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Finances : La Tunisie au pays des «B» et Ayari au pays de «la lanterne de Bab Mnara»

Pour le second exercice financier consécutif, le gouverneur de la banque centrale de Tunisie et derrière lui toute l’équipe qui gère comme un bon père de famille la politique financière d’un pays en proie à toutes les crises, politique, sociale, économique, financière, de liquidité et de rareté des devises, se font gratifier d’une des meilleures notes, par le prestigieux «Global Finance».

Du prestige de cette notation il suffirait de rappeler que les gouverneurs des Banques centrales qui ont reçu le grâle d’une note «A» ou «A-» seront honorés aux «Best Bank Awards» de GF et célébrés au cours des réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale.

Les notes varient de A à F, du meilleur au pire et donnent un jugement d’experts sur la réussite dans des domaines tels que le contrôle de l’inflation, l’atteinte des objectifs de croissance économique, la stabilité de la monnaie et la gestion des taux d’intérêt. Cela veut dire que le Gouverneur et son équipe, sans performer, ont fait un «bon job».

Pour s’en convaincre, et en dehors de l’éclat personnel qui pourrait en jaillir sur la personne de Chedli Ayari qui n’a besoin de personne pour le défendre, il suffirait de constater que, par exemple, la note du Tunisien est nettement meilleure que celle du Chinois, qui a eu un «C», et même meilleure que celle de la grande puissance financière internationale qu’est Hong Kong, qui a eu un «B-» et que celle la Mecque des Finances qu’est la Suisse, dont le Gouverneur a été dégradée à «B-» par rapport à 2016.

  • Mieux que la Chine et la Suisse et similaire à la Grande Bretagne !

La note du Tunisien est similaire aux notes accordées à la gestion de dirigeants de prestigieuses autres banques centrales de grands pays comme la Corée du Sud, la Grande-Bretagne, qui a vu sa note dégradée, tout comme celle du Danemark, qui perd le «+» de sa note, la Norvège et à un pas du «B+» du gouverneur de la Banque Centrale de l’Europe.

Ce n’est pas tant un hommage à Chedly Ayari, qu’un hommage aux cadres et hauts cadres qui le secondent et un plus grand hommage à la justesse de la politique tunisienne en matière de gestion des finances. Une ressource rare et très coûteuse, dans un pays où tout le monde s’accorde à dire qu’il vit au-dessus de ses moyens et dépense plus qu’il ne produit, pour ne pas rappeler qu’il dispose d’une population où ceux qui travaillent deviennent l’exception par rapport à ceux qui mettent quotidiennement les bâtons dans la roue de la production.

En Tunisie, cette note est accordée à un homme de 84 ans, issu du système éducatif tunisien, du primaire au supérieur, rompu à la politique dans les différents postes ministériels qu’il a occupés de 1969 à 1974. Un économiste, en fonction à la BCT depuis le 24 juillet 2012. Un poste dont il a «hérité», par voie de «succession» par vote dans l’enceinte de l’ANC, de Mustapha Kamel Nabli. Un poste où il se passe rarement un jour sans qu’un des experts ou un économiste n’appelle à son changement et ne l’accuse de tous les maux des finances de la Tunisie de l’après révolution. Un homme qui a presque l’âge du tableau de Jalel Ben Abdallah qui trône derrière son bureau, tout aussi indémodable que le «pas mauvais» économiste qu’il a toujours été, son «B» à l’appui. Avec cette note, le fauteuil de Gouverneur de la BCT est gratifié et sera certainement très couru en juillet prochain, et certains s’y voient déjà.

  • Nul n’est prophète en son pays

Au-delà du côté personnel de cette note, elle est d’abord pour toute la Tunisie et celle du «Made-in-Tunisia» en matière de gestion de ce qui est rare et précieux. Une note aussi et enfin qui semble avoir laissé de marbre toute la classe politique et toute l’intelligentsia économique. Il faut se rendre à l’évidence : La Tunisie est à l’image de «Bab Mnara» dont la lanterne n’éclaire que les étrangers. Gageons que s’il avait été noté C, il aurait été hué par plus d’un économiste et plus d’un député. On pourrait même imaginer que des hordes de manifestants lui auraient crié dégage, s’il avait eu un F à Dieu ne plaise pour l’économie du pays.

 

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1 COMMENTAIRE

  1. un grand bravo a monsieur Chedli Ayari de la part de l’un de ses etudiants de l’année universitaire 1970/1971. un nostalgique de cette rigueur dans la gestion des affaires que nous avons perdue.

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