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Une journée de réflexion : 420 mille jeunes de 15 à 29 ans sont au chômage. Que va-t-on en faire ?

Le nombre de chômeurs a dangereusement augmenté pour atteindre, aujourd’hui, un niveau jamais atteint. La Tunisie a besoin d’un plan de réformes multisectorielles pour venir à bout du problème du chômage qui est en train d’engluer nos jeunes dans la délinquance, la contrebande, le terrorisme et la violence.

Ils étaient environ 500 mille en 2010, à présent plus de 700 mille personnes inscrites sur le marché du travail, si l’on se réfère aux dernières statistiques officielles disponibles. Aujourd’hui, il y a lieu de s’attaquer, si on le désire vraiment, au problème du chômage, notamment celui des jeunes, qui attriste la Tunisie.

À cet égard, une journée a été organisée, vendredi, à l’initiative de l’organisation internationale du travail, du ministère de l’emploi ainsi que des ministères des affaires étrangères danois et italien pour identifier les causes du chômage qui touche, en majorité, les jeunes et pour inventer des mécanismes nécessaires pour maitriser, sinon éradiquer ce fléau.

Lors de son intervention à la radio nationale, le directeur de l’observatoire national de l’emploi et de la qualification au ministère de l’emploi et de la formation professionnelle Fakher El Zaaïbi, a décrit en chiffres l’étendue du problème.

« À travers nos enquêtes, nous avons constaté que le chômage en Tunisie touche majoritairement les jeunes de 15 à 29 ans avec un taux de 34%. C’est un problème de chômage structurel. »

Du coup, poursuit-il, ces jeunes sont tellement affectés par le fléau qu’il se désengagent du marché du travail et renoncent à toute activité préférant se recroqueviller chez eux, pourtant, fait-il remarquer, notre enquête a révélé qu’il y a près de 25 mille postes vacants dans les petits métiers, et l’artisanat.

« Nous avons recensé dans cette frange de la population, près de 95 mille jeunes sans aucune formation ni instruction et ne recherchent pas d’emplois, parce que convaincus qu’ils n’en trouveront jamais », mettant en garde que « si on ne les insère pas dans la formation professionnelle ou dans l’éducation, ils basculeront dans la délinquance. »

« Voyez-vous, c’est un créneau très important mais nos jeunes ne sont pas conscients de l’importance de ce domaine », déplore-t-il.

Par ailleurs, Fakher El Zaaïbi estime que les entreprises ne font pas assez d’effort au niveau national en matière d’emplois des jeunes : « Dans les entreprises il n’y a que 27% de jeunes entre 15 et 29 ans », regrette-t-il

À la question de savoir comment alors expliquer que la catégorie des jeunes de 15 à 29 ans est la plus vulnérable au problème du chômage, le secrétaire général du syndicat de la formation professionnelle, de l’emploi et de l’immigration Jabrane Bouraoui, a pointé du doigt plusieurs causes.

« Il y a une multitude de difficultés. Le problème est que la majeure partie de cette catégorie de jeunes sont plutôt employés dans le secteur privé. Ils font défaut dans le secteur public. Pourtant les chefs d’entreprises se plaignent d’une pénurie de main d’œuvre qualifiée. En effet, cela est vrai, parce que le profil des jeunes diplômés des centres professionnels ne correspond pas tout à fait aux besoins des entrepreneurs », explique Jabrane Bouraoui.

Le second problème relevé par M. Bouraoui est que les élèves qui quittent l’école prématurément, n’ont pas le niveau requis pour accéder à un centre de formation professionnelle.

« Du coup il se retrouvent englués dans le marché parallèle qui est mieux rémunéré que dans le marché formel », déduit-il.

Pour lutter contre ce fléau qui frappent particulièrement ces jeunes, le ministre de l’emploi et de la formation professionnelle Zied Laadhari préconise, de son côté, une batterie de reformes afin de faciliter l’accès des jeunes à l’emploi.

« C’est un problème vraiment structurel qui concerne une catégorie très fragile. 420 mille jeunes de 15 à 29 ans, aujourd’hui, sont au chômage. »

Et de poursuivre : « Les grands axes pour la réforme touchent la formation. Si on améliore la qualité de la formation on améliore l’employabilité des jeunes. Il faut revoir le système de formation des ressources humaines en Tunisie de manière à donner à nos jeunes les qualifications requises sur le marché puisqu’il y a un problème de gap entre les besoins entre le système de marché et le produit du système de formation. »

Pour le ministre, il est essentiel de réformer les services d’intermédiation sur le marché, l’agence d’emploi et tous les acteurs concernés, la gouvernance des questions de l’emploi.

« Il faut libérer le potentiel de création d’emploi chez les entreprise en identifiant tous les obstacles qui bloquent la création d’emploi dans le secteur privé mais également dans l’économie sociale et solidaire de manière à libérer tous les potentiels qui aujourd’hui sont sous exploité et qui représente un gâchis pour les jeunes et pour l’économie. »

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