AccueilLa UNETunis : Le trop-plein des prisons tunisiennes, de surcroît pousse-au-crime !

Tunis : Le trop-plein des prisons tunisiennes, de surcroît pousse-au-crime !

La situation lamentable des prisons tunisiennes ne cesse de susciter une vive polémique et préoccuper les autorités du pays. Surpopulation, encombrement, trop-plein ! Les termes ne suffisent pas à décrire l’état désastreux des prisons en Tunisie. Plusieurs experts en la matière ont dénoncé déjà et depuis plusieurs années la surpopulation carcérale  dans les prisons tunisiennes… mais en vain. Lassâad Abdennabi, représentant de la Direction générale des prisons et de la rééducation a indiqué, dans une déclaration ce mercredi 20 janvier 2016 à Africanmanager que l’encombrement est le problème majeur rencontré dans les prisons tunisiennes, estimant, dans le même cadre, que la construction de nouvelles prisons n’est pas la bonne solution pour y faire face.

Il a fait, toutefois, remarquer que la coopération internationale est un élément clé pour la promotion de l’institution pénitentiaire et carcérale pour atteindre ses objectifs de réinsertion pour la mettre aux normes internationales. C’est dans ce contexte déjà que le représentant de la direction des prisons a annoncé le lancement d’un programme de jumelage entre les ministères de la Justice tunisien et français ainsi que la Fondation allemande pour la  coopération juridique. Ce programme va être d’une extrême utilité l’Administration des prisons et de la rééducation et les institutions qui y sont rattachées.

Ce programme qui a été annoncé lors d’une rencontre tenue ce mercredi 20 janvier 2016 à Tunis permettra à la Tunisie de mettre en œuvre une stratégie judiciaire globale et de mettre à disposition  les moyens nécessaires pour améliorer le système carcéral en Tunisie et appuiera, entre autres, sa capacité institutionnelle.

Le coût de ce projet de jumelage est estimé à environ 4 millions d’euros et les travaux y afférents ont commencé depuis le mois d’octobre de l’année écoulée et devraient être achevés durant le mois de mars de l’année 2018.

Selon la direction des prisons et de la rééducation, parmi les grandes lacunes de l’institution pénitentiaire est qu’elle ne dispose pas de cellules réservées aux terroristes dont le nombre est estimé, selon les chiffres communiqués en 2015, à un millier de personnes réparties dans les différents établissements pénitentiaires du pays.

Autre lacune non moins importante est que dans les 27 prisons tunisiennes on compte un total de 23 mille détenus, dont 6 mille sont à la prison de la Mornaguia. Pis ! Des milliers de prisonniers de droit commun cohabitent avec d’autres personnes accusées de terrorisme. Imaginez alors ce que peut produire ce genre de cohabitation ?

A vrai dire, l’encombrement dans les prisons et leur non conformité aux standards constituent les principales lacunes qui handicapent tout effort de réforme du secteur. Selon le rapport l’Organisation des Nations Unies (ONU) relatif à l’année 2015, toutes les prisons tunisiennes vivent cette situation de surpopulation comme celles de Messaâdine, Jendouba, Kairouan, Kasserine, Gafsa, Sfax. La chambre 8 de la prison de Houareb héberge 125 détenus alors qu’elle est faite pour en accueillir seulement 50. Certaines autres accueillent jusqu’à “16 fois” le seuil toléré, cite le rapport.

Selon le même document, la prison civile du Kef est un centre de détention regroupant 111 condamnés, 422 détenus bien qu’elle ne doive accueillir que 414 lits alors que celle de Mornaguia équipée de  5021 lits accueille 6308 prisonniers, soit plus de 1600 personnes supplémentaires dans les deux prisons en question. Une situation qui aboutira forcément à la propagation des maladies de la peau ainsi que l’augmentation du taux de la violence.

C’est ainsi que le bureau de l’ONU, section Tunisie,  a appelé à la nécessité de réviser la législation pénale se rapportant à la durée des détentions préventives, la condamnation et les sanctions municipales à la prison ainsi que la possibilité de dégradation dans la sanction nécessaire au crime de la consommation de drogue.

La Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) avait également présenté en 2015 un rapport non moins dramatique que celui de l’ONU, affirmant que la capacité d’accueil des prisons tunisiennes a atteint les 150% et que la LTDH a reçu plusieurs plaintes sur la dégradation des conditions de vie dans un grand nombre de prisons

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