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Tunis : Une opposition, irresponsable, et un Chef de gouvernement habile «danseur de tango» !

Tout un «bazar» est depuis quelques semaines fait autour d’un simple projet de loi, celui relatif à la réconciliation économique. Son initiateur n’arrête pas de dire qu’il n’est pas définitif et de demander à ses détracteurs de lui faire des propositions d’amendements qu’ils voudraient y introduire. En face, presque toute la Gauche s’est érigée en front de refus, pur et simple, à la simple idée d’une quelconque réconciliation.

L’état d’urgence avait été décrété en Tunisie, le 4 juillet dernier, huit jours après l’attentat terroriste à Sousse qui avait coûté la vie à 38 touristes étrangers. Personne, alors, n’y avait trouvé à y redire parmi toute l’opposition tunisienne. Le 7 septembre courant, presque deux mois après cette décision, prise par le chef de l’Etat, le ministère de l’Intérieur a annonce «l’interdiction de  la circulation de tout type de véhicules à l’Avenue Habib Bourguiba pour des raisons de sécurité, et ce à partir de mercredi 9 septembre à 6H00 jusqu’à lundi 14 septembre». Une source responsable au département de l’Intérieur a fait part, en guise de précision et d’explication à l’agence de presse officielle, de «menaces terroristes par des voitures piégées et de ceintures explosives ciblant des sites vitaux dans la capitale». Plus tard, on précisera encore cette menace, en lien avec les attentats du 11 septembre aux USA, de l’attaque de l’ambassade américaine un 14 septembre et d’appels, de Djihadistes sur les réseaux sociaux, à s’infiltrer parmi les mouvements de protestation à venir pour organiser des attentats. Et pourtant.

Dans un élan de déni des réels risques terroristes et prétextant d’une volonté du gouvernement en place, d’utiliser l’état d’alerte qui interdit toute manifestation et donne les pleins pouvoirs aux forces de l’ordre de faire usage même de force, les Frontistes décident de faire une marche de protestation sur les lieux mêmes interdits par le MI. Le prétexte de ce qui ressemble plus à un défi à l’autorité de l’Etat qu’à un acte de protestation, c’est-à-dire l’avenue Bourguiba de la capitale, objet de toutes les menaces terroristes.

Loin de prendre conscience des risques d’attentat, qu’ils auront par la suite, à Dieu ne plaise, tout loisir de faire endosser au gouvernement, tous jurent désormais leur grand Dieu qu’ils feront acte de présence, le 11 septembre et pourquoi pas tous les jours qui suivent jusqu’à la fin de l’interdiction du MI, dans les lieux interdits de rassemblement. La contestation de la réconciliation devient ainsi secondaire devant la contestation de l’autorité de l’Etat. Cela rappelle ce qui était arrivé pour le gouvernement Troïkiste d’Ali Larayedh. On n’appelle plus à faire tomber le gouvernement. Il est issu d’un vote que tous les Frontistes avaient perdu. On démontre seulement qu’il n’a aucune autorité, qu’il est incapable de gouverner. Plus tard, on lui en voudra pour cela et les Frontistes auront toute aise à demander son départ.

Le plus grave est pourtant que le chef du gouvernement a semblé se placer plus que de raison dans l’expectative. Son ministre de l’intérieur tient tête aux Frontistes, leur explique qu’il ne fait qu’appliquer la loi et précise que «sécuriser la marche des Frontistes, nécessiterait 1000 hommes qu’il faudra prélever sur d’autres fronts, déstabilisant ainsi le plan de sécurité antiterroristes et créant des brèches que pourraient utiliser les terroristes pour perpétrer leurs attentats à la voiture piégée notamment». Entretenant le suspense, Habib Essid vient de prendre une décision qui évoque le « un pas en avant, deux pas en arrière », des danseurs de tango. Il a demandé le report de la marche nationale contre le projet de loi relatif à la réconciliation nationale, le temps que « cette période délicate soit dépassée ».

Garant du respect des lois et de la sécurité de tout un pays, Habib Essid donne l’impression qu’il n’a pas fait totalement machine arrière, un exercice dont il est coutumier. Il l’avait déjà montré, une première fois à Dhehiba, face aux contrebandiers du Sud qui avaient défié l’autorité de tout le gouvernement et de toute une Assemblée des représentants du peuple qui avaient voté la taxe de 30 DT. Il est revenu à la charge une deuxième fois et à plusieurs reprises, devant les desiderata de l’UGTT et de ses différentes fédérations syndicales. Il avait, enfin et ce ne sera certainement pas la dernière, fait marche arrière devant tous les citoyens, en refusant à son ministre des finances, tous les plans et toutes les mesures qui devaient redresser l’économie du pays, remplir les caisses de l’Etat et arrêter touts les trafics douanier. «Pas maintenant», lui avait-il alors dit.

C’est sans doute cette valse-hésitation à répétition qui conforte les Frontistes dans leur intransigeance à organiser leur marche. Et s’il arrive qu’elle ait lieu samedi, et pas plus tard que le propose le chef du gouvernement, dans quelle état se trouverait alors l’autorité d’un gouvernement et partant d’un Etat auxquels les lois et la fondamentale d’entre elles, la Constitution, confèrent pourtant des prérogatives et attributions souveraines pour faire régner l’ordre et la sécurité face surtout à des menaces terroristes dont on dit qu’elles sont probantes ?

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