AccueilLa UNEUne crise de l’eau aux allures bientôt dévastatrices !!!

Une crise de l’eau aux allures bientôt dévastatrices !!!

Régulièrement et à intervalles cycliques, la Tunisie est en proie à des épisodes d’extrême semi-aridité, voire de sécheresse. Une situation que devrait se répéter à des cadences plus fréquentes en raison du changement climatique, mais le plus souvent accentuée par une mauvaise planification aux côtés de la rareté des ressources en eau et l’aggravation des impacts du changement climatique, avec une crainte de plus en plus présente, une crise de l’eau dévastatrice, comme le soulignent des associations de la société civile en Tunisie, citées par l’agence Reuters.

En 2018, plus de 94% des Tunisiens avaient accès à l’eau, soit par l’intermédiaire du fournisseur national, la SONEDE, soit par le biais des groupements de développement agricole, selon les chiffres officiels. Mais le coordinateur de l’organisation non gouvernementale Nomad08 pour les droits socio-économiques et culturels, estime que le nombre réel est nettement inférieur.

En raison de coupures aléatoires dans l’approvisionnement en eau, de la dette, des problèmes de gestion des groupements et de la mauvaise qualité de l’eau qui coule des robinets, il a estimé qu’environ les trois quarts de la population ont des problèmes pour accéder à l’eau potable.

Les données du ministère de l’Agriculture montrent que la quantité totale d’eau disponible dans le pays peut fournir 420 mètres cubes par personne et par an, ce qui en fait un « pays très pauvre en eau », selon les normes de l’ONU.

L’irrégularité des précipitations du pays est accentuée par le changement climatique, avec des périodes de sécheresse et des températures record oscillant entre pluies torrentielles et inondations, selon le ministère de l’agriculture.

Les derniers chiffres du gouvernement révèlent également que, dans certaines régions, la mauvaise infrastructure signifie qu’environ la moitié de l’eau est perdue avant même qu’elle n’atteigne le robinet.

« Nous monopolisons plus de 90% de notre eau – ce que nous utilisons déjà « , a déclaré Imen Louati, chargée de recherche à l’Observatoire économique non gouvernemental tunisien, citée également par Reuters.

En butte à un fait accompli !

En 2017, le ministre de l’Agriculture a créé un comité chargé d’accorder la priorité aux changements climatiques dans la gestion de l’agriculture et de l’eau. « Nous sommes devant un fait accompli, nous devons faire avec ce que nous avons et cela ne fera que diminuer (l’eau) « , a déclaré le coordinateur du comité et négociateur principal pour le changement climatique au ministère de l’Agriculture.

Le nouveau Code de l’eau de la Tunisie, qui a été approuvé en Conseil des ministres en septembre et qui attend d’être débattu par le Parlement, inclut le changement climatique comme un facteur à prendre en compte dans les décisions politiques relatives à l’eau, contrairement au code original de 1975.

En plus de réparer le réseau d’eau, le responsable a déclaré à la Fondation Thomson Reuters que la stratégie du gouvernement pour l’eau en 2050 comprendra des projets de dessalement alimentés par des énergies renouvelables. Mais le dessalement, qui élimine le sel de l’eau de mer et des eaux souterraines, « ne résout pas le problème », a déclaré une experte tunisienne de l’eau. « Cela coûte beaucoup d’argent et il y a encore (plus) d’eau perdue à travers le réseau (que ce que les stations de dessalement devraient produire).

Coût environnemental

Il y a aussi un coût environnemental. En janvier, une étude de l’Institut universitaire des Nations Unies pour l’eau, l’environnement et la santé (UNU-INWEH) a signalé que les niveaux mondiaux de saumure salée excédentaire produite par cette méthode étaient de 50 % supérieurs aux estimations précédentes.

Le dessalement aurait également des « impacts profonds » sur l’écosystème marin, où ces déchets sont le plus souvent déversés, selon le rapport.

En s’attaquant à la crise de l’eau en Tunisie, la « politique de l’agriculture doit changer », a déclaré l’experte. « Avec de l’eau précieuse et rare, nous n’avons pas le droit de produire certaines cultures comme les pastèques. »

Actuellement, environ 80% des ressources naturelles en eau de la Tunisie sont utilisées pour l’agriculture, selon les chiffres du gouvernement datés de l’année dernière. Les cultures qui le plus besoin d’eau comme les oranges, les pastèques et les tomates sont cultivées pour l’exportation à l’étranger, principalement vers l’Europe.

Dans les régions d’agriculture intensive, comme Kairouan, les eaux souterraines sont extraites à un rythme plus rapide que le renouvellement de l’approvisionnement souterrain, ainsi que des sources d’eaux souterraines non renouvelables. Un rapport gouvernemental note que ces ressources sont exploitées jusqu’à 400% dans certaines régions.

Traduction AM

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