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Tunis : Tout augmente, seule l’inflation baisse miraculeusement. Lahouel exulte mais Ayari dit que c’est une déflation!

L’inflation baisse. Elle était en septembre dernier de 4,2 %. Un chiffre qui rend heureux plus d’un et à leur tête le ministre du Commerce Ridha Lahouel. En septembre 2015, en effet, les prix à la consommation ont augmenté de 0.3%. Cela a maintenu le taux d’inflation  à 4.2% pour le troisième mois consécutif. Cette baisse est pourtant «une baisse en trompe-l’œil». Décryptage :

La baisse de l’inflation n’a en effet pas été l’effet direct d’une maîtrise des prix. On le remarque dans ce tableau de l’INS (Institut national des statistiques) qui note que  aussi bien entre août et septembre de l’année 2015 qu’entre septembre 2015 et septembre 2014, tous les groupes de produits du panier de la ménagère tunisienne s’étaient inscrits à la hausse, à l’exception du groupe des communications. L’effet de la concurrence entre opérateurs téléphoniques fait, depuis plus d’une année, continuellement baisser les prix. groLa question se pose donc de savoir  comment l’inflation peut-elle baisser alors que tous les prix ont augmenté ?

La réponse réside, en très grande partie,  dans la baisse de la demande. Les analystes de l’intermédiaire boursier «Mac Sa» ne s’y étaient pas trompés, qui font remarquer, dans leur dernière analyse, que «il y a, en effet, d’un côté les efforts déployés par le ministère du Commerce et les services des douanes pour traquer la contrebande et les circuits du commerce parallèle qui commencent à porter leurs fruits. Mais de l’autre, la morosité du climat social et du climat des affaires pèsent sur la demande, atténuant ainsi les pressions inflationnistes ».

  • Ce n’est pas une baisse de l’inflation, c’est une déflation, estime Chedly Ayari

Et les analystes de Mac d’expliquer que «la crise qui frappe le secteur touristique et ses répercussions négatives sur la demande de produits alimentaires et les autres produits de consommation courante ont contribué fortement au plombage de l’inflation». Ce n’est pas faux,  et il suffit de voir les baisses annoncées par différentes entreprises cotées en bourse pour le croire.

Nous avons aussi demandé l’avis du gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) à propos de cette question de l’inflation. Chedly Ayari fait même une analyse aux antipodes de celle du ministère du Commerce qui s’était, à différentes reprises, félicité de cette baisse. Pour le gouverneur de la BCT, «la baisse de l’inflation n’est pas nécessairement, toujours, une bonne chose. Elle peut être, même si cela peut paraître paradoxal, l’indicateur d’une demande moribonde et  d’une croissance atone. A la limite, moi je souhaite que l’inflation soit plus forte, si elle est accompagnée par une demande qui bouge et une croissance qui bouge. Une inflation qui diminue avec une croissance qui baisse, cela s’appelle une déflation. L’inflation qui bouge peut être un signe de bonne santé économique».

Les dernières augmentations successives des salaires aidant, «le vœu» du Gouverneur de la BCT pourrait en tout cas très bien se réaliser. Les analystes de Mac le disent clairement, dans leur billet économique du mois d’octobre. «Tout laisse à croire que les producteurs seront amenés, tôt ou tard, à réajuster leurs offres aux nouveaux besoins du marché. De ce fait, un trend haussier de l’inflation pourrait voir le jour dans les mois à venir. D’ailleurs, avec une inflation sous-jacente (hors énergie et produits alimentaires) à 4.8%, il n’y a pas de quoi exulter », affirme l’analyste boursier.

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