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Tunisie: Désormais impropre à l’investissement ?

Le mercredi 17 mars 2021, le chef du gouvernement tunisien, Hichem Mechichi, disait que « la situation économique du pays est très grave et nécessite la mise en place d’un climat politique qui facilite le processus de relance économique, à travers la conduite de réformes économiques et la réalisation de la reprise économique escomptée ». Réponse, le même jour, du berger UGTT à sa bergère le gouvernement [ar] : « La situation annonce une faillite … et il n’est pas question de toucher à la masse salariale ».

Déclaration et réponse ont été faites dans une conjoncture financière proche du Shutdown dans une économie zombie qui s’endette pour payer les salaires des fonctionnaires et importer sa nourriture et le phosphate dans un pays qui en est producteur. Le tout, avec une Constitution où grèves et sit-in, pour tout et rien, pour des propres revendications et en soutien à celles de tous les autres, ont été érigés en droits absolus, et nullement encadrés par la loi.

  • Le lien est clair, entre hausse des mouvements sociaux et baisse des IDE

Le nombre de mouvements de protestation en février 2021 a augmenté de 42 % par rapport à février 2020, pour atteindre 1.235 mouvements de protestation contre 705 manifestations en février 2020. Le chiffre a été fourni par le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), qui présentait lundi don rapport de février 2021 sur les manifestations sociales, le suicide, la violence et la migration irrégulière.

Les mouvements de contestation réclamant un emploi représentaient 34 % du nombre total de mouvements, suivis des mouvements ouvriers appelant au règlement et à l’amélioration des situations professionnelles, et ils se situaient dans les limites de 24 %. Deux types de mouvements, aux incidences financières directes sur le budget de l’Etat tunisien.

Dans la même Tunisie, et selon des chiffres de la Banque centrale (BCT), les IDE (Investissements directs étrangers) représentaient en 2019 presque 4 % (3,9 %) du PIB, et n’en représentaient plus que 2,2 % en 2014. Des chiffres de Fipa (Foreign Investment Promotion Agency), font état d’une baisse de 28,8 % des IDE en Tunisie entre 2019 et 2020, et de 34,2 % entre 2018 et 2020.

Ni la BCT, ni la Fipa ne le diront, mais le lien entre la hausse des mouvements sociaux et les IDE est direct. Selon le même FTDES, les principaux modes de protestation en Tunisie ont été les sit-in et les barrages routiers, et ont investi même les Administrations, et les sites de production.

Des protestations, en bandes organisées, en murs en briques bâtis sur les rails des chemins de fer, des étudiants qui passent nuits et jours dans les halls des ministères, des députés aussi qui empêchent toute adoption de lois. Des mouvements sociaux, de plus en plus durs face au laxisme d’un Etat où l’instabilité gouvernementale fait fureur depuis plus d’une décennie, et qui font fuir les investisseurs, dont il ne reste que les chiffres des promesses non tenues. Des mouvements, qui font que la Tunisie n’est plus terre d’investissement, malgré son besoin urgent pour ce genre de capitaux. Et ce qui s’applique aux IDE, s’applique aux investisseurs locaux, à quelques exceptions près !

  • Du Sud-ouest au Nord-est, tout le monde proteste et ne laisse personne investir

Au  FTDES, Ben Romdhane a confirmé que les différents gouvernorats de la République ont vécu au cours du mois de février sous l’impact des mouvements de protestation. La région du Sud-ouest a enregistré le plus grand nombre avec 370 mouvements de protestation, suivie par celle du Centre-ouest avec 332 mouvements de protestation, le Nord-est avec 214 mouvements de protestation, et le Sud-est avec 136 mouvements de protestation. Le Centre-est affiche 116 mouvements et le Nord-ouest 67. Gafsa se classe au premier rang en termes de protestations, de mouvements et de revendications, où 265 mouvements de protestation ont eu lieu, ce qui représente environ 21% du total des manifestations que le pays a connues au cours du mois de février, suivie de Tunis avec 158 manifestations. Kasserine et Kairouan suivent avec 143 manifestations pour chacun d’entre eux, et Tataouine avec 75 mouvements.

Selon les résultats des travaux de l’Observatoire social tunisien et des mouvements sociaux, les sit-in sont la forme de protestation la plus répandue, totalisant 925 jours de sit-in enregistrés.

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