« Dans quelques instants je vais signer un décret historique instituant des droits de douane réciproques sur des pays du monde entier », a annoncé Donald Trump au début d’un discours portant sur les droits de douanes américains ». « Réciproque signifie: ce qu’ils nous font, nous leur faisons. C’est très simple, ça ne pourrait pas être plus simple », a poursuivi le président américain, qui a lancé sa croisade commerciale, parlant d' »un des jours les plus importants de l’histoire américaine ».
Donald Trump a promis une nouvelle fois un « âge d’or » pour les États-Unis, lors de cette « déclaration d’indépendance économique ». « Depuis des décennies, notre pays a été pillé, saccagé, violé et dévasté par des nations proches et lointaines, des alliés comme des ennemis », a expliqué le président américain, avant de lister les partenaires commerciaux et les droits de douane qui leur seront imposés.
Les États-Unis vont ainsi imposer un droit de douane plancher de 10 % sur toutes les importations, auquel va s’ajouter des surtaxes pour certains pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale. Ainsi, les produits chinois seront taxés à 34%, ceux de l’Union européenne à 20 %. Mais aussi 24 % pour le Japon, 26 % pour l’Inde, 31 % pour la Suisse.
Donald Trump a également a confirmé la mise en place de 25 % de droits de douane supplémentaires sur toutes les automobiles fabriquées à l’étranger « dès minuit ». La Maison Blanche a annoncé que les nouveaux droits de douane massifs entreront en vigueur les 5 et 9 avril.
« Ce n’est pas le jour de la libération. C’est le jour de la récession », a répliqué le chef de file des élus démocrates à la chambre des représentants, Hakeem Jeffries.
En 2024, les importations des Etats-Unis ont atteint quelque 3.300 milliards de dollars, un montant supérieur au Produit intérieur brut de la France.
« Ca ne sera pas bon pour ceux qui imposent des droits de douane ni pour ceux qui ripostent », a assuré mercredi la dirigeante de la Banque centrale européenne Christine Lagarde.
Les économistes sont nombreux à juger illusoire la vision de Trump d’une Amérique auto-suffisante dans l’économie mondialisée du XXIème siècle, avec ses chaînes de production éclatées dans plusieurs pays.