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Moez Labidi à Africanmanager : « Le spectre de l’impasse financière plane toujours… »

« La situation économique reste toujours aussi critique et le spectre de l’impasse financière plane encore sur l’économie tunisienne », c’est ce qu’a affirmé Moez Labidi, l’universitaire et l’expert économique dans une déclaration, vendredi 6 novembre 2015, à Africanmanger.

Il a, en outre, estimé énorme le besoin financier de la Tunisie, d’un côté, pour financer le budget de l’économie et , de l’autre, pour rembourser ses emprunts (qatari, japonais et américain) qui arrivent à échéance en 2016 et 2017. A cela s’ajoute le déficit de la balance courante qui reste, selon lui, très élevé.

S’agissant du déficit commercial, Labidi a indiqué que bien qu’une amélioration ait constatée au niveau du taux de couverture qui est passé de 66,4% durant les neuf premiers de 2014 à 68,7% au cours de la même période de 2015, cette hausse n’est pas rassurante du point de vue que l’évolution est due à la hausse des exportations agricoles.

Labidi a évoqué, dans le même contexte, une hausse de 7,4% des investissements directs étrangers durant les neuf premiers mois de cette année. Les investissements en portefeuille ont toutefois connu une hausse significative de 303,7% par rapport à l’année écoulée. S’y ajoute la baisse des importations des biens d’équipements, un mauvais signe pour la relance de l’investissement en Tunisie.

L’expert économique a, dans le même ordre d’idées, souligné que tous les indicateurs plaident pour la normalisation de la politique américaine qui va se traduire par la hausse du taux directeur d’ici le mois de décembre prochain, faisant remarquer qu’un tel scénario pourrait provoquer l’appréciation du dollar qui aura certainement des répercussions négatives au niveau du service de la dette de la Tunisie. « Une telle hausse pourrait renchérir le service de la dette de la Tunisie et le coût du crédit sur le marché des capitaux même avec des garanties américaines », a-t-il expliqué.

S’agissant de la dernière décision du gouvernement tunisien d’hypothéquer le stade olympique de Radès pour financer une partie du budget 2016, Moez Labidi a fait remarquer que le recours aux Sukuks est une technique utilisée par tous les pays dans le monde, estimant que la Tunisie est amenée aujourd’hui à utiliser toutes les techniques pour financer son budget et rembourser ses dettes. En effet, le budget de l’Etat pour l’exercice 2016 à besoin de 6600 MD. Environ 2000 MD seront fournis grâce au financement local et le restant de la somme sera assuré via un financement étranger en adoptant le mécanisme des sukuks.

Il a, toutefois, précisé que le recours au crédit et à l’endettement ne pourrait être qu’une solution provisoire, appelant à rétablir, avant tout, la confiance, assainir les finances publiques, tenir un discours crédible et rassurant et redémarrer les réformes structurelles pour attirer les investissements étrangers afin de renforcer nos réserves de changes et réduire notre dépendance financière à l’égard du capital étranger.

Au sujet de la dernière décision de la banque centrale de Tunisie de baisser son taux directeur de 50 points de base à 4,25%, Labidi a écarté le fait que cette décision puisse avoir un effet positif sur la croissance économique mais plutôt sur les PME déjà endettées au motif que cette décision allégera la charge du taux d’intérêt sur les investisseurs.

Par contre cette décision aura également un effet positif sur les particuliers (crédits immobiliers et crédits à la consommation).

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