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Tunis : Ayari interpelle et critique «ses ouailles » et dit préparer le terrain pour les capitaux stables qui investissent dans l’emploi

Important discours, ce jeudi 5 novembre 2015, du gouverneur de la BCT (Banque Centrale de Tunisie), qui change pour une fois du registre des prévisions et de l’analyse de la situation économique tunisienne, pour parler de la banque qu’il dirigera jusqu’à 2018 (il n’a pas pu échapper, encore une fois, aux questions de certains médias et a dû le rappeler pour la énième fois) et du secteur bancaire dont il  représente l’autorité de régulation.

L’occasion, c’est la signature d’une seconde convention de jumelage entre la BCT et la Banque de France d’un montant de 745 mille euros, dont l’objectif est de «moderniser le cadre opérationnel de la politique monétaire», qui a débuté depuis mai 2015 et s’étendra sur 24 mois.

  • Cibler l’inflation pour la ramener vers une cible implicite !

Informatif d’abord, le Gouverneur de la BCT, Chedly Ayari, est d’abord revenu sur le premier jumelage qui a permis, dit-il, de «doter la BCT d’un cadre d’analyse et de prévision, à même de lui permettre, le moment voulu, de migrer vers une stratégie de politique monétaire axée sur le ciblage de l’inflation».

Il n’a pas dit quand, surtout que l’inflation, bien qu’en baisse, reste assez importante à 4,2 %. Une inflation dont le Gouverneur Ayari avait lui-même dit qu’elle n’est que déflation. Il a ensuite affirmé que «aujourd’hui, la BCT dispose d’une boîte d’outils qui lui permet de mener des analyses fines de la situation économique, monétaire et financière». Et d’annoncer ensuite, toujours sans trop de détails, l’intention de l’Institut d’émission de «mener une politique monétaire proactive, à même d’ancrer les anticipations inflationnistes et, par là, d’être en mesure de ramener l’inflation vers sa cible implicite à moyen terme».  A voir pourtant le peu de réaction du gouvernement à son annonce d’une récession technique, on se demande si le gouverneur de la BCT a vraiment l’oreille du chef du gouvernement.

  • Vers une libéralisation financière de l’économie pour attirer plus de capitaux

Informatif toujours, le Gouverneur Ayari continue de parler des projets qui seront financés par la Banque de France, grâce au jumelage. Il s’agit maintenant «d’améliorer le cadre opérationnel de mise en œuvre de la politique monétaire», dit-il. Mais plus important, le Gouverneur précise que cette amélioration se fera «en consacrant le taux d’intérêt comme instrument privilégié de la politique monétaire, contribuant ainsi à l’émergence d’une courbe de taux à court terme (…) pour approfondir le marché des changes, l’obligataire et améliorer l’attractivité du marché financier tunisien». Fin de l’explication, avant d’annoncer que tout cela contribuera à «préparer le terrain pour une plus grande libéralisation financière de l’économie tunisienne, à même de lui permettre de drainer des flux de capitaux stables, pour financer les investissements productifs, créateurs d’emplois».

  • Ayari s’explique sur la baisse du taux directeur

Et comme s’il éprouvait  le besoin d’expliquer la dernière décision du CA de la BCT de baisser de 50 points de base le taux directeur, Ayari indique que «la conjoncture par laquelle passe la Tunisie appelle, à juste titre, la BCT à être constamment dans une situation d’arbitrage entre une politique monétaire contra-cyclique, visant une croissance soutenue et durable, et sa mission consistant à conserver la stabilité des prix». Et pour ceux qui nne l’auraient pas compris, le Gouverneur ajoute que «d’ailleurs, la récente baisse du taux de la BCT s’inscrit parfaitement dans cette logique des choses».

  • Critiques et appels du pied du régulateur à ses ouailles

Vint, ensuite, le temps des critiques et des «appels du pied» pour les banquiers, surtout que nombre d’entre eux étaient présents, bien que moins du privé que du public qui sont pourtant appelés à changer. Il critique ainsi, sans en donner l’air, «certaines distorsions, parfois issues de pratiques courantes constatées sur le marché interbancaire, tel que le consensus sur le taux au jour le jour». Ou encore, mais moins grave que cette entente illicite, «la surenchère sur les taux de rémunération des dépôts et des titres de créances négociables». Pratiques qui, pour le moins, « handicapent le développement du marché monétaire», comme il le dit, mais de manière politiquement correcte.

Pas sûr d’être bien écouté, dans une place financière où les sièges n’étaient pas toujours pour les bonnes compétences, le Gouverneur de la BCT interpelle ensuite les banquiers qui «montrent une certaine réticence à s’adonner aux opérations de repo (Sans S, voir définition), bien qu’il s’agisse d’opérations sécurisées et réglementaires». Dans le même sillage, Chedly Ayari évoque devant les banquiers, comme un appel du pied, «le projet de livraison contre paiement» qui ne semble pas trouver une bonne oreille auprès des professionnels de la place.

On ne finira pas sans évoquer les deux autres nouveautés qu’a annoncées le Gouverneur de la BCT à cette occasion. D’abord, la refonte des statuts de la BCT. Ensuite, le projet d’amendement de la loi régissant l’activité bancaire.

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