L’agence de notation Standard & Poor’s Ratings a déclaré, mardi, que les résultats des élections pour l’Assemblée constitutionnel en Tunisie n’ont pas d’effet immédiat sur la notation souveraine de la Tunisie ni sur les notes attribuées à la Banque Centrale de Tunisie (les deux à BBB- / Negative/A-3).
Nous notons que ces élections, qui ont eu lieu le 23 octobre 2011, avec la participation de plus de 100 partis politiques, ont été les premières depuis la fuite de l’ex- président Ben Ali, en janvier lors de la révolution de jasmin. Nous notons également que la participation des électeurs a été extrêmement élevée, atteignant environ 90%. Nous comprenons que l’assemblée constituante devra nommer un président, désigner un gouvernement provisoire, et rédiger une nouvelle constitution d’ici un an. Nous réalisons que les élections pour les institutions nouvellement créées par la constitution n’auraient pas lieu avant fin 2012.
Les résultats des élections montrent que le parti islamiste, Ennhada, a recueilli 41,5% des suffrages et 90 sièges. Le Congrès pour la République (parti laïc) a remporté 13,8% des voix et 30 sièges, Ettakatol, 21 sièges, la liste populaire 19, et le Parti démocratique progressiste 17 sièges. Les 30 sièges restants sont allés à plusieurs petits partis ou des listes indépendantes. Ennhada a annoncé que les pourparlers concernant la coalition sont en cours et qu’un gouvernement serait formé dans les 10 jours.
La composition du nouveau gouvernement n’est pas, en soi, un facteur de notation pour Standard & Poor’s. Notre objectif est de savoir si le nouveau gouvernement va soutenir la reprise économique en prenant des mesures de politique à moyen terme et poursuivre les réformes structurelles, tout en maintenant la stabilité macroéconomique.