AccueilAfriqueAlgérie : L'opposition sonne le branle-bas de combat contre Bouteflika

Algérie : L’opposition sonne le branle-bas de combat contre Bouteflika

Branle-bas de combat pour l’opposition ce mercredi 30 mars 2016 à Alger. En effet les partis d’opposition ont sonné le rassemblement pour coordonner leur attaque contre le régime et exiger que le président Abdelaziz Bouteflika, âgé (79 ans), malade et affaibli, passe la main après 16 ans à la tête du pays.

Islamistes, laïcs, nationalistes, réformateurs… Bref, les ennemis d’hier ont tous  répondu présent à l’appel. Ce sont plus de 17 partis d’opposition qui conversent à Zéralda, dans la banlieue sud-ouest d’Alger, pour, espèrent-ils, trouver des mécanismes pour freiner la dégradation du climat politique du pays, sans parler des ennuis macro-économiques qui pointent le bout de leur nez. Mais plus encore qu’une batterie de solutions pratiques, ce que veulent les anciens chefs du gouvernement Ali Benflis et Mouloud Hamrouch, des leaders du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et du parti Ennahda, Abderazzak Mokri et Mohammed Douibi, les anciens combattants Djamila Bouhired et Lakhdar Bouregâa, c’est que Bouteflika fasse place nette après des années de règne sans partage.

On signale l’absence de Louisa Hanoune, dirigeante du Parti travailliste, à ce forum. Elle n’aurait pas été invitée. Et quand Jeune Afrique a posé la question à ces messieurs, un membre du comité d’organisation a rétorqué : « Elle ne s’est pas montrée intéressée par cette conférence ». Il n’en dira pas plus, mais on peut supposer qu’il y a d’autres raisons à l’absence de cette grande figure de la scène politique…

Une opposition divisée et impuissante

Malgré sa masse imposante – on annonce 400 personnes à Zéralda -, l’opposition n’a jamais pu, ou su, profiter des déboires de Bouteflika pour le bousculer, et encore moins le déboulonner. Pourtant les opposants ont une bonne rampe de lancement avec l’Instance de concertation et de suivi de l’opposition (ICSO), qui a été mise sur pied le 10 juin 2014 à l’hôtel Mazafran, à l’ouest d’Alger, après le succès de Bouteflika à la présidentielle. Ce front était censé multiplier les actions pour faire de ce quatrième mandat un enfer, le mandat de trop, selon eux. Mais voilà, toutes les initiatives de l’opposition ont été minées par des batailles idéologiques et politiques, tout ce qu’il ne faut pas faire face à un pouvoir fort et autoritaire. Il y a ceux qui militent pour que Bouteflika soit rangé aux oubliettes après une présidentielle anticipée, ceux qui veulent négocier avec lui pour une transition en douceur, ceux qui exigent que l’armée garde son statut de « pilier de l’État »… Bref, l’ICSO a le tournis et ne peut rien entreprendre de décisif. Du pain béni pour l’homme fort du pays qui peut à sa guise avancer ses pions et verrouiller le pouvoir. Son projet de loi de Finances 2016 et son projet de révision constitutionnelle ont complètement broyé les timides tentatives de blocage d’une opposition frêle et inconséquente.

L’Algérie est plus fragilisée que jamais avec le pilotage à vue de son économie, soulignée par le FMI et des experts, une gouvernance loin d’être transparente, une atmosphère délétère dans la puissante armée, des soubresauts sociaux, de fortes tensions politiques, un budget national impacté par la chute des cours du pétrole. Sans parler du fléau du terrorisme qui ne laisse aucun répit aux gouvernants de la sous-région. L’opposition a assurément une carte à jouer, mais encore faut-il quelle arrive à vaincre ses vieux démons. Tout un programme !

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