Les ressources hydriques revêtent une importance capitale dans l’économie nationale en général et le secteur agricole en particulier. Néanmoins, la situation de ces ressources est actuellement entachée d’un déséquilibre entre l’offre et la demande, compte tenu de la baisse des quantités stockées dans les barrages.
Selon de récentes statistiques publiées sur le site web du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, le stock global des barrages en Tunisie, au mercredi 21 février 2018, s’élève à 844,676 millions m3. Un volume, lequel comparé à une moyenne pour la même journée, au cours des trois dernières années, était estimé à 1 219,078 millions m3, soit un déficit de 374,401 millions m3. D’après ledit département, le barrage de Sidi Salem contient, actuellement, 138,676 millions m3, ceux de Mellegue 5,061 millions, Beni Mtir 39, 995, Sidi Salem 138,676 et Sidi Barrak 202,267. Par ailleurs le secrétaire d’Etat chargé des Ressources hydrauliques et de la pêche, Abdallah Rabhi, a livré dernièrement un chiffre effrayant sur les ressources hydriques.
Pour lutter contre les risques de pénurie d’eau en Tunisie, une nouvelle stratégie a été lancée depuis 2017, et elle a pour objectif de préserver chaque goutte d’eau à travers la construction de barrages, de lacs collinaires et de puits profonds. Il s’agit aussi de rationaliser la consommation de l’eau, par le citoyen et l’agriculteur ainsi que les réseaux de distribution, en assurant leur maintenance, pour éviter tout gaspillage de l’eau. En effet, dans une déclaration mardi 13 mars 2018 sur Jawhara fm, le directeur général du bureau de la planification et des bilans hydriques au ministère de l’Agriculture, Hamadi Habib, a annoncé le lancement prochain de la police des eaux en Tunisie.
Selon le responsable, cette nouvelle structure aura pour mission de contrôler la consommation de l’eau par les citoyens, mais elle aura aussi pour fonction de sanctionner tous ceux qui exploitent illégalement et illégitimement l’eau.
Sur un autre volet, Il a ajouté que les préparatifs du ministère de l’Agriculture vont bon train pour la saison estivale qui approche à grands pas, précisant que des réservoirs d’eau seront installés afin de réduire les perturbations dans la distribution de l’eau.
Les ressources hydrauliques font face à plusieurs problèmes liés notamment à l’augmentation de la demande en eau dans tous les secteurs, les impacts des changements climatiques, l’alternance entre les périodes de sécheresse et les inondations, outre l’exploitation abusive de certaines ressources et la hausse de la salinité de l’eau. Il est temps d’impulser la gestion de l’eau à travers le développement des programmes d’économie, la valorisation des ressources hydrauliques non conventionnelles en réutilisant les eaux traités et les eaux d’évacuation ainsi que le dessalement de l’eau et le développement des textes et lois relatifs à ce secteur.