AccueilLa UNESaïed passe du coq à l’âne, pour défendre son fauteuil!

Saïed passe du coq à l’âne, pour défendre son fauteuil!

Il ne sait plus quoi dire, va jusqu’à la chose et son contraire, et en prenant en cible presque toujours les mêmes lobbies et les mêmes hommes d’affaires, qu’il dit corrompus et qui auraient appauvri le pays sans les nommer. Le tout, pour défendre les prérogatives qu’il s’était arrogées  de  par sa  propre interprétation de la Constitution dont il est pourtant le gardien.

Lors de la pénultième sortie médiatique privée, le chef de l’Etat s’était attaqué aux hommes d’affaires et aux scientifiques. Quelles raisons avait-il pour se mettre à dos ces catégories professionnelles, « en temps de guerre » comme il le disait  à Carthage ? La conjoncture requiert pourtant l’unité nationale, et  le chef de l’Etat est censé  en être le garant !

–          Le docteur  honoris causa  Saïed s’attaquerait-il à la commission scientifique de la Kasbah ?

Le 1er juillet encore, et en l’absence d’un chef de gouvernement ministre de l’intérieur par intérim des suites de son refus du remaniement, qui était en quarantaine sanitaire chez lui, le chef de l’Etat s’en allait visiter, de nuit, le siège du ministère de l’Intérieur. En présence d’un haut cadre de l’Intérieur, et sans aller jusqu’à prendre le maroquin du ministre absent, il se mit à parler de transport et des horaires inadaptées du métro TGM.

« La situation sanitaire est le résultat d’un ensemble de choix politiques, derrière lesquelles il y a des lobbies [Ndlr : Lesquelles ? Il ne le dira jamais. Mais peut-être viserait-il les hommes d’affaires du tourisme, restaurants et autres cafetiers ?], et un autre ensemble de choix non concluants », disait Saïed en commençant par son dada : attaquer le chef du gouvernement Hichem Mechichi qu’il avait pourtant choisi lui-même à ce poste. Décryptage : Hichem Mechichi ne prendrait pas des décisions pour le bien du peuple, mais pour le compte de certains lobbies, et ce qu’il fait ne réussit pas.

Et de digresser ensuite sur la question de l’horaire du métro TGM. « A 18 heures, il n’y a pas de métro, alors qu’il y a encore des gens qui travaillent. Il devrait y avoir coordination, avec le ministère du Transport [Ndlr : Le ministre Moez Chakchouk devrait-il se sentir visé ?]. Des mesures, qui sont prises par des instances scientifiques, dont certaines sont loin d’être scientifiques », dit encore devant le haut cadre du MI. Saïed s’attaquerait-il ainsi au conseil scientifique, fait d’éminents médecins et experts, du chef du gouvernement ?].

Décryptage encore, Mechichi se laisse guider par les scientifiques. C’est pourtant eux qui le poussent vers le confinement auquel appelle le chef de l’Etat ! Et il en voudra, trois jours plus tard, devant les cadres de l’armée et de la police, que « il y a des décisions qui sont prises, sans tenir compte de l’évolution de la situation sanitaire », pour expliquer à sa manière l’échec de Hichem Mechichi. Allez comprendre que veut le chef de l’Etat. Confinement pour la santé du peuple ? Ou pas confinement pour le bien matériel du peuple ?

« Les décisions sont prises, puis on fait machine arrière [Ndlr : C’était pourtant à la demande, et sous la pression, en public, du chef de l’Etat]. Cela, sans compter les multiples erreurs juridiques », reprend-il dans son sujet favori que sont ses prérogatives. « Je prends comme exemple le couvre-feu, qui est du ressort exclusif du président de la République, ou des gouverneurs [Ndlr : au fait, cette fois-ci, ce sont, pourtant justement les gouverneurs qui l’ont décidé].

–          Désormais, il est contre le confinement, et pour la division du pays !

Trois jours plus tard, il affirme que la Tunisie a perdu la guerre du Covid-19. C’est bon pour le moral. « Il y a d’autres solutions qu’on pourrait soumettre  à l’examen. On ne peut pas recourir, comme l’année dernière [Ndlr : 2020 du temps d’Elyes Fakhfakh qu’il avait poussé à la démission, et dont il prend désormais à partie la décision de confiner] au confinement sanitaire. Il y a des personnes miséreuses, pauvres. Si elles ne travaillent pas, elles ne pourront pas manger. Imaginer quelqu’un qui ne pourrait pas acheter du lait à son nourrisson, ou comment l’emmener à l’hôpital s’il était malade ». C’est ce que disait  Kais Saïed  à Carthage où il réunissait des cadres militaires et sécuritaires, prenant ainsi le contre-pied des décisions de plusieurs gouverneurs, et du gouvernement de Hichem Mechichi.

Décryptage : Il faut le confinement, mais il ne faut pas confiner car il y a des bébés dont les parents ne pourront pas leur acheter du lait. Ce n’était manifestement qu’une sorte de transition pour permettre au chef de l’Etat de proposer ses solutions.

« Il nous faut gagner cette guerre, mais avec de nouvelles mesures », conclut le chef de l’Etat. Son idée, comme il en a parlé, c’est de « diviser le pays en un ensemble de circonscriptions, de la plus contaminée à la moins contaminée et sinistrée, pour se concentrer sur les plus impactées, et on pourrait en arriver à la réquisition des établissements sanitaires privées », disait encore Saïed, en tapant plusieurs fois sur la table, jusqu’à en arriver à enlever son masque anti-Covid. On ne sait, si le chef de l’Etat était au courant, que certaines cliniques privées, comme à Monastir, sont déjà déficitaires. Le Commissaire aux comptes Hichem Ajbouni pourrait le lui confirmer !

Décryptage : Voudrait-il ainsi se délimiter un espace d’intervention sanitaire, directement mis sous les ordres des forces, armées et civiles, comme il le ressassait samedi soir. Des forces dont il avait auparavant réclamé la mise sous  tutelle directe !

La division du territoire tunisien en zones d’intervention est-elle la bonne solution, en ces temps de crise politique, institutionnelle et constitutionnelle ? L’armée et les forces de l’ordre sont-elles celles de tout l’Etat, ou de deux parties d’un Exécutif en situation continue de crêpage de chignons ?

« Un conseil pour le groupe de communication présidentielle : SVP faites-lui comprendre qu’il a gagné les élections présidentielles car il était resté silencieux. Et en ce moment il est en train de perdre, parce qu’il parle beaucoup trop ». Dixit : L’ancien ministre Faouzi Abderrahmane !

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