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Tunisie : Un redressement fiscal, un redressement CNSS et un déficit de plus de 160 MDT. Tunisair bat de l’aile.

Tunisair n’a pas encore fixé la date de sa prochaine assemblée générale pour l’exercice 2011, à cause notamment du retard dans la préparation des bilans de certaines de ses filiales, notamment  celle qui s’occupe de toute l’informatique du groupe Tunisair. On ne connaît toujours pas cette date. Ce qui est sûr, c’est que le transporteur national va mal et que ses finances battent de l’aile. Non que l’entreprise, par ailleurs cotée en bourse, soit dans une quelconque mauvaise passe qui pourrait lui faire courir un quelconque risque, mais  elle est aux prises avec des difficultés qui deviennent maintenant structurelles et qui nécessiteront l’intervention de l’Etat pour y injecter notamment de l’argent. Touchée de plein fouet en 2010 et en 2011 par la crise du secteur touristique, Tunisair a surtout été accablée par les charges du retour des filiales dans le giron direct de la société mère qui en supporte ainsi toutes les pertes. Hormis la filiale Amadeus qui s’occupe des réservations, Tunisair ne possède aucune filiale bénéficiaire. Tunisair ploie aussi sous le joug de l’intégration de toutes les activités de sous-traitance et des augmentations salariales de toutes ses filiales, imposées par la Révolution.

160 MDT de déficit et des redressements de toutes parts

«Pour 2011, le résultat d’exploitation est déficitaire de 135 MDT, mais si l’on tient compte des provisions pour les autres filiales, ce déficit monte à 160 MDT», nous dit le PDG Rabah Jrad, avant d’ajouter que «même pour les prochaines années, l’entreprise restera tout le temps déficitaire car elle est entrée dans une situation de déficit structurel, à cause de tous les accords qui ont été signés après la Révolution, avec la réintégration des filiales, la titularisation des contractuels et le recrutement de plusieurs autres personnes». Cela ne semble même pas s’arrêter pour l’entreprise qui reçoit toujours des demandes de titularisation d’employés qui avaient travaillé pendant les années 90 et se voit souvent assignée en justice pour n’importe quelle rupture de contrat. Cela avait coûté 40 MDT de salaires supplémentaires à Tunisair dont la masse salariale passe cette année à 272 MDT.

Tout en restant déficitaire, la situation de Tunisair au niveau de l’exploitation, s’améliore cependant, au cours du premier semestre 2012. Pour les 7 premiers mois de cette année, les recettes de Tunisair augmentent de 123 MDT, mais vite absorbées par l’augmentation des charges d’exploitation, dont 49 MDT pour le combustible, de 109 MDT. Ceci fait une marge trop faible de 7 MDT.

Entreprise pourtant publique dont les gains (quand il y en a) vont directement  dans les caisses de l’Etat, Tunisair est oubliée sur la nouvelle liste des entreprises  exonérées de cotisation pour la taxation des rémunérations des représentants à l’étranger. Résultat : un redressement CNSS de 13 MDT. Tunisair refuse et va devant les tribunaux, mais ne gagne pourtant pas suite à  une erreur administrative que le gouvernement promet de rectifier. «Avec la CNSS, on a voulu faire un arrangement à l’amiable, mais on a buté sur la taxation de la rémunération de nos représentants à l’étranger. On a été tout le temps exonéré, car lorsqu’on envoie quelqu’un travailler à l’étranger, on lui accorde  aussi des frais de logement et de transport qui n’étaient pas déclarés à la CNSS, en vertu d’une  circulaire du ministère des Affaires sociales. La loi a été amendée, et ils ont oublié de mentionner Tunisair dans l’annexe comprenant la liste des entreprises exonérées», précise le PDG de Tunisair. Ce dernier nous annonce aussi un important redressement fiscal qui a fait l’objet d’un arrangement, mais dit ne pas se rappeler du chiffre. Ce dernier aggravera  certainement un peu plus la situation de Tunisair. On ne sait donc pas si nos informations qui évoquaient le chiffre de 11 MDT, sont justes.

Nous ne pouvons pas payer l’OACA.

Tunisair n’a pas que ces problèmes. Elle doit aussi la somme de 160 MDT, en frais aéroportuaires, pour l’Office de l’aviation civile et des aéroports (OACA). Cette dette alourdit déjà le bilan de l’Office, mais Tunisair ne semble pas se trouver  dans de bonnes dispositions pour honorer sa dette. «Nous n’allons pas payer, car nous n’en avons pas les moyens », dit d’une voix sereine Rabah Jrad qui ajoute que «nous avons conclu un arrangement avec l’OACA, pour ne payer cette taxe, qu’à partir de juillet 2012. Pour l’ancienne dette, nous allons demander à l’Etat de rembourser l’OACA, car nous estimons déjà avoir rendu d’énormes services à l’Office, sans contrepartie».

Au vu de toutes ces difficultés, Tunisair est en train de préparer un plan de redressement qu’elle devrait présenter au gouvernement. «Tunisair va demander l’aide du gouvernement, car il y est pour beaucoup dans la situation dans laquelle se trouve l’entreprise», précise à ce sujet Rabah Jrad.

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