La situation des commerçants patentés et ceux ambulants continue de susciter des remous au marché municipal de lAriana. Avant-hier, 26 août, les vendeurs de légumes et fruits, des viandes rouges et blanches et des poissons ont observé une grève générale.
Ce mouvement était destiné à stigmatiser la prolifération des étals anarchiques autour du marché municipal, causant dénormes pertes financières et un manque à gagner sans oublier la dégradation de l’aspect esthétique de la ville.
Deux jours après ce mouvement de protestation, Africanmanager sest déplacé sur les lieux pour en savoir davantage auprès des uns et des autres notamment les protestataires, en loccurrence 13 bouchers, 9 vendeurs de fruits et de légumes, 8 vendeurs de poissons et 4 vendeurs de volailles.
Les commerçants victimes dune politique datermoiement !
Mohamed Kochbati, président de la chambre syndicale régionale des bouchers de lAriana a affirmé que cette grève est le point dorgue de nombreuses années daccumulation et dune politique datermoiement menée par le gouvernement en place.
Une politique qui a coûté cher à ces commerçants dont la galère ne fait quempirer. Ces derniers ne sont plus aujourdhui en mesure de sacquitter des taxes et impôts auxquels ils sont assujettis ni des charges sociales dont ils sont redevables encore moins de rembourser les dettes contractées auprès des banques. Résultat : plusieurs commerces ont carrément fermé boutique. Ils sont au nombre de sept et les fermetures ne devraient pas en rester là.
Dans une déclaration à Africanmanager, le responsable syndical a souligné que les commerçants ambulants sont à lorigine de ces déboires et des souffrances endurées par les professionnels, ce qui les a poussés à observer ce sit-in afin dattirer lattention des autorités sur la dégradation de cette situation de plus en plus intolérable. Dans ce contexte, il a affirmé que le taux de réussite de cette grève est estimé à 80%.
Un avis partagé par Slim Jlassi, vendeur de légumes et de fruits qui sest fait lécho de la revendication principale de tous les acteurs opérant au marché de lAriana. Il sagit tout simplement de pouvoir travailler.
De son côté, Khaled Chiboub, vendeur de poissons, visiblement gagné par le pessimisme, na pas manqué daccuser le gouvernement dAli Laareydh précisant quil était la source de ce problème épineux.
Il a appelé les autorités à trouver les solutions adéquates pour que lensemble des commerçants puissent garder leur gagne-pain.
Les ambulants haussent le ton
La position de ces commerçants a provoqué la colère de leurs concurrents, les clandestins qui ont qualifié leurs demandes de « non-justifiées ».
Lun deux, Aymen Makni, a rejeté les accusations adressées par les commerçants affirmant quils ne font que verser dans lexagération. Daprès lui, les protestataires continuent à gagner leur vie de manière habituelle et sans soucis en dépit de la concurrence des ambulants.
Pour ce faire, les autorités sont appelées plus que jamais à trouver un compromis dautant que ce problème touche environ 150 familles.
Omar Jlassi, de son côté, a fait remarquer quil est illogique de chasser les commerçants ambulants compte tenu de leur rôle dans cette région assez importante. Ces derniers nacceptent pas les solutions préconisées, à savoir le transfert de leurs étals dans un espace aménagé à cet effet par les autorités municipales quitte à amener leurs familles sur place pour défendre leurs « droits ».
Des décisions seront appliquées, assure la municipalité
Face à cette situation, Karim Hellali, président de la municipalité dAriana, a assuré que des solutions vont êtres appliquées à court et moyen termes. Dans une déclaration radiophonique, il a annoncé quun projet de réaménagement et dagrandissement du marché municipal est en cours moyennant une enveloppe de 500 mille dinars.
Wiem Thebti