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Tunisie : Le secteur bancaire en proie à des fragilités et risques systémiques !

Incontestablement, les perspectives de croissance et les principaux indicateurs de solidité de l’activité économique en général exercent un rôle déterminant sur la perception qu’ont les banques du risque global et donc sur la réactivité optimale de leur politique de crédit. Aussi, l’adoption d’un cadre macro prudentiel permettrait d’intégrer la cyclicité macroéconomique et faciliterait l’évaluation du risque systémique adossé à l’activité bancaire. Dans ce contexte, et au-delà du suivi individuel des établissements de crédit par les autorités de supervision à partir d’agrégats microéconomiques sur la qualité des actifs, la profitabilité, la solvabilité, la sensibilité aux risques de marché ou les normes de fonds propres (approche micro prudentielle), l’accent doit aussi être porté sur le risque de contagion et l’exposition commune du système bancaire à des chocs macroéconomiques (approche macro prudentielle) affectant en particulier la croissance économique, la volatilité de l’inflation, le taux d’intérêt et le taux de change.

Selon une étude du Centre Tunisien de Veille et Intelligence Economique, ces indicateurs d’alerte précoce ou avancés sont intégrés dans le calcul du risque et sélectionnés en raison de leurs impacts sur les résultats et le capital des banques ainsi que sur le niveau des créances classées. En particulier, outre les problèmes structurels du secteur bancaire, la dégradation de l’environnement économique en Tunisie peut exposer le système bancaire tunisien à des risques systémiques particuliers et n’est pas sans effets sur le produit net bancaire.

Selon la même source, une lecture complémentaire des taux de croissance respectifs des valeurs ajoutées par secteurs d’activités aux prix de l’année précédente (glissement annuel en %) durant toute la période de transition de janvier 2011 à juin 2013 permet d’apporter un éclairage plus édifiant du profil du schéma de l’offre. On remarque ainsi, qu’en dépit de la reprise apparente de la croissance, la période de post-révolution a été marquée essentiellement par le recul des taux de croissance de la valeur ajoutée de deux secteurs clés, en l’occurrence les mines (-52,2% en 2011 contre une reprise escomptée à 9,7% en 2013) et le tourisme (-20,7% en 2011 contre une reprise escomptée à 3% en 2013).

Les services non marchands d’administration publique ont, pour leur part, crû à une moyenne de 6,8% contre 4,8% en 2010 et donc contribué artificiellement à la dynamique de croissance en raison des recrutements massifs dans l’administration publique (48.000 nouveaux fonctionnaires) et des augmentations substantielles des traitements et salaires publics par suite des multiples revendications salariales satisfaites par les autorités. C’est ce qui ressort aussi de la lecture des contributions sectorielles au taux de croissance du PIB à prix constants.

Sur un autre volet, le document relève que l’analyse des contributions des composantes de la demande au taux de croissance du PIB à prix constants montre le rôle prépondérant joué par les politiques de relance de la consommation. Aussi bien la consommation privée que publique ont représentée, respectivement, 67,7% et 17,6% en moyenne sur la période 2011-2013, contre la stagnation des autres composantes clés de la demande, et en particulier l’investissement dont la contribution au PIB a régressé à hauteur de 22% en moyenne contre 24,5% en 2010. Cette stratégie n’a pas été sans conséquence sur le gonflement du déficit commercial, avec une croissance plus rapide des importations à partir de 2012 et de ce fait une contribution négative de la demande extérieure nette d’une moyenne de (-15,4%) contre 13% en 2010.

Des fragilités structurelles

Au niveau de l’inflation, avec un taux moyen de 6% en glissement annuel, la chronique des tensions inflationnistes a revêtu durant la dernière période un caractère global et structurel. En plus des facteurs monétaires, la reprise des tensions inflationnistes qui sont devenues persistantes, est principalement imputable. Fragilités aussi dues à des facteurs conjoncturels : hausses des cours des matières premières et de l’énergie importée, à des facteurs devenus structurels de la demande interne : accroissement des prix des produits alimentaires en raison des pratiques spéculatives anticoncurrentielles sur les marchés de gros et de détail, les dérapages et absences de contrôle sur les circuits de distribution et la prolifération de compartiments informels généralisés.

Il s’agit, aussi des effets de pass-through liés à l’inflation importée du fait de la forte dépréciation nominale effective du taux de change, relativement à l’euro notamment. Depuis le mois de mai 2013, la parité dinar – euro a en effet dépassé dangereusement la barre fatidique de 2…

Au niveau du creusement du déficit courant, l’ampleur du déficit courant (8,1% du PIB en 2012 contre 4,7% en 2010) tient à la hausse vertigineuse des importations. Le déficit commercial s’est en effet creusé, passant de 8298 MDT en 2010 à 11635 MDT en 2012. Dans ce contexte, et bien que le solde des flux de capitaux ait enregistré une bonne reprise en 2012 (avec un volume de 7830 MDT d’entrées nettes), après un effondrement en 2011 (2279 MDT contre 2632 MDT en 2010), il demeure nettement insuffisant à financer le déficit courant.

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