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Tunisie : «Les chiens» du peuple aboient, la caravane d’Ennahdha passe quand même.

Cela fait déjà plus d’une année que le parti islamiste d’Ennahdha, a pris au moins deux pouvoirs (l’exécutif et le législatif) entre ses seules mains. Cela fera bientôt une année que la troïka et le Gouvernement Jbali, gouvernent la Tunisie.

Toute la Tunisie, les instances internationales et les partenaires de ce pays, ont pourtant acquis la preuve, que peu d’objectifs, tant économiques que politiques, de la Révolution tunisienne ont été réalisés. Les régions tunisiennes de l’intérieur attendent toujours le développement tant promis. Des milliers de millions de dinars, en crédits sous toutes les formes, attendent toujours que les régions arrêtent de dégager Gouverneurs et Délégués et acceptent qu’on les y investisse. Les chômeurs et les nouveaux diplômés, attendent toujours l’emploi. Les ménages tunisiens attendent toujours la baisse des prix. Les projets d’IDE attendent toujours la paix sociale. L’Administration tunisienne attend toujours la fin des appels au lynchage professionnel et l’arrêt des appels à l’épuration. L’opposition attend toujours que le parti gouvernant les associe à la décision et au moins à la discussion sur les grands dossiers du pays. 11 millions de Tunisiens attendent une feuille de route politique qui ne se précise toujours pas. Presque 9 millions d’électeurs attendent toujours un calendrier officiel sur décision de la Constituante, pour des élections dont l’ombre se profile encore comme une chimère. Des milliers de politiciens attendent toujours un remaniement ministériel qui introduirait un changement de stratégie de la part des gouvernants tunisiens assis dans leurs fauteuils. Les agences de notations attendent toujours que la situation, politique et économique, se normalise en Tunisie pour en réviser la très mauvaise notation. Tout un secteur, hautement employeur comme le tourisme, attend toujours que la sécurité et la paix reviennent en Tunisie, pour que les touristes reviennent dans le pays.

Plusieurs fois, depuis le 14 janvier, et, depuis le 23 octobre dernier, la population s’était soulevée contre ses gouvernants. La violence a été utilisée pour bâillonner la population de Sidi Bouzid et Menzel Bouziane, en octobre dernier, sans qu’aucune des urgences, politiques et économiques, énumérées plus haut n’ait abouti. Siliana s’était aussi soulevée et c’est à la chevrotine que le gouvernement Jbali a répondu à leurs aspirations pour une Tunisie meilleure.

Le président de la République provisoire, a, maintes fois, critiqué l’action du gouvernement et le comportement politique de son principal allié dans la troïka, sans qu’il ne soit entendu. Mohamed Abbou a, une première fois, démissionné et menace maintenant que le CPR quitte la troïka et personne ne semble vouloir l’écouter. Toute la presse, ou presque, avait dénoncé le projet totalitaire, anti-démocratique d’Ennahdha, sans que cela ne change quoi que ce soit aux bourdes, aux gaffes et aux déclarations incendiaires de ses membres. Une partie de cette presse tunisienne, avait révélé cet amalgame entre affaires et politique de certains membres du Gouvernement Jbali, leur passé parfois sulfureux et parfois crapuleux, d’autres personnes, sans que cela n’émeuve outre mesure une certaine partie du peuple qui considère même que la légitimité carcérale donne tous les droits et que la légitimité électorale autorise tous les dérapages.

Et alors que «le chien aboie, la caravane passe», Ennahdha, insouciante de tout cela, continue son chemin, comme l’avait si bien décrit Rached Ghannouchi qui traitera par la suite d’idiots ceux qui l’avaient compris, vers l’installation d’un nouveau régime totalitairement libéral, un régime démocratiquement verrouillé, une économie anti-socialement libéral et une société où les lois de l’Islam seront appliquées, d’une manière ou d’une autre et tôt ou tard. Qui sauvera, encore une fois, la Tunisie ?

Une blague, pour finir et qui ne plaira certainement pas aux Salafistes et aux faucons d’Ennahdha. On raconte, ainsi, qu’un homme croyait tellement en Dieu qu’il lui confiait sa vie et sa sécurité en tout ce qu’il faisait. S’il traversait, par exemple, la rue en pleine circulation et que vous essayez de l’avertir du danger, il vous répondra que Dieu me sauvera. C’est ainsi qu’ un jour, il s’embarqua à bord d’ un bateau et que ce dernier coula. Naufragé, il nage alors que passait une première barque de sauvetage. On l’appelle et on lui dit de monter. Il répondit que «Dieu est avec moi». Une deuxième et une troisième barque passèrent et c’est toujours la même réplique de sa part, jusqu’à ce qu’il coule. Devant Dieu le Seigneur, il se lamente qu’il ne l’a pas sauvé. Humain, lui répond-on, on vous a envoyé trois barques et vous refusiez d’être sauvé. Faut-il qu’on le fasse nous-mêmes ? A bon entendeur, Salut !

Khaled Boumiza.

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