situation du secteur, et une fausse manœuvre, certainement due à une incompréhension ou à une méconnaissance du cycle de production de cette industrie en lien direct avec le secteur du BTP et des promoteurs, qui pourraient avoir été derrière la pression mise sur les usines de fer à béton, et leur accusation de spéculation.

Une accusation, un peu trop vite suivie d’une saisie scénarisée et mise en vidéo, entraînant ainsi la fermeture de l’usine, mettant en péril le travail de 250 personnes, l’arrêt de ses exportations, de ses ventes sur le marché local, et approfondissant ainsi la crise du fer à béton, dont toute augmentation de prix ferait peur aux promoteurs immobiliers et les entreprises BTP, et ferait du bien aux spéculateurs, un secteur d’activité au noir où « le voleur va plus vite que celui qui crie au vol », traduisez «الي يسرق يغلب الي احاحي  ».

Il n’en reste pas moins vrai que le prix de ce type fer serait homologué par l’Etat à quelque 1900 DT la tonne. Il est cependant fabriqué à partir d’une matière première importée, la billette, dont le prix serait actuellement de quelque 700 USD (1952 DT) la tonne, sans compter les coûts de transport et autres charges, notamment salariales, ce qui reviendrait pour ces industriels à vendre à perte.

Une solution existe, celle de permettre aux industriels tunisiens de récupérer une partie de la ferraille tunisienne pour la transformer en billette, limiter l’importation et réduire le coût de production. Or, cette ferraille est jusque-là une exclusivité de la société publique El Fouledh à Bizerte. L’entreprise, qui terminait l’exercice 2019 avec un déficit de 33 MDT, ne vit plus que de l’exportation de … la ferraille tunisienne justement. Cherchez l’erreur !

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3 Commentaires

  1. Dommage Si Khaled de vous être embarqué sur le dossier de la ferraille sous l’influence de facebook !
    c’est tout simplement hors sujet parce que ni SIDENOR, ni les 4 autres usines privées « sidérurgiques » ne disposent de fours de fusion de la ferraille ! Depuis 30 ans qu’ils existent ils n’ont jamais investi dans ce maillon à valeur ajoutée autrement plus importante.
    Ils se contentent tous de laminer un acier importé. C’est comme produire des macaroni à partir d’une pâte pétrie et fermentée à l’étranger.
    Vous avez cité 700 $ le prix actuel de l’acier. A supposer que c’est vrai, savez- vous qu’il était à 330 $ il n’y a pas si longtemps ? savez- vous que que quand la bourse internationale chute, le prix homologué sur le marché tunisien ne baisse jamais ?
    Il s’agit bien d’un secteur spéculatif et anormalement très lucratif parce que administré et homologué ! C’est d’ailleurs pour cela qu’il existe autant de laminoirs privés dont la capacité dépasse de loin nos besoins et… une seule usine de production d’acier en billettes, El Fouladh
    Je ne suis pas en train de défendre la méthode utilisée par la présidence pour traiter un problème pareil de nuit, car tout peut être suivi et décortiqué de jour, les usines ne travaillant pas au noir.
    Mais de grâce n’ajoutons pas la confusion !

    • Simple question, à quoi servirait d’investir dans un four à fusion alors qu’on n’a pas le droit d’acheter la ferraille sur le marché local?
      N’est-il pas plus juste de revoir notre copie en ce qui concerne El Fouledh qui est censé être l’outil de l’état pour réguler le marché ?

  2. Oui si cette entreprise travaille pour l’exportation, c’au quelle pourcentage, il y’a obligatourement un pourcentage pour le marché local ( énergie électrique donc combustible c’est la tunisie qui la subventionne, et puis autres ….), donc toute entreprise exportatrice doit satisfaire le marché local alors dans ce cas il y’a un manque de barres de fer,…pour le bâtiment ce qui justifie l’intervention de l’état via le président, le ministère de l’industrie, ….

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