AccueilLa UNELa Tunisie prend sa part, quand l'Italie et l'Allemagne se barricadent

La Tunisie prend sa part, quand l’Italie et l’Allemagne se barricadent

Le traumatisme du naufrage de Kerkennah en juin 2018 y est sûrement pour quelque chose, la Tunisie est devenue exemplaire dans le secours apporté aux migrants en détresse. Le traitement exemplaire réservé aux migrants tirés d’affaire au large de Zarzis est un vrai motif de fierté nationale, salué par les organisations internationales, au moment où l’Europe se barricade et s’autorise à renvoyer à la mer sans ménagement les clandestins, sans se soucier des conséquences de tels actes. L’Italie a horrifié le monde en rejetant des dizaines de migrants vers la Libye, même l’Allemagne, dont la générosité a eu un écho planétaire en 2015, se ferme, sous les coups de boutoir d’une droite et d’une extrême droite insensibles aux appels humanistes et aux droits des réfugiés. La Tunisie trace sa route et fait ce qu’elle peut, avec ses maigres moyens et ses innombrables problèmes post-révolutionnaires, pour prendre sa part dans la misère du monde, et c’est bien !

La loi des séries

Huit migrants clandestins tunisiens ont été secourus, vendredi 3 juillet 2018 à 40 kilomètres du sud-ouest de Kélibia, alors qu’ils tentaient de rejoindre les côtes italiennes.
L’armée navale a secouru ces clandestins, alors qu’ils étaient à bord d’une embarcation à la dérive en panne de moteur, a expliqué le département de la Défense dans un communiqué.
Selon la même source, les migrants irréguliers ont avoué avoir pris le large depuis les côtes de Korba.
Les clandestins ont été livrés à la garde nationale de Kélibia pour prendre les mesures juridiques nécessaires à leur encontre.

Dans la même journée, vingt autres migrants clandestins tunisiens ont été secourus, dans la nuit de jeudi à vendredi à 80 kilomètres des côtes de l’île de Kerkennah, alors qu’ils tentaient de rejoindre les côtes italiennes à bord de deux embarcations de fortune.
Selon un communiqué rendu public vendredi par le département de la Défense, les embarcations des migrants étaient en panne. 13 migrants étaient à bord de la première embarcation et 7 dans l’autre.
Interrogés par l’armée navale, les migrants ont avoué avoir pris le large depuis les côtes de Zarzis en direction des côtes italiennes.
Les clandestins ont été livrés à la garde nationale de Sfax pour prendre les mesures juridiques nécessaires à leur encontre.

Le côté obscur de la force

Cinq individus suspectés d’avoir falsifié des documents de voyage pour permettre à des personnes de voyager illégalement en Europe depuis la Tunisie ont été arrêtés à Tunis, annonce, vendredi, le ministère de l’Intérieur.
Le département fait état de l’arrestation de quatre Irakiens et un Tunisien dans le cadre de cette affaire. Des mandats de dépôt ont été émis à leur encontre alors que deux autres éléments sont toujours en cavale.
« Il s’agit d’un réseau international de trafic de migrants. Ce réseau proposerait aux migrants irakiens et turcs un passage de la Tunisie jusqu’en Europe en utilisant des documents de voyage falsifiés », a précisé le département de l’Intérieur dans le même communiqué.

C’est aussi ça l’envers du décor : Pas de clandestins sans passeurs, sans trafiquants de documents de voyage. Et la Tunisie est devenue un pays de passage, surtout depuis que la Libye effraye les migrants à cause du sort inhumain qui leur est réservé et depuis que l’Algérie les maltraite, des pratiques ardemment dénoncées par le HCR et le HCDH. Cette situation bouscule et terrorise les autorités tunisiennes, hantées par le récent drame de Kerkennah. Avec cet afflux de migrants, il n’est pas exclu que d’autres tragédies de ce type se reproduisent…

S.L.

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