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Tunis : Une ministre trahie par son bilan, chiffres et faits à l’appui !

Réagissant à ceux qui critiquaient sa nomination, de nouveau, au sein du nouveau cabinet d’Ali Larayedh en tant que ministre de la Femme, Sihem Badi les taxe d’immaturité et demande qu’on la critique plutôt sur son bilan de l’exercice 2012. Nous y allons donc de ce pas.

On va ainsi rappeler la nomination dans son cabinet de la fille du ministre de l’Emploi. Nomination sur laquelle Sihem Badi n’était revenue qu’après un tapage médiatique auquel elle avait d’abord répondu par un «ceux qui ne sont pas d’accord, n’ont qu’à aller boire la mer !». On ne peut non plus ne pas lui rappeler les critiques, toutes de faits avérés, qui lui avaient été adressées par son propre frère, Azed Badi, devant l’ANC. Il n’est pas non plus inutile de rappeler à Sihem Badi, membre du CPR allié d’Ennahdha, un parti dont l’un des barons, Habib Ellouze en l’occurrence, qui estime que l’excision  des filles et jeunes femmes que son ministère est supposé protéger, est un traitement médical de d’esthétique.

On passera certes sur son absence de réaction et d’actions, contre le mariage coutumier, dit «Orfi», qui fleurit chez les femmes adeptes du parti qui l’a installée dans le fauteuil et ses dépendances salafistes. Mais il n’est non plus inutile de lui rappeler que les Salafistes que l’allié (Ennahdha) de son parti (le CPR) protège, embrigadent les enfants pour les préparer à des actes de martyre. Son ministère, qu’elle défend bec et ongles, ne s’était réveillé que le 27 février dernier, à ce nouveau phénomène pour se limiter à un petit communiqué, politiquement correct. Aucune action de contrôle, aucune information chiffrée, aucune action de surveillance et surtout aucune mesure de redressement ou d’interdiction.

 

– Une ministre, trahie par l’OpenGov.

Dans l’une de ses interventions sur Nessma TV, la ministre haranguait le journaliste, en lui demandant de la critiquer sur sa gestion et lui demandait, fiérote, d’aller voir le site du ministère pour y trouver le détail de son budget et ses réalisations. A y regarder de près, effectivement, on trouve que les dépenses de gestion, étaient en hausse de 17,1 %, (10,930 MDT) alors que les dépenses de développement sont en baisse de 28,7 % sans aucune explication dans ce document présenté comme l’exemple de la transparence. Dans le budget pour les femmes, les dépenses de gestion avoisinaient les 15 MDT, alors que les dépenses d’investissement, n’arrivaient même pas à 1,5 MDT. Le comble de la transparence, c’est lorsque la recherche du salaire du ministre et de son cabinet, dans ce document, se révèle vaine.

On y trouve aussi, toujours sans aucun détail, ce qui est une preuve supplémentaire de l’OpenGov, des dépenses, dites d’intervention de 9,591, sans qu’on ne trouve aucun détail de ce que veut dire l’intervention. On trouvera, il est vrai, moins d’une page où ces 9,04 MDT seront dépensés pour 12 centres pour les personnes âgées (plus de 754 mille DT par centre pour combler leurs déficits), sans aucun détail sur ces dépenses qui paraissent énormes, mais tout cela, non dans le budget de développement, mais celui des interventions !

Dans le budget d’investissement 2013 qui était en baisse de presque 34 % pour ce qui concerne la femme, on trouvera une importante disposition dans le document du ministère, celui du «renforcement de la présence de la femme dans les postes de décision et de responsabilité ». L’année 2013 , grâce à cette orientation, débutera avec le renvoi de plusieurs femmes du ministère des Affaires étrangères et le renvoi de l’unique PDG d’une banque publique. 2013, c’est aussi, un nouveau gouvernement où la présence de la femme est plus que timide, presqu’inexistante !

Pour le volet femme, on trouvera dans ce budget dit de développement 150 mille DT pour l’achat de véhicules, dont un dit de fonction (A qui ?), et 100 mille DT, libellés, dans la rubrique «Médiation familiale» et détaillés comme alloués aux séminaires. On y découvre aussi, une dépense de 200 mille DT, présentée comme devant servir à l’élaboration d’un «Plan d’action en faveur de la famille ». Dans la description, ils ne devaient servir qu’à l’organisation de «séminaires de formation et la fourniture de moyens de subsistance aux femmes rurales». Drôles de dépenses de développement qui reviennent aux vieilles pratiques de l’émargement budgétaire!

Presque le même constat, dans le volet enfance du budget du ministère de Sihem Badi. Les dépenses de gestion qui augmentent de 18,1 % (presque 60 MDT dont presque la moitié pour les salaires) et les dépenses, dites de développement, qui baissent de 27,5 % (6,8 MDT). Le budget, qui faisait la fierté de la ministre, lorsqu’elle fut interpellée sur les chaussures de Leila Ben Ali qu’elle essayait, et qu’elle présentait comme servant à habiller les enfants qui n’avaient pas de chaussures et à transporter les enfants qui étaient obligés d’aller à l’école à pied. Ce ne sont pourtant que 5,2 MDT sur un total de 60 MDT, qui serviront, comme l’indique la page 69 dudit budget, à des «subventions pour les clubs d’enfant, des subventions d’habillement et d’alimentation (…) et des dépenses de transport d’enfants sans soutien familial». En fait, seulement 3,856 MDT pour tous les enfants de la République !

Dans la justification du budget de développement pour les enfants (6,8 MDT, en baisse de 2,5 MDT), la ministre a indiqué, en 3ème point stratégique, «protection des enfants contre les menaces et risques sociaux et contre la délinquance». Tout de suite, nous pensons à des risques comme la drogue qui sévit dans le milieu scolaire et la délinquance juvénile qui explose comme le montrent toutes les vidéos des violents débordements qui avaient émaillé presque toutes les manifestations de rue, en 2012. On ne trouve, pourtant, aucune dépense programmée à cette fin, même dans la page 109 dudit budget !

On n’oubliera pas de parler, au ministre Badi, du document des doléances parvenues à son ministère, au cours de l’exercice 2012. Sur les 1730 doléances, 565 ont été renvoyées sine die pour non compétence de son ministère, comme l’indique le document lui-même. 399 doléances demandaient intervention pour accéder aux soins gratuits et aux aides financières. De son propre aveu, le document, fierté de la ministre, indique avoir seulement réussi à accorder «quelques aides conjoncturelles », mais point de détail. 364 autres, demandent l’emploi. Le même document, qui ne donne aucun détail sur les résultats concrets, indique les avoir, «redirigés sur les offres de recrutement nationaux, la direction des services généraux ou les directions régionales de la formation et de l’emploi, pour étudier LA POSSIBILITE D’AIDE », seulement !

Qui peut trouver, dans tout cela, un bilan probant d’un exercice de ministre dans un ministère si délicat que celui de la Femme et de l’Enfant. La femme tunisienne n’a rien gagné de son ministère et n’eussent-été leurs propres protestations, elles auraient perdu plus que des plumes, durant son majestueux règne sur le sort des femmes. L’enfance tunisienne, quant à elle, souffre toujours d’une mauvaise instruction et des dangers de la drogue et de la violence. Sous le règne de la ministre Badi, elle est désormais menacée de l’adoption de nouvelles pratiques qui n’ont rien d’islamiques, telle que l’excision, l’adoption du voile et du nikab ou encore le mariage infantile !

Khaled Boumiza.

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