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Tunisie : La pénurie de lait sera sous contrôle , mais à quel prix ?

« Les prévisions d’exportations en matière des industries alimentaires tablent sur une amélioration considérable pour s’établir à plus de 2 milliards DT, d’ici la fin d’année » a estimé Noureddine Agrebi, directeur général des industries alimentaires.

Dans une rencontre à Africanamanger, il a dressé le bilan des 9 mois de l’année en cours. En effet, les exportations se sont élevées à 1,5 milliards DT contre 1,58 milliards DT. Les importations ont atteint une valeur de l’ordre de 2,1 milliards DT, en progression par rapport à la même période de 2011. Le taux de couverture est de 70%, en régression par rapport à la même période de l’année précédente, soit 77%, en 2011, et 80%, en 2010.

Noureddine Agrebi a expliqué cette baisse par l’évolution des prix des matières premières à l’importation (blé, sucre et huiles) et l’appréciation des devises par rapport au dinar tunisien.

Evoquant la filière du lait, sujet d’actualité brûlante, Noureddine Agrebi a précisé qu’au terme des 9 mois 2012, une progression de 17% a été enregistrée au niveau de la production, surtout en matière de lait à boire, contrairement au lait destiné à la transformation, soit 393 millions de litres contre 341 millions de litres, en 2011.

Pour rappel, la production laitière est estimée à un milliard de litres annuellement, dont 70% sont destinés à la transformation (Fromagerie, centrales laitières etc.)

Cette évolution a été accompagnée par d’autres facteurs, notamment celui relatif à la consommation. Jusqu’au fin septembre, les quantités de lait vendues par les centrales laitières se sont élevées à 390 millions de litres contre 360 millions de litres.

D’après lui, la croissance de la consommation, la contrebande à destination de la « Libye » ainsi que le nombre élevé des libyens installés en Tunisie depuis l’avènement de la révolution (entre 350.000 et 500.000) demeurent parmi les causes réelles de cette tendance haussière.

Afin d’organiser cette filière, il a affirmé que l’Etat a constitué un stock de régulation afin d’assurer l’approvisionnement régulier du marché pendant la période de la basse lactation qui coïncide généralement avec une évolution remarquable de la consommation, tout en incitant les industriels laitiers à transformer le maximum de produits laitiers. « On a réussi, depuis quelques années, à constituer un stock de régulation de 61,8 millions de litres. En 2012, particulièrement au mois de juin, le stock a atteint37 millions de litres », a précisé Noureddine Agrebi avant d’ajouter : « On peut constater qu’il y a une évolution en termes de constitution de stock de régulation pendant la période de la haute lactation. Trois mécanismes interviennent dans ce processus, le stockage, l’exportation et le séchage. Pour l’année précédente, on a procédé au séchage de 10 millions de litres, l’exportation de 7.5 millions de litres et le stockage de 39 millions de litres »

Evoquant la pénurie constatée, ces derniers temps, en matière de lait et qui ne cesse de s’aggraver, le directeur des industries alimentaires a précisé que « jusqu’au fin septembre, aucun problème de cette sorte n’a été signalé au niveau de la filière du lait. D’ailleurs, la moyenne de vente, en 2012, est estimé à 1.4 millions de litres »

Pour lui, un tel chiffre a contribué au ralentissement du rythme de constitution du stock de régulation. « A la date de 31 septembre, le volume du stock a atteint 16 millions de litres alors qu’au cours des trois semaines d’octobre, on a procédé à un déstockage de 3 millions de litres », a-t-il expliqué.

Le déstockage est dû à l’évolution de la consommation durant cette période de basse lactation. A cela s’ajoute la frénésie d’achat des Tunisiens en prévision de l’échéance du 23 octobre.

C’est le temps de réviser les prix

Face à cette situation préoccupante, les efforts du comité technique, en collaboration avec les industriels et les différentes parties intervenantes, se sont développés dans le but de garantir l’approvisionnement du marché. En outre, le comité s’emploie à diriger les industriels vers la production de lait à boire de boisson aux dépens des dérivés.

A ce titre, Noureddine Agrebi a insisté sur l’utilité de réviser les prix surtout avec l’incapacité des agriculteurs et même des industriels à supporter les charges supplémentaires. De plus, on devra procéder à l’importation du lait pour assurer l’approvisionnement. D’après lui, 5 millions de litres feront l’affaire.

Les professionnels menacent d’arrêter l’activité

De leur côté, les professionnels du secteur, réunis ce mercredi 24 octobre, ont mis l’accent sur la nécessité de mettre en œuvre la décision relative à la révision des prix dans toutes les étapes de manière à couvrir le coût de production, de collecte et de fabrication, et ce dans un délai qui ne dépassera pas le 4 novembre prochain.

Après un suivi de la situation que traverse le secteur laitier en Tunisie, ils n’ont pas manqué d’exprimer leur crainte quant à l’avenir de ce métier et surtout leur incapacité à mener leur activité dans de pareilles conditions.

En cas d’inaction de la part du gouvernement, les différents intervenants agitent la menace de procéder, à partir de 5 novembre, à un arrêt de l’activité.

Wiem Thebti

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