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Tunis : Frustrée et en colère contre le G-8, la Tunisie s’adresse de nouveau au FMI pour 2 MUSD

La Tunisie, frustrée de voir la  communauté internationale faillir à ses  engagements d’apporter son soutien à l’économie du pays,  demande au Groupe des huit principaux pays  un programme quinquennal de sauvetage d’une valeur de 25 milliards de dollars. Le ministre tunisien des Finances, Slim Chaker, a déclaré à Reuters que les milliards de dollars d’aide sont nécessaires pour assurer que les progrès politiques de la Tunisie n’ont pas été inversés.

La transition de la Tunisie vers la démocratie lui a valu le Prix Nobel de la Paix attribué au quartet du Dialogue national. Cependant, les années d’instabilité, marquées notamment par les attentats terroristes, ont sapé l’économie du pays. Le gouvernement est sous pression pour répondre aux demandes populaires pour des niveaux de vie plus élevés, mais  doit faire face au déficit budgétaire et à celui  des paiements extérieurs.

 «Nous sommes très frustrés par la communauté internationale concernant son soutien à notre expérience démocratique inédite … Christine Lagarde a été l’une des rares à nous avoir écoutés et compris », a déclaré Chaker, se référant à la Directrice générale  du Fonds monétaire international.

« La Tunisie demande au G-8 un programme de sauvetage ou un Plan Marshall de 25 milliards $ sur cinq ans pour financer le développement des infrastructures, soutenir  la paix sociale, renforcer la sécurité et réduire le déficit budgétaire », a-t-il dit dans une interview à Reuters. « Si la communauté internationale manque à soutenir  la Tunisie  avec un grand programme, nous nous exposerons à une situation encore plus difficile et alors, la  tempête pourrait tourner à l’ouragan. »

Chaker indiqué que la Tunisie aurait besoin de 3,6 milliards de dinars (1,8 milliard $) de financement étranger en 2016 pour couvrir son déficit budgétaire, qui devrait culminer au  total à environ 3,9 pour cent du produit intérieur brut en 2016 contre 4,4 pour cent cette année. La Tunisie va  entamer des négociations avec le FMI en décembre ou janvier pour  un nouveau programme de crédit d’une valeur d’environ  2 milliards de dollars, a-t-il révélé. Un accord de confirmation de 1,6 milliard $ avec le FMI viendra à échéance à la fin de cette année.

En outre, le gouvernement envisage d’émettre des obligations internationales d’une valeur de 1 milliard $ en janvier ou en février, et émettra au cours du premier semestre de l’année prochaine  sa première obligation islamique (Sukuk) pour lever 1 milliard de dinars.

Une nouvelle aide du FMI et d’autres bailleurs de fonds devrait être accompagnée de pressions pour des réformes visant à réduire le déficit budgétaire, apurer  le système bancaire endetté et rendre l’économie plus efficace. La Tunisie s’y est investie au cours des derniers mois. Le mois dernier, elle  a injecté 440 millions $ dans deux banques publiques,  la Société Tunisienne de Banque et la Banque de l’Habitat, ce qui, a déclaré Mme Lagarde, les  aiderait à sortir d’une situation difficile.

Chaker déclaré que les réformes se poursuivront l’année prochaine, en vue notamment de conférer une plus grande indépendance de la Banque centrale vis-à-vis du gouvernement, et de mettre en place une nouvelle loi bancaire.

« Le plan de sauvetage continuera dans les banques publiques en cherchant des partenaires techniques pour les aider à décoller, mais le gouvernement n’injectera plus de l’argent dans les banques publiques, » a-t-il affirmé.

Les subventions à l’énergie baisseront de 850 millions de dinars cette année à 550 millions de dinars l’année prochaine. Dans le cadre d’un plan visant à réduire progressivement les subventions des carburants, la Tunisie envisage de mettre en place un système d’ajustement automatique des prix de l’essence.

Entre autres mesures, le gouvernement va déréglementer certaines régions pour attirer l’argent de l’informel à l’économie formelle. Slim Chaker a souligné  que, au total, le programme de réformes économiques devrait procurer au  budget de l’Etat  environ 4 milliards de dinars au cours des cinq prochaines années. Il prévoit que  l’économie tunisienne enregistrera une croissance de  2,5 pour cent en 2016, contre 0,5 pour cent en 2015, pour pouvoir porter ce taux à 5 pour cent en 2020.

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