Khlifa Chibani, porte-parole de la Garde nationale, a fait savoir hier vendredi 06 janvier 2017, lors d’une conférence de presse, que les services de sécurité ont mis la main, en décembre dernier, sur un fonctionnaire qui était en étroite relation avec les « extrémistes » et les alertait sur les interventions des forces de l’ordre les visant. Khlifa Chibani n’a pas souhaité en dire plus sur la fonction exacte du fonctionnaire, il s’est borné à dire que « son poste lui permettait d’avoir accès » au planning des unités sécuritaire et que « sa relation avec la sûreté (nationale) lui permettait de » tout « savoir » sur les opérations à venir. « C’est confirmé dans ses aveux et dans sa confrontation avec des éléments terroristes», a-t-il ajouté. En d’autres mots, ils ont chopé un gros poisson…
Autre indication importante : c’est le démantèlement d’une cellule dans la localité d’Enfidha (100 km au sud de Tunis), fin décembre, qui a permis aux autorités d’interpeler le fonctionnaire en question.
Par ailleurs Khlifa Chibani a déclaré que 11 cellules terroristes ont été démantelées en décembre.
Un vieux serpent de mer
Les liaisons dangereuses entre sécuritaires et extrémistes ont fréquemment agité la place publique ces dernières années, mais du côté des autorités, c’est souvent silence radio du fait que c’est un sujet très embarrassant, susceptible de discréditer tout l’appareil d’Etat. La Tunisie, qui a déjà mauvaise presse à l’étranger, n’a pas besoin d’en rajouter une louche avec une collision entre agents sécuritaires et extrémistes qui serait très préjudiciable si elle est reconnue officiellement. Mais n’empêche, il y a des affaires qu’on est obligé d’ébruiter, sinon c’est la presse qui s’en charge. Par exemple en septembre 2015, le ministère de l’Intérieur a été contraint de reconnaitre le licenciement de 110 agents des forces de l’ordre, certains d’entre eux ont été soupçonnés d’avoir des rapports avec des groupes ou idéologies « terroristes ».
Leur éviction est due, suite à des enquêtes, «à des soupçons très sérieux d’appartenance à des organisations terroristes ou à leur sympathie » pour ces groupes, ainsi que pour « activités de contrebande » et « abus de pouvoir », avait indiqué le porte-parole du ministère à l’époque, Walid Louguini. Ces agents faisaient partie de « différents corps : police, Garde nationale (gendarmerie, ndlr), armée, douane ».