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Voici pourquoi Standard & Poor’s a dégradé la note souveraine de la Tunisie

L’agence de notation Standard & Poor’s a abaissé, mardi 19 février 2013, la note souveraine à long terme de la Tunisie de BB à BB- avec perspective négative.

L’agence maintient toutefois la note B sur le court terme pour la République de Tunisie comme pour la Banque centrale de Tunisie.

S & P a expliqué que « bien que, globalement, la stabilité institutionnelle depuis la destitution du président Ben Ali au début de 2011 soit jusqu’ici largement demeurée conforme à nos attentes, nous pensons que les risques pour la transition de la Tunisie vers la démocratie ont considérablement augmenté, ces dernières semaines, en particulier, depuis l’assassinat de l’opposant Chokri Belaid, début février. »

« Nous pensons que la récente proposition du Premier ministre de dissoudre le gouvernement de transition a mis en évidence de profondes divisions au sein de la coalition, qui ont entravé sa capacité à prendre des mesures proactives et correctives dans un contexte économique et financier affaibli ».

« En outre, nous pensons que tout nouveau gouvernement de transition issu des négociations en cours peut manquer de légitimité populaire et pourrait être en proie à l’instabilité, ce qui compromettrait davantage la conduite d’une politique efficace. »

« Néanmoins, nous considérons qu’il est plus probable qu’improbable qu’une nouvelle constitution sera adopté et de nouvelles élections organisées en 2013, quoi que sans doute plus tard qu’en mars 2013, comme nous l’avions estimé. »

«Les résultats récents et nos perspectives à moyen terme pour la croissance économique de la Tunisie, ainsi que les déficits budgétaire et extérieur, qui restent élevés, sont de nature à restreindre les notes. Nous pensons que le secteur bancaire reste fragile, que la crise politique actuelle et l’absence d’un gouvernement avec un mandat suffisant entravent les plans à moyen terme. L’économie ouverte et relativement bien diversifiée de la Tunisie, les ressources humaines relativement bien instruites, et la conjoncture économique sont globalement favorables à la notation. »

« Le PIB de la Tunisie a reculé de 1,8 pour cent en termes réels, en 2011, tandis que la Banque mondiale estime atone le taux de croissance de 2,4 pour cent, en 2012. Les perspectives de croissance en 2013 sont assombries par l’incertitude politique, ce qui pourrait dissuader les investissements et conduire à une répétition des grèves paralysantes en 2011. Bien que les recettes du tourisme aient plutôt bien résisté en 2012, nous nous attendons à ce que les récents troubles entraînent une baisse de l’activité touristique, en 2013. »

« Ainsi, nous nous attendons à des recettes touristiques plus faibles, combinées avec un creusement du déficit commercial, pour entraîner des déficits courants qui resteront au-delà de cinq pour cent du PIB d’ici 2016. Le déficit du compte courant a atteint environ huit pour cent du PIB en 2012. Même si nous prévoyons que les donateurs et créanciers publics soutiendront les demandes du gouvernement en financement extérieur, les besoins du secteur privé peuvent s’accommoder d’une baisse des réserves, qui devraient tomber, selon nos projections, à la moitié des besoins en financement extérieur brut de la Tunisie, d’ici la fin de l’année 2013. Cela dit, nos calculs supposent que près de 5 milliards de dollars de  dette extérieure à court terme , composée essentiellement de dépôts de non-résidents et les crédits liés au commerce, seront entièrement refinancés.

« Nous prévoyons que la reprise économique de la Tunisie sera lente, en raison particulièrement de la situation économique dans les pays de l’UE, un débouché d’exportation proche de la Tunisie d’exportation et source d’investissements directs étrangers et de touristes. Le chômage est resté élevé depuis la Révolution de janvier 2011, et nous pensons qu’il demeurera une source majeure d’instabilité sociale à moyen terme ».

« Nous estimons que le déficit public (dons compris) a augmenté de près de cinq pour cent du PIB en 2012. Nous nous attendons à ce que les dépenses de relance toujours élevés mobilisées par le gouvernement maintiendront le déficit autour de ce niveau en 2013. En supposant même que la transition vers la démocratie intervienne cette année, nous nous attendons à ce que l’assainissement budgétaire se fasse graduellement, car la situation économique et sociale rend difficile un ajustement plus rapide, avec un déficit qui restera supérieur à un taux de trois pour cent du PIB en 2016. »

«Pour financer ce déficit, nous croyons que la dette publique va augmenter pour culminer à près de 50 pour cent du PIB, en 2013, contre environ 40 pour cent en 2010. Nous croyons que l’accès du gouvernement au financement public restera fort tant qu’un gouvernement élu élaborera un plan économique à moyen terme clair. Nous comprenons que le Fonds monétaire international aille confirmer bientôt un accord de précaution d’ une valeur de 1,8 milliards de dollars, et nous nous attendons à ce que les donateurs bilatéraux soutiennent la Tunisie dans sa phase de transition. En outre, nous comprenons que les autorités prévoient de lever quelque 500 millions d’euros en fonds Sukuk en 2013.

«Les notes restent limitées par le fragile système bancaire du pays caractérisé par une mauvaise qualité des actifs. Nous croyons que les prêts improductifs peuvent être beaucoup plus élevés que les niveaux déclarés qui s’élèvent à 12-15 pour cent du total des prêts pour cause d’indulgence.

« Avec un PIB par habitant actuellement à moins de 5000 $, la Tunisie est un pays à revenu intermédiaire avec des besoins de développement qui demeureront élevés à moyen et à long terme, ce qui limite la flexibilité des dépenses fiscales.

«L’économie de la Tunisie est relativement bien diversifiée, produisant une variété de biens et de services. En 2011, l’agriculture représentait près de 10 pour cent du PIB, l’industrie 27 pour cent, et les services représentant le reste. Les exportations sont également variées incluant le textile, les IME, les produits miniers et l’agroalimentaire.

«La main-d’œuvre est relativement bien instruite. La scolarisation dans le primaire est de près de 100 pour cent pour les deux sexes, les femmes sont plus nombreuses que les hommes dans l’enseignement supérieur, et le taux global d’alphabétisation des adultes est de 78 pour cent. »

« Nous avons également abaissé nos notes concernant la Banque Centrale de Tunisie à celle des notes souveraines. »

« La perspective négative reflète notre opinion que les chances de stabilité politique et sociale continuent de se dégrader de façon incompatible avec la notation actuelle. Nous pourrons être amenés à abaisser encore les notes si les mesures économiques, fiscales ou externes sont plus faibles que nos prévisions actuelles. »

« D’autre part, la note pourrait se stabiliser au niveau actuel si la transition vers la démocratie se produit sans autres retards importants, sans accès de trouble ou d’impasse politique, et si le gouvernement élabore un cadre politique propice à la croissance et à la consolidation budgétaire.  »

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