L’Afrique du Sud est toujours la destination la plus attrayante pour l’investissement en Afrique, mais son statut a continué à dégringoler à cause d’un environnement des affaires légèrement plus faible et des perspectives de croissance chancelantes, selon la banque sud-africaine Rand Merchant Bank (RMD).
Le rapport de la banque : « Où investir en Afrique en 2015-16 », rendu public lundi, classe les 54 pays d’Afrique en termes d’attractivité pour les investisseurs.
Les pays sont notés sur la base de leur produit intérieur brut à parité avec le pouvoir d’achat, les deux rapportés aux prévisions des taux de croissance économique et aux environnements opérationnels. Le classement mondial de l’Afrique du Sud établi par la Banque a chuté de la 33ème place en 2014 à la 41ème.
Le rapport a noté un « changement radical » au cours des neuf dernières années dans la perception des investisseurs étrangers de l’Afrique, qui accaparait 4,4% des flux mondiaux des investissements directs étrangers, l’année dernière. Les entrées de capitaux ont presque doublé au cours de cette période.
Le rapport tient à préciser que dans le classement relatif à l’attraction de l’investissement dans 183 pays, l’Afrique a encore un rendement relativement faible malgré les développements positifs dans le climat de l’investissement au cours des dernières années, qui a généré des rendements supérieurs par rapport à la plupart des économies des marchés émergents.
La Tunisie figure toujours dans Top 10 des pays africains en matière d’attraction des IDE, occupant la 7ème position, bien qu’elle ait perdu deux places à cause de la crise du tourisme et du terrorisme. L’Egypte en a gagné quatre pour ravir au Nigéria la 2ème position, talonnée dans l’ordre par le Maroc, le Ghana et le Nigeria. Dans le top 10 il y a aussi l’Ethiopie (6), la Tunisie (7), l’Algérie (8), la Tanzanie (9) et le Kenya (10).
« La dégradation du Nigeria à la 5ème position est due à une combinaison d’effets dissuasifs locaux et à ses relatives mauvaises performances économiques au cours de l’année dernière, » note le rapport. « Nous sommes encouragés par la transition pacifique du pouvoir et continuons de croire en la viabilité économique à long terme du pays en raison de la taille de son économie et de la perspective d’un atout et d’un dividende démographique».
L’attractivité de l’Egypte tient à la taille de son marché intérieur, au coût de sa main-d’œuvre relativement faible et à l’adoption rapide de la technologie dans le pays. Le Maroc a surclassé le Ghana, les investisseurs étrangers y étant attirés par l’intégration des chaînes de valeur dans l’économie et la collaboration entre les grandes entreprises et les PME. La position de l’Ethiopie s’est également améliorée raison de son environnement économique stable, des garanties solides pour l’investissement, des ressources naturelles et des programmes pour développer la main-d’œuvre qualifiée.