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Tunis : Le 4 avril Jomaa dira à Barak Obama : «Et viva la Révoluçion»

Il y a plus d’une dizaine d’années, lorsque Ben Ali avait opposé son véto à l’introduction de Mac Donald en Tunisie, la question avait été comprise par l’Oncle Sam comme le refus d’un signe d’ouverture de la Tunisie et un mauvais signal pour les investisseurs étrangers, américains surtout. Il y a quelques jours, un nouvel employeur introduisait et obtenait auprès de l’Utica l’autorisation pour un lock-out. La formule désigne la décision de grève, non d’un employé, mais bien de l’employeur ou du propriétaire de l’usine lui-même. Il s’agit du leader mondial des médicaux, l’américain Baxter. Des sources de l’entreprise indiquent que ce lock-out équivaut à une décision de quitter le territoire tunisien après plus de 14 ans d’existence intramuros.

Avec 60.000 employés de par le monde et 420 emplois en Tunisie dont 100 entre cadres et techniciens, l’entreprise est la seule en Afrique et travaille à l’export, l’Europe, l’Asie, le Moyen- Orient, l’Amérique du Sud et l’Afrique du Sud. Elle produit à Oued Ellil plus de 30 millions de dispositifs médicaux par an. Comme toutes les entreprises installées en Tunisie, Baxter Tunisie est en proie à une vive tension sociales avec à la clef des demandes d’augmentations salariales diverses, de plus de 50% parfois. Dernièrement et sous le prétexte d’un désaccord entre un ingénieur de production et le secrétaire général du syndicat de base de l’entreprise, l’entreprise se retrouve en arrêt de production inopiné et sauvage.

Le 20 février 2014, en effet, six employés sont convoqués par l’administration de l’entreprise étrangère pour un éventuel passage devant le Conseil de discipline. Devant le refus opposé par les employés concernés à l’idée même du passage devant le conseil malgré l’arrêt du travail, le syndicat prend la relève de la contestation et ordonne l’arrêt complet pur et simple de la production. Cet arrêt ne concerne, pendant 3 jours, que les 6 employés. Le 21 février 2014, le syndicat oblige tous les employés à arrêter le travail et empêche même ceux qui voudraient travailler de rejoindre leurs postes à l’usine. Résultat, l’arrêt aussi de l’exportation qui était d’une moyenne d’une remorque par jour. L’administration a bien essayé de forcer la reprise en faisant appel aux forces de l’ordre. Ces dernier, nous dit-on, auraient préféré ne pas s’interposer pour ne pas faire monter la mayonnaise de la contestation. Après de vaines interventions auprès de l’Utica, de l’UGTT et du ministère des Affaires sociales, Baxter décrète son Lock-out pour 3 mois et active son plan de Backup, ce qui veut dire préparer un autre site de production, en dehors de la Tunisie, pour ne pas perdre les clients qui étaient ravitaillés à partir du site tunisien. La Tunisie qui est à la recherche d’emplois, perdra ainsi l’équivalent de 5 à 6 MDT en salaires directs injectés dans l’économie. La Tunisie qui veut exporter plus, perdra aussi l’équivalent de 30 MUSD d’exportations du leader mondial des dispositifs médicaux.

Des sources généralement bien informées évoquent d’ailleurs pour Africanmanager, le nombre de 3 pareilles demandes dont le dernier en date se trouve dans la région de l’Ariana à Tunis. Ce dernier touche cependant une importante entreprise américaine, alors que le chef du 5ème gouvernement provisoire en Tunisie, s’envolera, le 4 février, pour Washington où il rencontrera surtout le président Barak Obama. Ce voyage aura certainement pour but d’augmenter le nombre des entreprises américaines investissant en Tunisie qui ne sont que 68. Des hommes d’affaires rencontreront leurs homologues avec la présidente de la chambre de commerce tuniso-américaine. Ils ne manqueront certainement pas d’entendre les échos retentissants de ce lock-out. Ils retrouveront tous aussi les échos des appels à la nationalisation, notamment du secteur de l’énergie, lancées par les LPR (ligues de protection de la révolution) du CPR (parti de la troïka en Tunisie). Tout cela encouragera certainement plus d’entreprises américaines à venir investir dans la Tunisie où Ali Larayedh se gargarisait, le 20 mars à Tunis, d’avoir réalisé ce qui n’a pu être réalisé en Tunisie depuis des années. A tous ces investisseurs potentiels, la délégation tunisienne aux USA scandera alors «Et Viva la revoluçion» !

Ka Bou.

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