AccueilLa UNEUne carcasse financière qui vit juste de l'exportation de la ferraille !

Une carcasse financière qui vit juste de l’exportation de la ferraille !

A fin 2019, la société sidérurgique tunisienne « El Fouledh », terminait l’exercice avec un déficit de plus de 27,114 MDT, malgré des produits d’exploitation de plus de 209,8 MDT. A la fin de l’exercice de la même année, cette entreprise publique, où le poids des salaires a dépassé les 41 MDT et les charges financières les 31,6 MDT, signait,  avec une trésorerie négative de presque de 26, 4 MDT, un déficit de trésorerie qui s’alourdissait  de presque 10 MDT d’un exercice (2018) à l’autre (2019).

Une simple lecture des chiffres ferait même croire que l’entreprise qui a toujours figuré sur la liste des entreprises à restructurer où pour laquelle on pourrait débrouiller un partenaire stratégique, aurait même réduit ses pertes qui étaient de plus de 33 MDT en 2018 (c’est le dernier bilan publié). Réduction, il y en avait eu en effet, mais pas grâce aux produits d’exploitation,  plutôt  par le truchement  de la vente à l’étranger de ferrailles et de déchets de fonte.

En 2019, en effet, ce sont 96.500 tonnes de ferrailles qui ont été exportées par El Fouledh, pour la somme de 21,9 USD, ainsi que 31.951 tonnes de déchets qui ont été exportés pour la somme de 2,2 MUSD.

Ces sommes ont, cependant,  servi à  payer ce qui restait de la dette contractée auprès de la Société internationale islamique de financement du commerce (15 MUSD) et les taxes d’exportation de la ferraille (26 MDT). Et c’est ce qui avait permis de baisser son déficit, mais en même temps, lui permettre de s’endetter à nouveau auprès de la Société islamique de financement du commerce (10 MDT sous garantie du Trésor public, 2 autres crédits en devises de la part e la BH et de la STB de 2 MUSD chacun et 2 autres de la BNA et encore de la STB de 10 MDT chacun). Autant dire, continuer de s’endetter pour payer la dette de l’entreprise.

Le rapport sur bilan d’El Fouledh pour le même exercice 2019 indique qu’à la fin de la même année, l’entreprise était incapable de payer sa dette de 48,3 MDT et 25,2 autres MDT au titre des pénalités de retard auprès de la CNSS, 84,8 MDT pour la Steg, et 25,1 MDT pour la SNDP, dont 11,3 MDT en bons d’essence jusqu’à février 2021. L’Etat tunisien avait aussi donné garantie (à supposer qu’il ait les moyens de la tenir) pour 158,4 MDT auprès des trois banques publiques. Et vu l’état des finances d’El Fouledh, il y aurait peu de chances que les banques publiques récupèrent un jour toute cette dette.

Ledit rapport fait aussi état d’énormes sommes d’argent en suspens, dans les registres des rapprochements d’El Fouledh. Des sommes, relatives aux années 2019 et 2005. 

Dans le même rapport, les commissaires aux comptes d’El Fouledh faisaient état d’un accord de rééchelonnement d‘une dette fiscale de 11,055 MDT, déduction faite des 4,7 MDT en pénalités de retard. Des recettes, non inscrites sur les registres de l’entreprise, et des dépenses aussi, avec chaque fois d’énormes sommes, qui ne font que rendre beaucoup plus improbable un retour à la normale de cette entreprise publique, et font d’elle presque qu’une carcasse financière, et un cadavre financier, encore maintenu dans le placard du budget de l’Etat tunisien.

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2 Commentaires

  1. Merci pour l’article.
    Ce mamouth indegraissable est a l’image hélas de nombre d’entreprises publiques. Sauf que dans ce cas nous atteignons des niveaux d’endettement stratosphériques. Vous n’evoquiez pas dans l’article la mauvaise gouvernance l’outil de production obsolète et le sureffectif pléthorique ( plus de 700 recrutements injustifiés après le 14 janvier merci Ennahdha!!) .Ne nous berçons pas d’illusions il n’y aucune solution raisonnable possible ni reprise ni partenariat stratégique cet usine est une ruine économique et un gouffre financier sans fond supporté a perte par les deniers publiques .Hélas quand on a affaire aussi à un syndicat irresponsable je ne vois pas le bout du tunnel.
    Puisque vous n’êtes pas loin allez donc jeter un coup d’œil sur une catastrophe la STIR dont l’existence n’a plus aucune justification et dont l’obsolescence aujourd’hui au delà de sa non viabilité économique représente un vrai danger pour la sécurité et l’environnement.

  2. A quand cette entreprise va tirer vers les bas et alourdir les caisses de l état
    alors qu’elle est capable de relever le défit par sa transformation en industrie de construction et réparation des navires en profitant de son port disponible et la capacité des techniciens de la région expert en sidérurgie

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