Encore une fois, le parti Ettahrir défie l’État, hausse le ton et menace de « couper des mains et des têtes » et ce, en signe de protestation contre l’arrachage d’une bannière placée au siège du parti à la Soukra. Une réaction qui n’est pas très surprenante de la part d’un parti qui n’a cessé depuis sa création de légitimer la violence et l’irrespect envers les institutions de la République et les lois. Depuis plusieurs semaines déjà, le parti manifeste contre la décision de l’État tunisien de suspendre ses activités pour une période de 30 jours. Preuve à l’appui : Un jour après, le parti a envoyé des invitations aux médias pour une conférence de presse qui aura lieu quelques jours après au siège du parti. Un comportement qui ne peut que refléter l’image d’un parti qui ne pourra guère se soumettre à l’État, à ses ordres et à ses instructions, mais plutôt à ses propres chefs.
Bien que la décision de suspension ait été prise d’une manière légale et suite à un recours déposé par le gouvernement, le parti n’a cessé, depuis lors, de réagir et de contester.
Cette fois-ci, la réaction du parti a été plus agressive que jamais. Dans un statut posté ce mardi sur sa page officielle, et qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux, le parti a dénoncé le retour « de la police politique », dénonçant ainsi l’arrachage, « à deux reprises », d’une bannière du parti par près de 300 agents des forces de l’ordre. Il estime qu’il s’agit là d’une violation totale de toutes les procédures administratives et juridiques et des mœurs politiques. Selon le parti, les agents de la police n’ont présenté aucun ordre municipal des autorités concernées pour enlever la bannière en question.
« Le gouvernement tunisien après avoir remis le ministère de l’Intérieur de l’Ambassade de Grande-Bretagne pour nous concevoir une stratégie en matière de sécurité, a voulu prouver à ses maîtres européens ennemis de la Tunisie et de son peuple qu’ils ne l’appuient pas en vain et ce à travers des attaques contre Hizb Ettahrir mais aussi contre la campagne l’appel à ‘Islam », indique le parti.
Dans le même statut, Hizb Ettahrir a accusé l’État tunisien de recourir à des actes de banditisme et de faire usage de la police, comme l’ont fait Ben Ali et Bourguiba et ce, suite à son échec de faire face au parti Ettahrir et à l’État islamique du Califat, que ce soit à travers l’idéologie, la politique ou les lois.
Les menaces du parti Ettahrir ne se sont pas arrêtées là, dans un message adressé au gouvernement, le parti a dit : » Que le gouvernement et ses criminels sachent que l’heure est venue et que les islamistes n’ont pas oublié les crimes commis à leur encontre. Il y a des têtes et des mains qui devraient être coupées et personne à ce moment ne pourra les sauver, ni les Européens, ni les Américains ou encore l’OTAN ».
ll est à rappeler à ce propos que la colère gronde depuis un moment au sein du parti Ettahrir, suite à la décision du gouvernement tunisien de geler ses activités. En effet, les activités d’Ettahrir ont été suspendues pour trente jours, et ce suite à la décision du président du tribunal de première instance de Tunis rendue publique à la date de ce mardi 16 août 2016. Il s’agit de la dernière étape avant la suspension définitive du parti. La décision de gel a été prise suite à un recours déposé par le gouvernement, tout en se basant sur le code régissant les partis.