A la deuxième phase du déconfinement ciblé, les Tunisiens commencent à reprendre en douceur leur rythme de vie, dans le strict respect des consignes sanitaires recommandées par le ministère de la santé.
En effet, avec la hausse considérable des cas de guérison et le bilan à zéro contamination au deuxième jour consécutif, les citoyens goûtent aux petites joies de la liberté retrouvée et un brin d’espoir renaît.
De son côté, l’économie encore hypnotisée par la crise sanitaire du Coronavirus commence tout de même à reprendre son cours. Les grandes, petites et moyennes entreprises, artisans et commerçants ont repris le travail avec beaucoup de précaution.
A l’arrêt depuis plus d’un mois, la Tunisie se prépare dans les prochains jours à la réouverture des grandes surfaces, cafés, mosquées, centres d’esthétique et le secteur du commerce de friperie dans la totale vigilance.
Pour un pays paralysé et cloîtré depuis des semaines, relancer l’activité économique devient un défi pour vaincre cette crise avec prudence.
Aïd El-Fitr… une occasion à craindre
C’est l’une des périodes où les activités commerciales montent en flèche, particulièrement, à la deuxième quinzaine du mois de Ramadan.
Cette année, les Tunisiens célèbreront cette fête dans des circonstances exceptionnelles à cause de la pandémie.
En cette période, la dynamique économique s’emballe et les consommateurs se précipitent à rejoindre les grandes files d’attente devant les magasins de prêt-à-porter.
Alors que la Tunisie n’a enregistré aucun nouveau cas confirmé de coronavirus, pendant deux jours d’affilée, le ministre de la Santé Abdellatif Mekki craint que l’effet psychologique de ce bilan ne laisse faire comprendre aux Tunisiens la fin de l’épidémie.
Dans un post facebook publié vendredi 8 mai 2020, le ministre de la Santé publique a affirmé que la bataille contre la Covid-19 n’a pas pris fin.
Mekki a alerté contre un éventuel relâchement quant aux mesures de prévention, tels que le port de masques et la distanciation physique.
Une crainte qui pourrait s’intensifier à l’occasion de l’Aïd Al-Fitr, où les familles ont l’habitude de se rassembler et sortir acheter des habits.
‘’Si on réussit les deux premières phases du confinement ciblé, cela permettrait de passer à la et 3ème phase, et lever complètement le confinement
Le déconfinement est un défi alors même que la situation sanitaire demeure fragile et inquiétante, surtout quand on met en danger la vie d’autrui.
En effet, rien n’est encore gagné. Avec 45 décès, plus de 600 guérisons (soit 60% du nombre total des patients), 25 malades en réanimation et 35 autres hospitalisés, le danger est encore là.
La meilleure façon pour endiguer cet ennemi invisible réside dans le civisme, le respect des gestes barrières, la solidarité et non l’insouciance,l’inconscience et l’incivisme. Les citoyens devront se conformer aux consignes sanitaires pour se protéger et protéger autrui. Car appliquer toutes ces recommandations et une responsabilité individuelle et collective.
Malheureusement, certains croient que ce déconfinement est la fin de l’épidémie. Ils ont totalement tort.
A la réouverture des magasins de prêt-à-porter, une clientèle en quête de nouveaux habits pour célébrer l’Aïd-el-Fitr a fait la queue dans l’absence totale de gestes barrières.
En effet, les magasins et les boutiques ont été pris d’assaut, hier lundi à l’occasion de la réouverture des commerces dans le cadre de la deuxième phase du déconfinement.
Des files énormes se sont formées avant même l’ouverture devant les magasins sans le moindre respect des mesures de précaution recommandées par le ministère de la Santé.
D’ailleurs, les forces de l’ordre sont intervenues pour organiser la gestion des files d’attente et imposer le respect des distances de sécurité, suite à cette forte affluence qui a généré une bousculade.
Notons que les salons de coiffure et d’esthétique ainsi que les commerces de prêt-à-porter, des vêtements usagés et de chaussures ont repris hier, 11 mai 2020, leurs activités.
En ce qui concerne les mesures de prévention, le nombre de clients présents, à l’intérieur du local sera réglementé. Ainsi, 50% seulement du personnel travaillera chaque jour, selon leurs numéros de CIN.
Il est, donc, impératif de respecter toutes les consignes sanitaires et de faire preuve de civisme pour réussir cette épreuve.