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Tunis : Sihem «démente» et se fait coiffer au poteau. Le bêtisier de Badi sur F24 !

«Non Madame, je la démente ( conjugaison « badyenne » du verbe démentir) et LE ministère de l’intérieur [ndlr : normalement masculin en français], ELLE-même a démenti», répondait in extenso la ministre tunisienne de la Femme, Sihem Badi, à la journaliste de France 24 qui lui demandait «est-ce vous confirmez ou démentez cette information ?». La journaliste évoquait l’interdiction de voyager, sans autorisation des parents, faite aux femmes tunisiennes. Plus loin, le sourire, gêné mais moqueur d’une des invitées au débat à l’écoute de la réponse de Badi et que le réalisateur de l’émission ne ratera pas.

– «Respecter la liberté d’agir dans les magistrats ». Elle pensait arabe et parlait Fghançais !

Ainsi s’exprimait la ministre de la Femme, avec quelques fois un français très approximatif (évoquant par bien des côtés la non moins fameuse Sonia Ben Toumia), comme lorsqu’elle dit «respecter la liberté d’agir dans les magistrats »ou encore lorsqu’elle annonce que «on a ouvré la candidature » en parlant du remplacement de la femme qu’elle avait remerciée au prétexte de lui donner l’occasion d’exercer ailleurs. On passera sur ce pléonasme de «la féministe qui défendra les droits de la femme… des féministes qui seront à la tête de cet établissement- là [qu’elle ne nommera pas] … » ou de cette phrase mal tournée des «féministes qui vont satisfaire une grande majorité des Tunisiennes ». On passera aussi sur ce français «voltairien», d’un médecin qui a pourtant longtemps vécu à Paris, et qui dit que «y a des choses qu’on veut en faire des histoires, qu’on veut en faire tout un cinéma et tout un cirque » [ndlr : c’est copié in extenso], en parlant de l’affaire du viol de la jeune fille. Elle explique aussi que cela existe même aux Etats Unis d’Amérique. Elle esquivera, cependant, lorsque la journaliste Caroline Fourest qui connaît manifestement très bien le dossier tunisien, lui rappelle en souriant jaune que «cela n’existait pas avant».

– Une Lapalissade pour ne pas ne rien dire !

Interrogée sur ce qui a été fait pour les femmes depuis la chute de Ben Ali, Sihem Badi, bien coiffée, nous apprend cette lapalissade que, «s’il y a de la liberté, cela profite aussi à la femme». Qui l’eût cru ? Elle voudrait trouver un chiffre pour devenir crédible, et informe que «la femme dans le monde des médias, elle compte pour 60 % (…) s’il y a [ndlr : remarquez bien le conditionnel attaché à SI] une liberté de presse, elle sera la 1ère à en profiter ! ».

La ministre tunisienne qui se fait rabrouer par la journaliste lorsqu’elle voulait faire sa tirade politique sur le processus démocratique, parlait manifestement de la liberté de la femme, comme si elle n’avait jamais existé, comme s’il n’y avait jamais eu auparavant de ministres femmes, des femmes dans des associations de la société civile ou dans des partis politiques.

Elle se fera coiffer joliment au poteau par la journaliste Caroline Fourest, lorsqu’elle lui rappelle que, «elle est terrible, la situation des femmes en Tunisie et elle régresse, car non seulement ce gouvernement ne tient pas ses promesses en matière de gestion économique (…), mais en plus sur des libertés fondamentales, sur des droits humains, il s’organise pour organiser la régression notamment des droits des femmes ». Et la journaliste de rappeler à la ministre que «ce n’est pas au nombre des femmes au gouvernement ou même à l’élection de la Constituante qu’on peut mesurer le degré de leur liberté, car dans cette Constituante, vous avez des élues islamistes femmes qui se battent toute la journée contre la liberté des femmes et des ministres femmes, comme la ministre de la Femme, qui se battent contre les féministes ». Plus loin, la journaliste n’arrivera pas à arracher à Badi une dénonciation de ce qui avait été fait aux féministes de Femen et de l’interdiction d’une association, «par principe».

Elle la clouera au pilori, et la ministre tunisienne n’y répondra qu’en petite partie, lorsque la journaliste évoque la question du «remplacement d’un centre pour femmes battues par un projet de propagande religieuse, plus est, piloté par le frère de votre collègue du CPR ». Un projet qui avait été dénoncé par un professeur des universités et qui se fera limoger pour cela. « Ce sont des pratiques liberticides qu’on n’a connues que sous Ben Ali. Dans ce gouvernement, ce n’est pas un moyen de garder le pouvoir ; pire, c’est un objectif ».

– Allez boire l’eau de la mer !

Visiblement consternée, au détour de l’une des caméras du plateau de France 24, Badi retrouve un jaune sourire lorsqu’elle s’en aperçoit. Gauche, la ministre se mêle les pinceaux dans les mots à choisir. Elle parle de «poste de pouvoir » en voulant évoquer un poste de directrice d’Association. «Il faut qu’on accepte qu’il y A une succession dans les postes au pouvoir et il faut s’ouvrir à tout le monde », dit-elle pour expliquer le limogeage de la directrice d’association. On ne savait pas que la fonction de directrice d’association était un poste de pouvoir !

Mais la ministre, si on la prenait au mot, oubliait manifestement, qu’elle proférait il y a quelques mois à l’avenue Bourguiba à Tunis, son fameux «que ceux à qui cela déplaît, aillent boire l’eau de mer ». Elle répondait bien, ce jour-là, à ceux qui demandaient le départ du gouvernement de Hammadi Jbali ou ce qu’elle appelait «une succession dans les postes au pouvoir ». Cela n’est-il pas aussi valable pour le gouvernement dont elle est ministre, pour qu’un autre puisse mettre, «son empreinte », comme elle le disait sur France 24 ?

Ka. Bou

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