Cela a pris du temps chez le leader du secteur du leasing en Tunisie. Mais en l’espace d’à peu près une année, Hannibal Lease y est finalement arrivée. Financièrement solide sur ses éléphants, Hannibal traverse les épreuves et semble attirer la Baraka sur les affaires de l’un des leaders du secteur du leasing en Tunisie.
Depuis août 2023, on écrivait qu’un investisseur étranger de renom lorgnait le principal leaseur de la place (Une PdM de 16 %). A la même date, l’intermédiaire boursier Mac SA, annonçait une OPA facultative sur le même leaseur.
– UGB sort, et Sanad entre comme il le voulait
Le 6 août courant, la « United Gulf Bank » du Bahreïn annonçait avoir cédé 11,159 % des actions qu’elle détenait dans le capital de Hannibal Lease. Elle sortait ainsi, et « n’envisage pas de poursuivre l’acquisition et la cession des actions ».
Le même jour, le fonds luxembourgeois Sanad Fund qui détenait déjà 15,612 % de HL, annonçait avoir fait acquisition de 4,4 % autres du capital de HL, indiquant par la même avoir dépassé le seuil des 20 %, pour détenir désormais 20,012 %, avec la ferme intention, publiquement déclarée, « qu’il envisage de poursuivre l’acquisition et la cession des actions ».
Fortement intéressé d’investir chez HL, Sanad Fund n’en était pas à une première. Le 3 juin dernier déjà, il annonçait avoir acheté sur le marché 10,531 % du capital de HL, et annonçait avoir déjà dépassé les seuils de 5 et 10 % et qu’il ne comptait pas en rester là, mais envisageait de nouvelles acquisitions d’action chez HL à travers la Bourse. C’est ce qu’il a fait deux mois plus tard en août courant.
– Il a abandonné l’OPA pour s’adresser aux petits porteurs
Cette entrée du fonds d’investissement luxembourgeois dans le capital de HL n’est pas une surprise, elle était même annoncé. Sanad, qui avait auparavant obtenu l’accord de la BCT (Banque Centrale de Tunisie) pour les franchissements de seuils depuis 2023, en avait en même temps fait directement la demande d’autorisation auprès du CMF.
Ce dernier avait cependant exigé le respect de règles de formalisme qui auraient demandé beaucoup de temps à l’investisseur. Ce dernier finit alors par décider d’abandonner l’OPA annoncée en août de l’année dernière, et de s’adresser directement au marché boursier et y récolter, par petits blocs auprès de petits porteurs via un des intermédiaires en bourse de la place de Tunis, les 20 % que cet investisseur stratégique convoitait chez Hannibal Lease.
– Qui est cet investisseur stratégique et qu’ajoutera-t-il à Hannibal ?
Il est important ici de préciser que « Sanad Fund For MSME » appartient à la banque publique allemande KfW (La Kreditanstalt für Wiederaufbau). Une recherche sur le Net nous apprend que c’est une « institution de droit public allemande, elle fait partie des quinze premières banques d’Allemagne. La KfW a été créée sur la base de la « KfW-Gesetz ». Le ministère fédéral des Finances dispose du droit de regard ».
Sanad, par ailleurs déjà actionnaire chez « Enda Tamweel », est en fait un fonds de soutien aux micros et petites entreprises, d’où l’intérêt manifesté pour une institution financière, Hannibal Lease, qui finance elle-même les micros et petites entreprises en Tunisie et où les PME représentent plus de 50 % du chiffre d’affaires.
Et il n’est pas faux de voir dans ces 20 % de Sanad chez HL, d’abord, un intérêt résilient de l’investissement étranger à la Tunisie, et un aveu de la solidité des finances de HL de la part, d’abord, d’un fonds étranger, et ensuite de la part d’un fonds , filiale d’une des plus importantes banques allemandes.
Chez HL, les nouveaux 20 % de Sanad vont certainement consolider un actionnariat avec l’arrivée d’un investisseur institutionnel de taille et de renommée mondiale. Et il n’est pas exclu que cette entrée améliore le rating de HL. Comme il n’est pas non plus exclu que cela ouvre de nouvelles perspectives de coopération avec un fonds planétaire et dédié aux pays en voie de développement, que ce soit avec de nouvelles lignes de financement pour les TPE, ou de transfert de savoir-faire et d’échange d’expériences.
– Un Leaseur qui double ses impôts, et augmente ses bénéfices
A la fin des 6 premiers mois de l’exercice 2024 en cours, les mises en force (Contrats dont la facturation est entrée en vigueur) réalisées avaient diminué de 8,34 %, comparées à la même période de 2023, les créances douteuses ont cependant aussi diminué de 18,6 %, et le produit net leasing a augmenté de 7,27 %.
Le Leaseur avait déjà clos l’exercice 2023 avec plus de 36,5 MDT (en hausse de plus de 1,1 MDT), un RBE de plus de 16,851 MDT malgré 18,1 MDT en charges d’exploitation et l’IS (Impôts sur les bénéfices) et la CSS (Contribution sociale de solidarité) qui ont pratiquement doublé, et un bénéfice de plus de 10,2 MDT qui a augmenté de plus de 4,1 % en glissement annuel.