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Tunisie-Carburants : Une hausse des prix logique et même tardive, selon les experts.

L’ajustement des prix des hydrocarbures semble être plus qu’une nécessité vue le contexte prévalant que vie la Tunisie aujourd’hui. Les dernières évolutions de la situation économique aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale confirment déjà la nécessité de cette mesure. En effet, le prix du baril de pétrole a cru sur le marché international pour atteindre, actuellement les 170 millions dollars le baril. A cela s’ajoute le glissement du dinar tunisien par rapport au dollar qui a renchéri de 15%. Soucieux de connaitre la légitimité de cette hausse, Africanmanager a interrogé certains nombre d’experts et responsables en la matière. A travers cette première investigation, toutes les personnes interrogées s’accordent à dire que la hausse des prix des carburants et un besoin voire une nécessité.

Pour sa part, Samir Laabidi, Expert comptable, a indiqué qu’il aurait dû appliquer cette mesure depuis des mois afin de pouvoir alléger la facture énergétique subventionnée en grande partie par l’Etat. Selon lui, l’Etat subventionne le secteur des carburants à hauteur de 3,5 milliards de dinars, ce qui est trop lourd par rapport à son budget, d’où la mise en place de cette mesure visant la préservation des équilibres financiers et la réduction des subventions de l’Etat de 400 millions de dinars. Grace à cette hausse, l’Etat contribua avec seulement 3,1 milliards de dollars. Cependant, selon Samir Laabidi, cette hausse va principalement impacter les ménages mais aussi le secteur de l’industrie et du transport, les deux secteurs qui consomment plus le gasoil, ce qui va alourdir leurs factures énergétiques notamment en cette période postrévolutionnaire.

Zouhair El kadhi, expert en économie, a partagé le même point de vue de Samir Laabidi. Pour lui, la hausse récente des prix des carburants parait logique et raisonnable bien qu’elle arrive avec un peu de retard. « La décision aurait du être prise dés le début de l’année afin l’alléger le budget et les subventions de l’Etat en cette matière », a-t-il expliqué. Toutefois, le responsable n’a pas caché que cette hausse aura certainement des effets négatifs de point de vue que cette hausse va affecter le pouvoir d’achat des ménages mais surtout quelques branches d’activités telles que la pêche et le transport, deux secteurs déjà fragilisés par les événements de la Révolution.

Quant à lui, Khaled Fourati, chef d’entreprise et vice président du centre des jeunes dirigeants (CJD), il a fait savoir que sur le plan macro économique, la hausse était certainement prévue au vu de la hausse des prix du pétrole à l’échelle internationale et de la forte pression que subit la caisse de compensation. Mais cette hausse pénalise, selon lui, les entreprises, notamment dans un contexte de crise économique aigue, même si ces entreprises avaient été averties par cette hausse déjà inscrite au budget complémentaire de l’année 2012.

Le vise président du CJD a montré, en outre, qu’il est temps de traiter ce problème de caisse de compensation sur une échelle plus globale tout en mettant en place une politique claire allant sur plusieurs années sans pour autant compromettre le pouvoir d’achat et la rentabilité des entreprises.

Hassen zargouni, directeur général de Sigma Conseil a précisé quant à lui, que l’augmentation du prix de l’essence et du gasoil constitue toujours une mesure impopulaire. De plus, elle a un effet multiplicateur non négligeable, celui d’augmenter le coût de revient d’autres marchandises dépendant fortement du transport routier.

Toutefois, selon Zargouni, le gouvernement n’a pas le choix. « La caisse de compensation risque de passer de 4.3 milliards à 7 milliards. Qui va payer la facture ? Un surplus d’endettement n’est pas la solution car à quel taux emprunterons-nous en 2013 vu nos notations actuelles» s’est demandé Zargouni.

Au même registre, le directeur de Sigma Conseil a précisé que la sécheresse aux Etats-Unis aura comme conséquence l’augmentation inéluctable des prix des céréales, prévue de l’ordre de 20% l’année prochaine. « Le budget de l’Etat a tablé sur un baril de pétrole à 80$, alors qu’il tourne actuellement autour de 100$. Tout indique qu’il fallait augmenter le prix du carburant », a-t-il noté.

Hassen Zargouni a expliqué également que le gouvernement a soigneusement évité d’augmenter le prix de la bouteille de gaz qui coûte deux fois plus cher que son prix public, le tout est compensé par l’Etat, selon lui. « La question de fond est la suivante : Quel est le système qui préserve le pouvoir d’achat des couches populaires et qui soit juste en termes de charge sur le budget des ménages… J’avoue l’équation est délicate, mais des sacrifices sont forcément à faire, notamment par les plus classes sociales les plus nanties» a-t-il ajouté.

Kais Layouni, Président de MSB Pharma a indiqué que la hausse des prix des hydrocarbures est un mal nécessaire. « Nous devons comprendre que l’Etat ne peut pas tout compenser », a-t-il indiqué en soulignant que l’augmentation des prix des carburants peut choquer les Tunisiens mais ces derniers devraient comprendre que l’état ne peut tout compenser.

Il y a lieu de rappeler dans ce cadre que les prix des hydrocarbures ont augmenté depuis le 2 septembre, enregistrant, de ce fait, une hausse des prix à la pompe du Gasoil de 1,010 dinar le litre, à 1,090 d (+80 millimes), du Gasoil ppm 50 de 1,200d à 1,300d (+100 millimes) et du super sans plomb de 1,370 d à 1,470d (+ 100 millimes ).

Les prix du pétrole lampant (810 millimes, le litre) et du gaz de pétrole liquéfié (GPL) (7,400 d la bouteille de 13kg), restent inchangés.

Khadija. T

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