AccueilLA UNE IDTunis : Va-t-on vers une croissance autour de zéro ?

Tunis : Va-t-on vers une croissance autour de zéro ?

Le pire est-il à venir en termes de taux de croissance ? La question se pose avec insistance alors que les pronostics vont bon train au regard du taux de 1,7 % de croissance enregistré au terme du premier trimestre de l’année en cours et annoncé par l’Institut national de la statistique, soit une régression de 0,2%, par rapport à la 4ème période 2014 (0,7%).

A cette cadence-là, il serait logiquement très difficile sinon impossible d’atteindre à la fin de cette année le taux de 3% fixé par le gouvernement tunisien, ni même celui de 2,8% prévu par la BERD. La dernière en date des prévisions est carrément désespérante. Elle situe le taux de croissance dans une fourchette entre zéro et 1%. Elle a été faite par l’expert en économie et finance, Ezzeddine Saidane.

S’exprimant sur les ondes de Mosaïque fm, il a constaté que l’économie tunisienne ne se redresse pas ; au contraire, elle s’enfonce de plus en plus et d’année en année. Chaque année devient de plus en plus difficile. L’endettement public externe et interne dépasse la moitié de l’économie en Tunisie, a-t-il asséné.

«Il nous faut un taux de croissance de 5,2% pour rembourser les taux d’intérêt des emprunts » a-t-il ajouté. « Avec un taux de croissance de 1,7%, le niveau de vie de toutes les catégories confondues s’ébranle un peu plus chaque année. Il est impossible de rembourser les emprunts. Si la situation perdure, l’Etat devra s’endetter encore plus pour rembourser les emprunts et les taux d’intérêt, c’est un cercle vicieux », a souligné l’expert.

Au demeurant, Ezzeddine Saidane a fortement souligné la gravité de la situation et de l’étape en affirmant sans ambages qu’il n’y a pas d’investissement, que l’investissement étranger est absent et que des investisseurs étrangers quittent le pays. « L’économie tunisienne n’a pas la capacité de résilience face aux grèves ni aux revendications et mouvements sociaux. La crise du phosphate et du tourisme auront un impact des plus négatifs sur l’économie, il faut donner à notre économie la chance de reprendre son souffle », a-t-il dit.

A cet égard, il a pointé du doigt l’augmentation des salaires, soulignant cependant que les salaires seront versés à temps mais que le risque de la dépréciation du dinar tunisien est des plus présents. En ce qui concerne le prélèvement des salaires des grévistes, il a estimé que cette décision arrive en retard.

En guise de solution, l’expert a recommandé que les parties concernées se réunissent autour d’une table pour se pencher sur cette crise et lui trouver une issue. En ce qui concerne l’ultimatum posé par le FMI, Ezzeddine Saidane a indiqué que la Tunisie a enregistré un retard dans l’application des réformes imposées, à charge pour elle de se rattraper au risque de voir les 600 millions de dollars restants s’envoler.

Comme on peut le voir, la situation n’est pas près de se redresser alors que les grèves vont crescendo et que les ressources de l’Etat se tarissent à vue d’œil l’obligeant à emprunter et à emprunter toujours plus, non pour financer des projets créateurs d’emplois et de richesses , mais pour payer ses fonctionnaires , accorder des augmentations salariales et soutenir ses interventions courantes notamment en matière de sécurité et de défense.

M.L.

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