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Une entreprise originale à Sfax, pour sauver et rentabiliser le patrimoine de la ville

C’est un article coup de cœur, pour rendre hommage à une entreprise purement citoyenne. Qui plus est, faite dans une démarche économique et de rentabilité commune. Cela avait commencé par notre travail, routinier, de suivi de l’évolution des états financiers des sociétés, dites « faisant appel public à l’épargne » et qui doivent publier ces états sur le site du Conseil du Marché financier (CMF).

On découvrait ainsi une société, constituée par des ingénieurs, des architectes et des entreprises de la région, en fonds propres. Elle compte 90 actionnaires, et affiche  zéro produit d’exploitation et des charges de plus de 56,288 mille DT, en hausse par rapport aux 44,595 mille DT de 2018. « On est encore en phase d’implémentation. On a donc fait placement financier de l’argent de l’augmentation du capital, dont les revenus nous permettent de subsister et de couvrir au moins les charges du quotidien », explique le CEO Mohamed Kamoun pour Africanmanager. Le résultat d’exploitation, après impôts (500 DT), était pourtant bénéficiaire de 18 mille 665 DT. L’explication se trouve dans les 77,257 mille DT en produits financiers.

En fait, « Arije Elmédina » est un projet d’investissement dans la Médina de Sfax qui a pour objectif de sauver ce patrimoine inestimable d’une disparition imminente et certaine. Ce projet citoyen a pour mission d’acquérir des biens dans la Médina, les restaurer puis les louer à des exploitants de qualité afin de les animer avec des projets économico-culturels », comme l’indique son site internet.

–          Restaurer, rénover et remettre dans le circuit commercial

Son fonds de commerce, citoyen faut-il le rappeler, ce sont des « biens acquis  choisis selon leur emplacement stratégique par rapport au projet global d’Arije El Médina. Par ailleurs, nous achetons des biens qui sont en danger de disparition pour les sauver d’une disparition certaine. La restauration se fait en utilisant les mêmes matériaux que ceux utilisés pour la construction et adaptera le bâtiment au projet prévu dedans. Nous profiterons des chantiers pour organiser des ateliers de formation de jeunes artisans » peut-on lire dans la présentation de l’entreprise.

De manière intelligente, l’entreprise que dirige Kmar Fendri, secondée par l’ingénieur Mohamed Kamoun, et chapotée par Mourad Fendri en tant que membre du CA, provisionne son bénéfice pour continuer à réinvestir le tout dans les travaux de cette entreprise, qui n’a pas de but lucratif personnel, mais plutôt une entreprise citoyenne.

Son travail, sous forme d’engagement citoyen économiquement bien raisonné, c’est la restauration du patrimoine immobilier, jusque-là de Sfax. Un patrimoine, laissé à l’abandon et qui risque fort de disparaître. Un patrimoine privé, parfois entre les mains de plusieurs héritiers qui n’ont ni le temps, ni les moyens financiers pour le restaurer et le maintenir en vie, et dont l’achat par la société a été parfois très laborieux.

La rentabilisation de ce patrimoine, après maintenance et restauration, se fera par la « location des biens à des porteurs de projets professionnels dans leur domaine d’exploitation, et ayant un projet économico-culturel de qualité,  qui valorisent le patrimoine. Les projets pressentis sont : restaurants traditionnels, cafés culturels, concepts stores, maisons d’hôtes… ». Arije, comme certes à Sfax, mais n’exclut pas d’aller voir ailleurs. Et peut-être que d’autres associations de sauvegarde d’autres Médinas dans le pays pourraient suivre son exemple, ou lui confier leur patrimoine. Ne dit-on pas qu’une société sans passé n’a pas d’avenir ? Et ce dernier commence par la rénovation et la restauration de l’éclat de ce passé.

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