AccueilChiffreTunisie-Ennahdha : Des turpitudes, encore des turpitudes, toujours des turpitudes !

Tunisie-Ennahdha : Des turpitudes, encore des turpitudes, toujours des turpitudes !

Qu’on ne s’y trompe pas, ce qui est en train d’empoisonner la vie politique en Tunisie n’est nullement de l’ordre de l’avatar. C’est bien plus profond et foncièrement grave, car ceux qui risquent d’y laisser des plumes ne seront pas du petit nombre, et d’abord toute l’architecture économique et sociale déjà mal partie, dès les premiers commencements d’un pouvoir qui, sous des dehors cosmétiquement démocratiques, n’arrive pas à donner de lui-même l’image qu’il veut bien qu’on perçoive, celle d’un pouvoir qui agit dans l’intérêt bien compris de toutes les parties, de toutes les régions et de toutes les composantes de la Nations, si différentes et multiples soient-elles.

A tout cela il n’y a qu’une seule unique explication, c’est la façon dont le mouvement Ennahdha s’entête à gérer la chose publique. Passe encore qu’il n’ait pas le sens de l’Etat, ce qui pourrait ressortir à son inexpérience des affaires publiques, mais il y a bien plus grave, c’est sa propension effrénée à tout régenter et, pis encore, à le faire en se rivant à des références idéologiques, religieuses et partisanes aussi anachroniques que nuisibles.

Inévitablement, ce mode de penser et de faire a valu et vaut encore à Ennahdha de légitimes inimitiés, qu’elles soient le fait de l’opposition ou, depuis peu, de l’UGTT, ou même de ses partenaires de la coalition, sous la forme de tirs amis que le CPR ne se fait pas, de temps à autre, faute de lui asséner. C’est bien la preuve que ce mouvement n’a pas l’étoffe d’un parti apte à exercer le pouvoir au sortir d’une Révolution unanimement regardée comme exemplaire, ni au-delà. Pourtant, le capital de confiance qui lui était, au départ, témoigné était tel qu’il lui permettait, à tous les égards, de mener le pays à plus ou moins bon port, en tout cas, à des années lumière de la situation qui est actuellement la sienne. Quel gâchis !

Sans qu’il y ait lieu de s’attarder sur les dérives, monumentales erreurs virant fréquemment à de désastreuses fautes, décisions précipitées et guère rattrapées, mauvais choix et autres bourdes de la même eau, il est juste et sans contredit de se persuader que ce gouvernement a nui au pays, et bien davantage quand on sait que , dans cette capilotade, le chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, assume une large part, en raison de son omnipotence et du droit de regard qu’il exerce non seulement sur le parti, mais aussi sur le gouvernement et le pouvoir législatif et constituant incarné par l’assemblée nationale constituante. Et ce n’est un secret pour personne que, pour tout ce beau monde, ce que le gourou d’Ennahdha dit est parole d’Evangile, et on est tenu d’y déférer.

Fatalement, semblable exercice solitaire du pouvoir induit une succession de crises si fréquentes et parfois si inutiles qu’elles constituent autant de freins au processus de transition qu’elle soit politique, économique ou sociale, surtout lorsque s’y associent des forces occultes , comme les salafistes et les ligues de protection de la Révolution, regardés les uns et le autres comme des filiales dont Ennahdha se sert, soit pour intimider ses adversaires politiques, soit pour faire passer des messages, soit encore affirmer son autorité.

Le dernier et encore actuel exemple en date est l’épreuve de force avec l’UGTT, avec toutes les conséquences qui pourraient en résulter, notamment la grève générale prévue pour le 13 décembre, et qui devrait, sil lui arrivait d’avoir lieu, coûter au pays pas moins de 700 milliards, selon des estimations de source patronale. Certes, ceux qui dirigent l’organisation syndicale et à leur tête Houcine Abassi, ne sont pas des saints de vitrail, mais rien, rigoureusement rien ne peut fonder Rached Ghannouchi à leur déclarer, et si inopportunément, les hostilités, alors que d’autres voies et moyens sont disponibles pour en découdre autrement et, forcément, aux moindres frais. Au demeurant, cela a tout l’air d’une turpitude dont les uns et les autres, à divers degrés, auraient pu faire l’économie. D’autant que l’on se perd en conjectures sur les bénéfices qui pourraient être tirés de pareil bras de fer où, circonstances aggravantes, les multiples bons offices mis en branle peinent à amener les protagonistes à résipiscence.

Force est de relever que, sur le registre des bras de fer, Ennahdha a dorénavant maille à partir avec son allié de la troïka, le CPR qui va jusqu’à brandir la menace de quitter la coalition. Et ce n’est pas une mince affaire eu égard au fait qu’il s’agit de tirs amis. Le parti islamiste, manifestement ulcéré par son désormais turbulent partenaire, n’a pas aimé que le président de la République provisoire, Moncef Marzouki, au reste, repu de couleuvres que son coéquipier lui fait avaler, le somme de former un gouvernement restreint de compétences et lui rappelle que son rendement est très en deçà des attentes des Tunisiens.

On pourrait présumer, à cet égard, que Marzouki dit tout haut ce que l’autre partenaire de la troïka, Attakatol, pense tout bas, à en juger par les remous que les successives déclarations et prises de positions que les dirigeants d’Ennahdha ne se retiennent pas de distiller au mépris d’un allié dont le président a choisi le parti de s’abandonner à un profond sommeil, de crainte de froisser le « mâle dominant » de la troïka, et ce faisant, de pulvériser ses chances de rempiler pour un hypothétique mandat. Mais, ceci est une autre histoire !

Mohamed

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