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Tunisie : C’est officiel, les tarifs de l’eau augmentent cette année. Le ministre de l’Agriculture le confirme !

Le ministre de l’Agriculture, des Ressources en eau et de la Pêche, Saâd Seddik a annoncé qu’un plan de sauvetage de la saison agricole sera mis en place, au cas où le déficit pluviométrique se poursuivrait.

Il a, par ailleurs, mis l’accent sur la révision du code de l’eau qui a fait l’objet d’un examen en conseil ministériel annonçant la révision à la hausse des tarifs de l’eau.

Sur un autre plan, le ministre a indiqué que les efforts se multiplient pour accélérer les recrutements  retardés et programmés au titre 2014-215  dont le nombre s’élève  à 516. Interview :

Les pluies ont considérablement diminué au cours de cette période d’hiver et l’inquiétude commence à gagner le monde agricole ; plusieurs parties parlent même de pertes énormes…Pouvez-vous nous dévoiler quelques statistiques sur cette situation ?

On ne peut pas parler de sécheresse maintenant. C’est vrai qu’il y a un manque de précipitations durant les derniers mois, mais  le taux de pluviométrie pourrait s’améliorer en mars et avril.

Faut-il encore préciser que le taux de remplissage des barrages reste satisfaisant. La quantité d’eaux stockées dans les barrages s’élève à un  milliard 130 millions de  mètres  cubes. Grosso modo, ce stock est certes encourageant, mais on reste prudent surtout que certains points sont menacés comme le barrage de Nebhana et celui de Siliana.

Alors comment peut-on réagir face à ces aléas météorologiques et hydrauliques sérieux ?

La saison agricole s’annonce difficile, et c’est pour cette raison que mon département œuvre actuellement à mettre en place un plan de sauvetage de la saison agricole au cas où le déficit pluviométrique se poursuivrait.

La mise en place de ce plan dont les préparatifs avancent considérablement est expliquée notamment par le déficit pluviométrique. En effet, la moyenne de baisse des pluies a atteint 30% au cours de la saison actuelle, et ce, au niveau de toutes les régions du pays  alors qu’elle varie entre 35% au centre du pays et 25% au  Nord.

Face à ce déficit pluviométrique, on a fixé un budget d’intervention de 60 et 70 millions de dinars dont 27.8 millions de dinars sont pour l’instant disponibles.

Il est important de noter que ce plan modulable suivant le volume des précipitations  prendra en considération toutes les hypothèses liées aux aléas climatiques. D’ailleurs, il pourrait subir des modifications,  une fois le taux de pluviométrie s’améliorait.

Qu’en est-il des  axes de ce plan ?

Les principaux axes s’articulent autour de trois thèmes principaux. Il s’agit du cheptel, des plantes et des ressources hydrauliques.

Notre but est d’assurer le traitement de la récolte, l’utilisation des périmètres irrigués tout en protégeant le cheptel par l’approvisionnement en forage.

Au niveau des eaux potables et celles  d’irrigation, la priorité sera donnée aux projets en cours dont le nombre s’élève à 30 de manière à garantir la fourniture de l’eau potable à 15 mille citoyens et  l’équipement de 1000 hectares supplémentaires de périmètres irrigués, ce qui renforcera la production agricole et atténuera les impacts de la sécheresse.

Vos estimations par rapport à la récolte céréalière ?

La saison s’annonce positive dans plusieurs régions et même elle est en amélioration par rapport à la saison précédente.

On a emblavé une superficie de l’ordre 1.2 millions hectares, affichant ainsi une légère baisse par rapport aux objectifs fixés, soit 1.5 million d’hectares. Une baisse a été enregistrée au niveau de certaines régions de Centre comme Kairouan, Kasserine ou encore Sidi Bousid.

Mais on reste optimiste, la saison sera plus importante que celle de la saison écoulée, une fois le taux de pluviométrie s’améliore.

Parlons un peu d’un secteur en plein crise, celui de la pêche dont les professionnels continuent à protester malgré la série de mesures annoncées ces derniers temps. S’agit-il des mesures insuffisantes ?

Je saisis cette occasion pour rappeler qu’à la suite d’une  récente réunion qui a eu lieu au siège du ministère de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, il a été décidé de former une équipe chargée de préparer le dossier de la sécurité sociale dans un délai qui ne dépasse pas la fin du mois d’avril 2016. D’ailleurs, des réunions périodiques seront prévues avec les services concernées au ministère des Affaires sociales pour accélérer les procédures et résoudre cette question de façon définitive.

Autre point, celui ayant trait à la prime des carburants subventionnés. Je profite de cette occasion pour rappeler que la région de Sahel détient un part de 30%, contre 40% pour les régions du Nord, et ce, dans le but d’encourager les citoyens à pêcher dans les zones inexploitées.

La demande actuelle est de généraliser ce pourcentage pour qu’il soit de l’ordre 40% applicable sur toutes les régions. Or, ce travail nécessite une évaluation et une  préparation d’un dossier numérisé et actualisé sans oublier les répercussions financières, estimées à des millions de dinars.

