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Une visite qui fait beaucoup jaser, plus par ses photos que par ses résultats

Une visite tellement officielle en France, tellement importante et pleine de promesses d’aides et d’investissements que l’on pouvait voir la délégation tunisienne les mains croisées, sans besoin de prendre note de quoi que ce soit qui ait été dit ou décidé avec le premier ministre français Jean Castex, et en partir les mains aussi vides qu’à l’entrée du palais de Matignon.

La visite de Hichem Mechichi, qui aurait dû se prolonger en Italie s’était donc arrêtée à Paris pour cause de maladie du super-ministre de l’Economie, Ali Kooli atteint de Covid-19, « lors des analyses effectuées à Paris avant le départ pour l’Italie », selon ce qu’a rapporté le journal La Presse de Tunisie qui citait le chef de cabinet du chef du gouvernement tunisien. A Tunis, toutes les sources officielles, y compris au ministère des Finances et du développement, se taisent sur le sujet. Il y a pourtant lieu de se demander sur l’état de santé du reste de la délégation tunisienne, y compris le chef du gouvernement, et s’il sera astreint à une période de confinement, et l’impact de tout cela sur l’action du gouvernement.

  • Une visite vide de toute annonce utile, et qui finit en queue de poisson … virusé

Et pourtant, cette visite, officiellement vide de tout sens en l’absence de toute communication officielle sur son objet, a fait beaucoup jaser sur les réseaux sociaux. Mais pas par ses résultats économiques et de soutien financier à un Etat qui n’a qu’une loi de finance pour quelque 3 mois. Et moins encore sur la question, primordiale et manifestement objet caché de la visite, des Tunisiens immigrés de façon irrégulière et qui pourraient être « fichés S », et que la France comme l’Italie voudraient voir rentrer dans leur pays. Plusieurs responsables des deux pays avaient pour cela déjà fait le voyage en Tunisie. Cette dernière louvoyant toujours, car politiquement incapable de prendre une telle décision, il aura ainsi fallu délocaliser les discussions à Paris  puis Rome comme il était initialement prévu avant le retour en urgence de Mechichi à Tunis en compagnie de Kooli contaminé par le virus. Parlant de sa visite à sa sortie de Matignon, Mechichi a indiqué que « il y avait des questions relatives à l’immigration et la coopération dans ce domaine. Nous avons trouvé toute compréhension de la partie française sur la nécessité d’adopter une approche de développement solidaire, et l’investissement dans les régions exportatrices de migrants clandestins ».

Le chef de gouvernement oubliait certainement que rapatrier ces migrants clandestins ne les empêchera pas d’y retourner dès le lendemain, tout aussi clandestinement que la première fois. Dix ans d’instabilités de tous genres et de toutes parts, ont non seulement détourné les Tunisiens de leur propre pays, mais  font déjà et feront  détourner les investisseurs étrangers dont le chef du gouvernement parlait.

  • Les Tunisiens ont beaucoup blagué, sur ses photos, pas sur ses résultats

De quoi ont donc jasé, ri et raillé les Tunisiens à propos de cette visite interrompue ? Uniquement des photos mises en ligne, pêle-mêle et manifestement sans le tri qui devrait en être fait par l’équipe de Com qui accompagnait le chef du gouvernement pour veiller à sa bonne image, sur la page officielle même de la Primature tunisienne. Etait-il, en effet, utile pour cette image de mettre en ligne les selfies que se laissait faire Hichem Mechichi à La Maison de Tunisie, ou encore celle de ces étudiants qui lui réservaient un accueil glacial, et surtout celle de cette réunion avec Jean Castex, les mains croisées, sans aucune prise de note devant ses adjoints ? Mais peut-être voulaient-ils dire qu’ils n’attendaient rien de concret de cette rencontre, et qu’ils seraient venus juste pour écouter et sortir les mains tout aussi vides qu’à l’entrée ! Pourquoi alors cette visite et tout le tintouin qui s’en était suivi ? Que serait allé faire Ali Kooli à Paris, super-ministre de toute l’économie, alors qu’il n’avait qu’une loi de finance pour 3 mois, un document véritable passoire financière et qu’il devrait corriger dans quelques mois pour mobiliser les milliards de dinars qu’il ne contenait pas dans sa version adoptée par les députés ?

Hichem Mechichi est, peut-être, le chef de gouvernement qu’il serait inutile de changer pour ne pas déstabiliser encore plus l’Etat, mais il reste un chef de gouvernement qui a besoin d’une meilleure communication. Cette dernière ne se fait pas par les journalistes ou les animateurs, mais par des professionnels de ce métier précisément ! Les autres n’y avaient rien voulu entendre, et ils sont vite partis !

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