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France : La déchéance de nationalité pousse à la démission la ministre de la Justice

Christiane Taubira, ex-députée de la Guyane et ministre de la Justice, qui a tenté de bloquer l’inclusion de la déchéance de nationalité dans la réforme constitutionnelle, a fini par jeter l’éponge en démissionnant de son poste. Le débat très agité autour de cette affaire à la symbolique très forte a finalement eu raison de la combativité de cette grande figure de la gauche.

Dans un communiqué laconique mais qui se voulait en même temps rassurant, la présidence de la République nous a appris que François Hollande et Taubira « ont convenu de la nécessité de mettre fin à ses fonctions au moment où le débat sur la révision constitutionnelle s’ouvre à l’Assemblée nationale, aujourd’hui (mercredi) en Commission des Lois ».

Hollande a beau ajouter dans le communiqué que Mme Taubira « aura mené avec conviction, détermination et talent la réforme de la Justice et joué un rôle majeur dans l’adoption du mariage pour tous », cela ne suffira pas à dissiper le malaise au sein de l’actuelle majorité parlementaire en France, piégée par cette initiative dont pourtant beaucoup s’accordent à dire, y compris le Premier ministre Manuel Valls, qu’elle n’aura pas une très grande portée. En effet retirer la nationalité française aux personnes titulaires d’un autre passeport qui seraient mouillées dans des actes terroristes ne va, au mieux, s’appliquer qu’à une poignée d’individus. D’ailleurs ces individus en général se débarrassent de leurs passeports français – on a vu des vidéos où ces documents étaient brûlés – pour rendre impossible leur traçage par les services de renseignement et usent, pour leurs déplacements en Occident par exemple, de faux papiers. Remuer toute une société pour si peu finalement relève de l’aventurisme politique pour Hollande, avec des dangers pour le coup infiniment plus grands.

Petite cause aux dégâts immenses

Le président français s’est jeté corps et âme dans cette affaire pour donner des gages à des citoyens traumatisés par les récentes attaques sanglantes de Paris, pour somme toute un bénéfice quasiment nul. Malgré son volontarisme affiché, tous les sondages disent que la majeure partie des citoyens ne veulent pas de Hollande dans la course à la présidentielle. Même la droite et l’extrême droite, qui l’ont embarqué dans cette réforme, ne claironnent pas que cette mesure sera d’une quelconque utilité pour dissuader les terroristes. Il se dit même, et pas derrière les murs, que son impact sera très minime. Par exemple Alain Juppé, l’actuel maire de Bordeaux, qui fait la course en tête dans les sondages pour la prochaine présidentielle, l’a dit ouvertement.

Quant à la gauche, une partie d’entre elle est ulcérée par cette proposition de loi laquelle, selon elle, constitutionnalise une inégalité de traitement entre les Français dits de souche et ceux qui le sont devenus (par naturalisation, ceux nés de parents étrangers, etc.). Une idée qui déplait viscéralement à une frange des militants de gauche. Et ne parlons pas de l’extrême gauche, qui a tiré à boulets rouges sur cette réforme constitutionnelle. Et justement la Garde des Sceaux démissionnaire est exactement sur cette ligne. Alors quand elle tweete « Parfois résister c’est rester, parfois résister c’est partir. Par fidélité à soi, à nous. Pour le dernier mot à l’éthique et au droit », connaissant sa détermination, on peut lui prêter l’intention de ne pas en rester en là et de fignoler un retour fracassant qui a toutes les chances d’être un énorme obstacle pour Hollande sur sa route vers la présidentielle de 2017. Hollande est décidément très doué pour se faire des ennemis…

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