AccueilLa UNETrès mal en point, Alkimia se fait une injection à 20 MDT

Très mal en point, Alkimia se fait une injection à 20 MDT

Cotée sur la Bourse de Tunis, Alkimia est très mal en point financièrement. Au 31.12.2021, elle était déficitaire de 34,875 MDT (-40,174 MDT pour tout le groupe). Un déficit plus que le double de 2019 qu’elle clôturait déjà avec 15,928 MDT de perte.

Malgré l’amélioration du volume de vente, le chiffre d’affaires a enregistré une baisse de 4,79 %. En cause, la baisse concomitante des prix de vente du STPP sur le marché international et du cours du Dollar par rapport au Dinar.

Les commissaires aux comptes le confirment en notant que « la situation financière d’Alkimia s’est détériorée par rapport à 2019 du fait d’un cumul de plusieurs évènements ». Ils avaient alors relevé que « les fonds propres de l’entreprise, tels que figurant sur les états financiers arrêtés au 31 décembre 2019 totalisent la somme négative de 7 752 454DT, soit 17 488 719 DT en deçà de la moitié du capital social ». Ceci jetait un doute important sur la capacité de la société à poursuivre son exploitation. Un avis, qui ne dérange pas trop le management d’Alkimia.

–          Qui est qui dans Alkimia ?

Société totalement exportatrice, elle a été créée en septembre 1972 par la famille Doghri, et a démarré sa production en 1976 avec une capacité nominale théorique de 30 000 tonnes par an de Stpp (Tripolyphosphate de Sodium), selon un procédé qu’elle a développé à partir de I ‘acide phosphorique tunisien. C’est une société où l’actionnaire de référence reste le Groupe Chimique Tunisien (39,1 %), une entreprise publique en Tunisie, endettée, et tellement « transparente » qu’elle publie peu ou prou de bilans. On y retrouve aussi le groupe hôtelier des Driss, détenant  7,48 %.

Mais avec les sociétés IMER du même groupe Doghri, (22,12 %) et la STEC (7,38 % du capital) qui produit des engrais chimiques, une entreprise publique semi-privatisée en 1997 au profit du groupe Doghri, qui exerce aussi dans la filière de viande rouge et dans la collecte des céréales et la vente es semences de céréales, deuxième gros actionnaire, le groupe « La Carte » des Doghri (qui assure aussi tous les risques d’Alkimia et dont le solde fournisseur s’élève au 31 Décembre 2020 à 389 460 DT) qui y est à hauteur de 12,2 %, avec autant de sièges au conseil (4 sièges avec IMER) que l’actionnaire de référence, Doghri devient l’actionnaire majoritaire avec 41,7 % du capital.

L’entreprise détient 55 % dans Alkimia spa en Algérie, dissoute en septembre 2021 et procède à sa liquidation, propriétaire d’Alkimia packaging, ainsi que les Salines de Tataouine pour la production du sulfate de sodium

–          Au 30.6.2021, cela n’allait toujours pas mieux

A fin septembre 2021, l’entreprise indique que la production au 30 septembre 2021 a baissé de plus de 18 mille tonnes, et que « ce niveau de production reste, depuis plus de cinq ans, en deçà de la capacité nominale de production de l’usine en raison de la baisse de la demande sur le marché international et de la perte d’importants clients après les diverses déclarations de Cas de Force Majeure dues aux arrêts forcés des unités de production en 2016, 2017, 2018 et 2019, par manque d’acide phosphorique ».

L’entreprise qui fait face à l’envolée des prix des matières premières, dont notamment l’acide phosphorique, qui ont connu des hausses vertigineuses particulièrement au second et au 3ème trimestre de l’année dernière, sachant qu’il a été très difficile de répercuter ces augmentations sur les prix de ventes du STPP qui, contrairement aux prix des engrais, sont peu sensibles aux évolutions des prix de l’acide phosphorique.

–          Une prochaine augmentation de capital de 20 MDT

Entretemps, l’entreprise a réalisé une étude stratégique et de restructuration de ses activités. Une restructuration prévue en 3 étapes. D’abord, la production de STPP alimentaire à partir de janvier 2022 et ce par adaptation de l’Unité U1000 et sa mise en conformité par rapport aux normes internationales en matière d’hygiène.

Ensuite, la compression des charges et par optimisation des Ressources Humaines notamment. Et enfin, la production de NPK par conversion de l’Unité existante U-1500. Les travaux de réalisation de cette nouvelle unité de production, seront lancés sous peu juste après la signature du contrat avec le bureau d’engineering TECI. Le financement de cette première étape sera assuré par l’injection de fonds propres, sous forme d’une prochaine augmentation de capital de 20 MDT par les actionnaires de la société. Et c’est cette augmentation de capital, qui devrait résoudre le problème de sous-capitalisation et de fonds propres négatifs.

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