AccueilLa UNETunisie-UE : L’accord d’association de 95 a fait son temps

Tunisie-UE : L’accord d’association de 95 a fait son temps

« Dans le cadre de la préparation et de la négociation de l’ALECA, une étude d’évaluation de l’accord d’association Tunisie-Union Européenne (1995) instaurant une zone de libre-échange sera élaborée ». C’est ce qu’a annoncé le directeur général de la Coopération Euro-méditerranéenne au ministère de l’Investissement et de la Coopération Internationale, Fethi Ben Mimoun.

Dans une interview exclusive accordée à Africanmanager, il a précisé que l’étude sera pilotée par le ministère du Commerce qui est déjà en train de préparer les termes de référence. « Un bureau d’étude qualifié sera choisi pour l’accomplissement de cette mission sachant que le rapport doit être remis aux autorités d’ici la fin de cette année », a-t-il ajouté.

D’après lui, l’étude devrait se pencher sur l’impact prévisionnel de l’accord de libre-échange et l’impact éventuel du nouvel accord, une démarche cruciale pour la Tunisie qui a récemment ouvert les négociations en vue de la conclusion de l’ALECA.

Vers l’approfondissement du libre-échange

L’objectif escompté à travers cet ALECA, indique le responsable, est de « d’approfondir le libre- échange déjà existant pour une intégration plus poussée de la Tunisie dans le marché européen, à la faveur d’une ouverture progressive et asymétrique des nouveaux secteurs ».

Le périmètre doit couvrir les produits agricoles et les services, ajoute Fethi Ben Mimoun, faisant savoir qu’il complétera la zone de libre-échange pour les produits industriels mise en place avec notre partenaire stratégique en janvier 2008 dans le cadre de l’accord d’association.

Et d’ajouter : « il est surtout conçu comme un instrument favorable pour exploiter les gisements de croissance tout en éliminant les barrières à savoir les droits de douane et les obstacles non tarifaires liés à la réglementation et aux normes ».

Un long processus…

En dépit de son importance, la négociation de cet accord , selon Fethi Ben Mimoun, sera un processus long qui prendra plusieurs années..

Mais pourquoi ? La Tunisie devrait prendre en considération la différence de niveau entre les deux parties essentiellement dans le secteur agricole, répond le responsable rappelant que l’Union européenne se distingue par une agriculture moderne et intensive alors que notre agriculture fait encore face à plusieurs problèmes.

C’est pour cette raison que les efforts s’intensifient alors plusieurs réunions se tiennent quotidiennement afin d’examiner les enjeux de cet accord.

S’agit-il d’un coup dur pour l’économie tunisienne ?

En réalité, beaucoup de représentants de la société civile et d’experts en économie veulent que la Tunisie parvienne à sensibiliser la partie européenne à son besoin de développement. Car, l’écart de standing nettement favorable à l’UE fera que notre agriculture et notre service se trouvent menacés.

Une hypothèse qui est confirmée par l’expert en risques financiers, Mourad Hattab qui estime que l’accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) entre l’UE et la Tunisie et dont les négociations sont bloquées au niveau du Maroc représente un véritable coup fatal pour l’économie tunisienne pour ne pas dire le coup de grâce.

Toujours selon lui, cet accord va engager tout un processus de déstabilisation des secteurs des services et de l’agriculture. « C’est pour la raison simple qu’il va permettre à des sociétés étrangères de s’installer au pays, d’accéder à la propriété et de créer un climat de concurrence inéquitable sur tous les plans notamment avec les petites et moyennes entreprises, les exploitants agricoles et les sociétés tunisiennes opérant aussi bien dans le secteur public que privé d’une manière générale », a-t-il ajouté.

Faut-il rappeler que cet accord jugé « destructeur et portant préjudice à la souveraineté économique nationale » touchera la gestion des marchés publics en Tunisie vu que les entreprises locales vont soumissionner au niveau des projets nationaux parallèlement avec des sociétés internationales de grande puissance, a encore affirmé l’expert notant que cet accord vient compléter le schéma de la mise de la Tunisie sous le diktat des instances financières internationales et portera un préjudice certain à la sécurité économique et particulièrement alimentaire et à l’avenir des générations futures.

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