AccueilLa UNETunisie-Corruption : Douanes, partis politiques et police aux 1ers rangs !

Tunisie-Corruption : Douanes, partis politiques et police aux 1ers rangs !

La corruption, sujet de prédilection de tous les Tunisiens depuis la dénommée révolution. Tout le monde en parle, citoyens, hommes politiques, gouvernants, ONG et toutes les instances qui lui sont désormais dédiées, en application du dicton disant que ce «sont ceux qui en parlent le plus, qui en font le moins». Tous la dénoncent, mais sans nommer personne et sans aucune preuve tangible et depuis 6 ans sans résultat. Au contraire, 78 % des Tunisiens sondés par Sigma Conseils affirment qu’elle a beaucoup augmenté après la dénommée révolution.

Aux premiers postes de la corruption, selon les résultats d’un sondage d’opinion présenté lors de l’Open sigma 2017, ce serait les agents de la douane. Ce sont 63 % des personnes sondées qui le déclarent, mais ce n’est peut-être que la perception. Ce qui est certain, c’est que les tentations que rencontre cette institution sont très grandes et que cette perception n’est certainement pas généralisée.
Au second rôle et c’est plus dangereux, ce sont les partis politiques, fondement même de la démocratie qui ne peut en être une sans l’existence de ces formations. Mais chez les partis, c’est surtout la non-transparence financière de ces structures politiques qui en fait une cible de choix. Peu de partis en effet publient leurs états financiers et communiquent sur la provenance de leurs deniers. Cela sans oublier l’existence d’une omerta sur la participation de certains hommes d’affaires, plus ou moins louches, dans les campagnes électorales d’un certain nombre de ces partis.

Vient en 3ème position tout le secteur de la sécurité, sans que le sondage ne fasse la différence entre les composantes de ce secteur que sont la police, la Garde Nationale et les forces armées. Un secteur qui est lui soumis aux tentations, même s’il est bon de dire qu’il n’y aurait pas de corrompu sans corrupteur et que la culture générale glorifierait presque les débrouillards qui arrivent à s’en tirer, quitte à «donner son café» au fonctionnaire. Et c’est là toute l’importance des autres 24 % des sondés qui pensent que la 1ère incitation à la corruption vient du manque de contrôle. Il est vrai que pour la douane, comme pour les forces de sécurité, un simple suivi du niveau de vie des agents suffirait à endiguer la corruption.

⦁ La Tunisie dans la catégorie «The Good»

Et pourtant le dernier classement de la Tunisie, par Transparency International, montre d’abord que les choses s’améliorent. Le dernier rapport de Transparency classe même la Tunisie dans la rubrique «The Good» ou «les bons» dans toute la région du Moyen Orient et l’Afrique du Nord. «La Tunisie est l’un des très rares pays qui ont légèrement amélioré l’indice. Le pays a pris des mesures anti-corruption importantes l’an dernier, comme l’adoption de la loi sur l’accès à l’information, l’une des lois les plus progressistes de la région, et l’adoption d’une stratégie nationale de lutte contre la corruption. De plus, l’Agence de lutte contre la corruption a été habilitée à faire son travail, et la société civile a un bon espace pour jouer un rôle dans la reddition de comptes. Le Parlement a également adopté une loi sur la Cour des finances, qui permet au tribunal d’enquêter sur les affaires de Grande Corruption. Pourtant, la Tunisie a encore un long chemin à parcourir dans sa lutte contre la corruption. Les lois sur la protection des dénonciateurs, les conflits d’intérêts et les politiques d’enrichissement illicite restent manquantes. Le système judiciaire tunisien devrait également progresser dans les affaires de corruption en cours, en particulier celles qui sont en cours depuis la révolution il y a six ans». C’est ce que dit T.I. de la Tunisie. Ce qu’il ne dit pas, c’est que l’accès à l’information n’est pas facile du tout, dans la mesure où l’information n’existe pas (Rapport du CGF, Rapport de la Commission supérieur des marchés, Rapport non détaillé de la Cour des Comptes, Rapport de la Cour de Discipline Financière) pour y accéder et qu’il faut généralement recourir à la justice pour d’autres informations. De plus, une tentation à la centralisation de l’information est depuis 2015 observée dans tous les ministères.

⦁ Il n’y a pas plus de corruption en Tunisie

A parcourir les résultats de l’Index de corruption pour la Tunisie, entre 2010 et 2016, force est de constater que cela n’a ni augmenté, comme on s’en plaint en Tunisie, ni baissé. La Tunisie avait un score de 43 en 2010, elle en a 41 en 2016. Entre les deux années, le nombre des pays surveillés a diminué, d’où l’amélioration du score et même du Ranking.
Force aussi est de remarquer, qu’il n’y a pas plus de corruption en Tunisie qu’ailleurs, même par rapport à certains pays européens. En effet, si le classement de la Tunisie a été de 75 en 2016, il a été pire en Algérie, qui est 108ème avec un score de 34, ou le Maroc, qui est classé 90ème avec un score de 37. Cela sachant que moins le rang est important, meilleure est la perception. La Turquie, l’exemple du 2ème parti au pouvoir en Tunisie (Ennahdha), est au même rang et a le même score que la Tunisie. L’Egypte, pays du «Bakchich», n’a qu’un score de 34 et un Ranking de 108.

C’est sûr aussi que ce qui a augmenté la perception de la corruption, c’est cette perception locale, bâtie il faut le dire sur une autoflagellation continue depuis 2011 et la multiplication des voies, ONG et organismes officiels, qui ne parlent que de cela et qui défraient chaque fois la chronique par des «révélations», sans aucune preuve tangible et parfois même sans aucune suite judiciaire.

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