Vous êtes alors contre le principe de généralisation de cette prime ?

 Le principe de généralisation de cette prime nécessite une étude approfondie étant donné que cette opération aura certainement des répercussions énormes.

A ce niveau, le conseil ministériel est la seule partie habilité à prendre ce genre de décisions et non pas le ministre de l’Agriculture ou celui des Finances.

Il est important de noter qu’on s’est donné un délai pour préparer ce dossier d’ici fin mars  et un conseil ministériel sera tenu par la suite pour l’examiner  et prendre la bonne décision.

Parmi les autres points, l’extension de la zone industrielle. Un dossier qui  implique, à mon avis,  non seulement la Tunisie, mais d’autres parties étrangères comme la Libye et l’Algérie. Sur le plan local, le ministère de la Défense et celui des Affaires étrangères sont les plus concernés par cette question. C’est pour cette raison qu’on va organiser des réunions au siège de notre département pour mieux nous concerter avec ces parties et examiner les propositions avancées. C’est un travail de longue haleine qui ne pourra pas être résolu en quelques jours.

Autres mesures, l’accélération de l’équipement des navires de plus de 15 mètres  et l’activation des accords esquissés lors du conseil ministériel sur  la pêche du 12 novembre 2015 sans oublier la programmation de séances de travail tous les deux mois pour faire le suivi de toutes ces décisions.

 Alors comment convaincre les protestataires qui restent méfiants envers ces mesures qui ne datent pas d’aujourd’hui et le dossier de la couverture sociale en est un exemple ?

Je vous assure que je vais défendre ce dossier et c’est un promis. D’ailleurs, un recensement sera mené  pour fixer la liste officielle des pêcheurs qui exercent ce métier.

Aussi, des visites seront programmées prochainement aux différents ports de la Tunisie, et les régions côtières qui connaissent actuellement certaine tension seront notre première cible.

Pour rappel, plus de 20 visites ont été effectuées, depuis ma nomination à la tête de ce département, à la majorité des régions.

 Qu’en est-il de la révision du code de l’eau ?

 Un conseil ministériel a été consacré à l’examen  du code de l’eau dont l’ordre du jour comporte nombre de  thèmes dont  le contrôle des nappes néphrétiques.

De même, ce code prendra en considération les dispositions de la constitution de 2014 à savoir le droit à l’eau potable, la protection de l’eau contre la pollution, la détermination du domaine public hydraulique, l’activation des lois relatives au groupement des eaux et enfin le partenariat public-privé.

C’est la première révision de ce code depuis 1975 tout en prenant en considération la situation actuelle (changement climatique, pollution, la solidarité pour assurer une utilisation efficiente, équitable et durable de l’eau).

Et pour la révision des tarifs de l’eau ?

Ceci s’inscrit dans le cadre de gestion et la révision des tarifs qui reste tributaire des coûts de gestion. D’ailleurs, le code de l’eau n’intervient pas dans la gestion.

A ce jour, il n’y pas de révisions mais je pense qu’il faut réviser étant donné que la Sonede est en train de perdre sur chaque mètre vendue à 150 millimes, et cela veut dire que le coût est plus élevé que la moyenne des tarifs de vente.

Il est important de remarquer qu’une décision a été prise depuis 2014, mais rien n’a été fait. La révision aura lieu, à mon avis,  au cours de cette année et la question est posée actuellement.

Avez-vous des chiffres exacts sur le taux d’augmentation ?

Je ne sais pas. Plusieurs hypothèses sont sur la table : une augmentation de 5% ; 6% ou encore 15%.On  n’a pas encore pris de décision.

Cette question sera évoquée au cours d’un conseil ministériel tout en prenant en considération les équilibres financiers de la SONEDE et l’inflation.

Vous venez d’effacer les dettes agricoles de moins de 3000 dinars.Qu’en est-il des autres dettes?

Il faut préciser qu’il s’agit d’un effacement de 100%. Pour la révision qui touchera les dettes de plus de 5000 dinars, elle sera sous la forme d’intervention au niveau des taux d’intérêt.

Il s’agit des nouvelles propositions  qui seront examinées lors d’un prochain conseil ministériel.

Je pense même qu’il y aura une nouvelle décision, elle figurera inclue dans le projet de loi des finances complémentaire au titre de 2016.

En appliquant les récentes mesures du chef du gouvernement Habib Essdi, quel est votre programme de recrutement pour cette année ?

On multiplie les efforts pour accélérer les recrutements qui sont retardés et programmés au titre 2014-215  dont le nombre s’élève  à 516.

Notre département a fixé comme objectif le recrutement de 100 personnes dans le secteur de la pêche surtout les gardiens des zones côtières au cours de cette année.

On a aussi des entreprises publiques comme la Sonede où on a un besoin croissant de recrutements. De toutes les  façons, on a environ  2500 demandes qui attendent encore une décision de la part du chef du gouvernement.

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