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Tunisie : Cactus et Slim Riahi à couteaux tirés, la HAICA s’inquiète !

Visiblement, les mauvaises nouvelles s’accumulent et prolifèrent chez la chaîne tv « Ettounsya », sans aucun égard vis-à-vis de ce qui est regardé comme un acquis audiovisuel. La chaîne qui revendique une part significative dans le développement de l’espace médiatique tunisien tout en renforçant le statut d’un média libre, se trouve, aujourd’hui, en proie à plusieurs problèmes. C’est, depuis sa naissance déjà, que cette chaîne est aux premières loges en termes d’audience. Ses émissions n’ont de cesse de se classer dans le top 10 des émissions les plus regardées. La dernière enquête de Sigma conseil place, déjà, Ettounsya en tête des chaînes les plus suivies, pour le mois de juin.

Malgré ses réussites, Ettounsya se trouve, aujourd’hui, le dos au mur. Son propriétaire, Sami Fehri, croupit depuis plus de 8 mois dans la prison de Mornaguia. Ses émissions ont été interrompues suite à la décision de Slim Riahi, le propriétaire de la fréquence d’Ettounisya via le satellite Nilesat, de rompre définitivement ses liens avec la société de production de Sami Fehri, Cactus Prod. Ensuite de quoi, les émissions de cette chaîne sont diffusées, depuis le 8 juillet 2013, sur Al Hiwar Ettounsi. La décision vient suite à la proposition de son propriétaire, Tahar Ben Hassine, de laisser diffuser les programmes de la chaîne Ettounsiya TV sur les fréquences de sa chaîne, et ce durant les premiers jours du mois de Ramadan, en attendant que les responsables d’Ettounsiya disposent de nouvelles fréquences.

Slim Riahi a expliqué sa décision par la découverte de certaines irrégularités financières commises par Cactus Prod, soulignant son intention de lancer un bouquet composé de trois chaînes, à savoir, Ettounisiya 1, Ettounisiya News et Etounissiya Sport. Dans une déclaration à Mosaïque Fm, il a indiqué que ceux qui ont considéré que la décision qu’il a prise contre Cactus Prod comme une atteinte à la liberté d’expression, ont salué la fermeture des chaînes de télévision pro-frères musulmans par l’armée égyptienne. Il a ajouté qu’il a exercé son plein droit de couper les liens avec un « groupe de production impliqué dans le système de corruption mis en place par l’ancien régime. »

Sur sa page officielle sur les réseaux sociaux, il a accusé Tahar Ben Hassine, le propriétaire d’Al Hiwar d’avoir sollicité son aide financière, il y a trois mois, pour sauver sa chaîne de la faillite. Il accusé également, Naoufel Ouertani d’avoir discuté avec lui de la possibilité de la création d’une nouvelle radio.

Slim Riahi reproche, en outre, au management de Cactus Prod de ne pas honorer ses engagements découlant du contrat signé entre les deux parties et d’user de sociétés-écrans pour gagner plus d’argent aux dépens de la chaîne. Il accuse, aussi, Cactus Prod de ne pas s’acquitter des sommes d’argent dues malgré l’existence d’un contrat qui lie les deux cocontractants. A noter, dans ce cadre, que la société Cactus Prod a conclu un accord avec une société étrangère basée aux Etats-Unis, Rainbow-Media-Tunisia, pour avoir le droit de diffuser sur les fréquences appartenant à cette société. Le contrat stipule qu’en contrepartie de ce droit à la diffusion, Cactus Prod verse 10% des recettes publicitaires à Slim Riahi.

L’avocat d’Ettounyssia, Abdelaziz Essid, a déclaré que l’utilisation par l’homme d’affaires, Slim Riahi du logo bleu d’« Ettounysia » qui est une marque déposée est illégale. « Slim Riahi est uniquement propriétaire de la fréquence d’Ettounyssia » a-t-il précisé. Et d’ajouter que ce dernier fera l’objet de trois plaintes. La première pour plagiat, la deuxième pour la suspension sans préavis des programmes et la troisième pour diffamation.

Bien encore, selon Moez Ben Gharbia, les sommes à payer ont été versées, dès le 4 juillet, dans l’attente d’une autorisation de la Banque centrale pour le transfert en devises.

Pis ! Le problème ne se pose pas aujourd’hui avec Slim Riahi, mais également avec Nasredine Ben Smida, directeur du journal Attounssia qui a décidé, à son tour, de porter plainte contre Slim Riahi et la société de production Cactus, pour avoir usurpé la marque commerciale « Attounssia », dont la propriété lui revient, selon ses dires.

Nasredine Ben Smida, a affirmé, en outre, que la marque « Attounssia », est enregistrée auprès de l’INNOPI, depuis l’année 2008, et que ses activités ont commencé réellement avec le journal électronique « Attounssia », qui a connu, selon lui, une « grande réussite », précisant qu’il a contacté Sami El Fehri qui lui a expliqué qu’il a voulu baptiser sa chaîne sous le nom de Carthage, mais qu’il s’est aperçu que cette appellation est déjà utilisée par autrui , ce qui l’a amené à adopter l’appellation Ettounsya, sur proposition de l’animateur Ala Chebbi.

Parallèlement, Cactus Prod a déposé une plainte en référé contre Silm Riahi pour l’utilisation du logo de la chaîne Ettounsya. Ce logo, déposé à l’INNORPI, est au nom de Souhail Fehri, frère de Sami Fehri. Le verdict de cette affaire a été reporté pour mercredi 10 juillet 2013, par la chambre des référés au Tribunal de première instance de Tunis.

Par ailleurs, dans une Interview accordée au journal La Presse, Rachida Enneifer, membre de la HAICA, a indiqué que l’instance est en train de plancher sur le dossier. Et d’ajouter que la HAICA est consciente que cette affaire met en jeu le pluralisme du paysage audiovisuel, la protection des deniers publics, étant donné que l’Etat détient 51% de Cactus-Prod, ainsi que la sauvegarde des emplois, une centaine de techniciens et d’agents étant employés par la société.

Kh.T

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