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Tunisie : «La Révolution qui leur a fait quitter les prisons, ne va pas leur permettre de prendre le pouvoir». Dixit Samir Dilou

« La Révolution qui leur avait permis de quitter les prisons ne va pas leur permettre de prendre le pouvoir. Le message est clair et franc», a indiqué Samir Dilou, ministre des Droits de l’Homme et de la Justice transitionnelle et porte-parole du gouvernement provisoire tunisien, apparemment à l’intention des Salafistes qu’il a évité de montrer directement du doigt. La déclaration a été faite lors d’une conférence de presse tenue mardi 12 juin 2012, suite aux événements intervenus depuis lundi dernier dans différentes villes tunisiennes.

Pour Samir Dilou, «la violence est injustifiable et on ne va pas tolérer les personnes qui défient le pouvoir de l’Etat et même l’atteinte au sacré lors de l’exposition artistique au palais de la Ebdlliya à la Marsa ne justifie, pas l’utilisation de la violence, et que chacun fasse justice lui-même» ajoute encore Dilou qui a été le premier des trois ministres présents à la conférence de presse. Un Dilou qui a manifestement retenu le véritable objectif des évènements, malgré les différentes tentatives du porte-parole du ministère de l’intérieur qui s’était astreint à raconter les faits, tels que les voient techniquement le ministère. «Ces réactions ont dépassé les agressions normales et le gouvernement s’engage à appliquer la loi à tous les Tunisiens. On n’a peur d’aucun parti », affirme le porte-parole du gouvernement Jbali, avec toute fermeté. Il évitera pourtant d’indiquer clairement, comme le demandait l’un des journalistes présents, que les déclarations du premier responsable du parti salafiste Attahrir justifiant ce qui s’était passé à La Marsa par la défense du Sacré, seront sanctionnées par la loi. «La loi est claire et on l’appliquera, aussi bien pour ce qui a été dit que pour ce qui a été fait », dira-t-il en substance, mais toujours sans oser nommer Ridha Belhaj.

On notera aussi, durant cette conférence de presse, le recours du ministre tunisien de la culture à des pratiques d’un temps qu’on croyait révolu, lorsqu’il a essayé de se disculper de la responsabilité d’avoir signé l’autorisation de tenue de l’exposition. Mehdi Mabrouk a en effet dit en substance, qu’il a été trompé sur le contenu de l’exposition. Et même s’il a tenu à mettre en relief la séparation entre le religieux et la création artistique, il a tout de même enfoncé les professionnels d’un secteur qu’il était supposé défendre. Des professionnels, même s’il n’en avait indirectement évoqué que certains, qu’il a dénigrés et mis tout ce qui s’est passé au Palais la Ebdlliya, dans le cadre d’une simple chamaillerie syndicale. M. Mabrouk poussera la fuite de responsabilité, jusqu’à ordonner la fermeture d’un haut lieu de la culture à la Marsa et d’intenter une action en justice contre l’organisateur de la manifestation. «Une enquête judicaire sera engagée à l’encontre de la commission de préservation du patrimoine notamment et contre la société qui organisé l’événement parce qu’elle n’a pas respecté la loi qui» a ainsi dit le ministre de la culture qu’une journaliste avait interpellé en lui demandant «quand est-ce qu’on vous entendra dire, comme pour la chanteuse libanaise, que celui qui tentera d’opprimer la liberté de la création artistique, devra d’abord passer sur mon cadavre».

Techniquement, Khaled Tarrouch, porte-parole du ministère de l’Intérieur, indique que les services d’ordre ont interpellé 162 personnes et que 65 policiers ont été blessés suite aux actes de violence.

Les locaux du Tribunal de Première instance Tunis 2 à Sijoumi ont été incendiés et pillés et des sommes d’argent ont été volées au tribunal. Il s’agirait, à le croire, d’un criminel repris de justice aux antécédents judiciaires confirmés. Un journaliste a demandé le nombre de repris de justice permis les arrestations dans les derniers évènements, il n’aura pas de réponse. Le porte-parole du ministère de l’intérieur, confirmera les affrontements à La Marsa, Carthage Birsa et au Kram, l’incendie du poste de police à la cité d’Ettadhamen, le blocage de la cité Intilaka par un groupe formé d’environ 2500 personnes, l’attaque du poste de la Garde Nationale 2 mars à la cité Ettadhamen et les affrontements entre des forces de l’ordre et des unités de l’armée nationale ont été enregistrés dans cette région. A cela s’ajoute des violences dans le gouvernorat et une tentative pour bruler le lieu de l’UGTT ont été enregistrés.

Nous ne terminerons pas, sans noter que Samir Dilou n’avait pas pu résister à la tentation d’évoquer, (cette fois nous croyons qu’il n’avait pas tort), la thèse du complot. Dilou qui n’avait pas arrêté e taquiner les journalistes, se moquant parfois ou tournant en dérision leurs questions, a pourtant profité de l’une de leurs question, pour remettre à la sauce salafiste la théorie du complot.

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