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Tunis : Le FMI fixe à la Tunisie un moratoire pour aller vite en besogne. Voici ce qu’elle doit faire !

Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) vient d’approuver sous la procédure dite du défaut d’opposition, l’extension de sept mois, jusqu’au 31 décembre 2015, de l’accord de confirmation avec la Tunisie. Cette extension donnera aux autorités tunisiennes le temps d’appliquer les mesures requises pour tenir les engagements futurs — concernant notamment les réformes bancaire et budgétaire — qui contribueront à réduire les vulnérabilités de l’économie et à promouvoir une croissance plus forte et solidaire. Une mission se rendra à Tunis fin mai 2015 pour mener les consultations au titre de l’article IV et procéder à la sixième revue de l’accord de confirmation.

Il convient de savoir à cet égard que l’accord de confirmation de deux ans, d’un montant de 1,146 milliard de DTS (environ 1,75 milliard de dollars, soit 400 % de la quote-part de la Tunisie au FMI) a été approuvé par le 7 juin 2013. Après la conclusion de la cinquième revue en décembre 2014, les décaissements au titre de cet accord ont atteint 787,875 millions de DTS (environ 1,15 milliard de dollars).

Le FMI, aux termes de son moratoire de 7 mois, a bien pris soin de définir le périmètre dans le cadre duquel les actions prescrites devront se développer. Il s’agit de la fragilité du secteur bancaire, des revendications sociales pressantes, des vastes disparités régionales et du niveau élevé du chômage qui sont, a-t-il reconnu, de redoutables défis, au même titre que le creusement des déficits budgétaire et extérieur.

Plus particulièrement, les réformes budgétaires doivent se centrer sur l’élargissement de la marge de manœuvre budgétaire pour accroître les dépenses cruciales d’investissement et sociales, en maîtrisant les salaires et en réformant les subventions, tandis que par ailleurs les dispositifs de protection sociale seront renforcés. Une vaste réforme de la politique fiscale et de l’administration fiscale contribuera à élargir l’assiette fiscale et à améliorer l’équité.

Les priorités fixées par le Fonds sont l’audit des banques publiques, le renforcement de la supervision bancaire et l’alignement des normes prudentielles sur les normes internationales. Les efforts devront à cet effet se poursuivre pour améliorer la qualité des données et mettre au point un régime spécial de résolution bancaire.

Il est, ce faisant, espéré que le programme des autorités tunisiennes, appuyé par l’accord de confirmation de deux ans, contribuera à renforcer la confiance des investisseurs et la résilience de l’économie. En mettant pleinement en œuvre ce programme, la Tunisie sera mieux à même de réagir aux chocs futurs et de répondre aux besoins pressants de sa population».

Plus concrètement, il est enjoint à la Tunisie, au cours des sept prochains mois, de renforcer les marges de manœuvre budgétaire et extérieure. Les principales mesures exigées incluent) une politique budgétaire appropriée génératrice d’un espace permettant de financer des coûts exceptionnels (tels que la recapitalisation bancaire) et des dépenses d’investissement, tout en évitant d’évincer le crédit au secteur privé ; une politique monétaire prudente visant à maîtriser l’inflation et une plus grande flexibilité du taux de change afin de préserver les réserves de change de manière à pouvoir faire face à d’importants chocs exogènes.

Il s’agit aussi d’établir les bases de la croissance en commençant par remédier aux vulnérabilités critiques du secteur bancaire, en lançant une consolidation budgétaire à moyen terme qui permette une meilleure composition des dépenses, notamment à travers des investissements publics accrus, et, enfin, en mettant en œuvre un ambitieux programme de réformes structurelles qui permettra de reconstruire le modèle économique de la Tunisie en promouvant le développement du secteur privé, en atténuant les disparités régionales et en réduisant l’intervention omniprésente de l’État.

Enfin dernière injonction, protéger les groupes plus vulnérables en renforçant les mécanismes d’assistance sociale et en entreprenant une évaluation systématique de l’impact social des réformes envisagées. Ces mesures, qui s’ajoutent à l’amélioration de la composition des dépenses publiques, contribueront à réduire les disparités des revenus, souligne le FMI.

L.M.

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