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Tunisie : La Transtu, presqu’un milliard DT de pertes et 18 salaires par an

Un des débats, actuellement en cours en Tunisie, est celui de l’état des entreprises publiques. Entre le chef du gouvernement que les bailleurs de fonds de la Tunisie tannent pour les restructurer et y mettre de l’ordre, et l’UGTT qui considère ces vaches à lait comme une ligne rouge et interdit qu’on y touche, sauf pour y injecter plus d’argent, 102 entreprises publiques restent plombées par les 6.500 MDT de pertes et dettes.

  • 9 cadavres économiques d’un coût de 1,079 milliard DT

Entre autres entreprises, les 9 entreprises, nationale et régionales de transport terrestre, sont celles qui mériteraient l’attention du ministre du Transport qui devrait se pencher mieux sur l’état, financier surtout de ces canards boiteux et ces gouffres d’argent public, sans presque aucune contrepartie en termes de qualité de service. Des entreprises, dont le cumul des pertes à la fin 2016, dépassait déjà les 1.000 MDT, et cela ne devrait pas s’arrêter. Des entreprises surchargées d’employés et qui traînent un parc vieillissant à vitesse grand V, car roulant sur une infrastructure routière faite de nids de poule, pour ne pas dire d’éléphants, qui ne sont jamais à l’heure, des entreprises dévalisées par les clients et grandes consommatrices de carburants et de pièces de rechange.

La plus importante de ces entreprises publiques de transport est la Transtu. Une entreprise qui employait 7.644 personnes à fin juin 2017. Une véritable armée de généraux, avec un taux d’encadrement de 64 % et seulement 36 % d’agents techniques. Une situation, essentiellement due à l’activation des accords conclus avec les syndicats qui donnent un droit aux promotions, de manière automatique et sans tenir compte des critères de compétence ou de productivité.

Une entreprise aussi, qui gère 1.070 bus dont la moitié dépasse l’âge de 10 ans, 300 autres bus d’occasion avec une moyenne de 18 ans d’âge et 72 % de moyenne de disponibilité. A cela s’ajoutent 134 voiture de métro de l’allemand Siemens dont l’âge balance entre 29 et 32 ans, un taux de disponibilité qui ne dépasse pas les 60 % et 55 Citadis françaises de 8 ans d’âge, ce qui explique son taux de 91 % de disponibilité.

  • Les 6 travaux herculéens pour un improbable redressement

C’est dire, dans tout cela, l’état du parc du transporteur routier national. Un état qui explique la baisse des revenus de la Transtu qui revenaient de 72 MDT en 2010, à seulement 53 MDT en 2016. En revanche, les charges d’exploitation passaient de 288 MDT en 2010, à 335 MDT cinq années plus tard. Derrière cette décélération, le nombre de ses employés qui est passé de 177 à 218, une hausse de 86 % par la grâce de la révolution. De pair avec cette hausse, une baisse vertigineuse de 26 % dans les résultats d’exploitation du transporteur national et des pertes qui doublaient presque, passant de -80 MDT à -149 MDT. Une baisse qui s’explique surtout par la stratosphérique hausse des charges du personnel de 86 % durant la même période. Pour la malheureuse anecdote, la Transtu est une entreprise déficitaire et qui traîne un énorme cumul de pertes de presqu’un milliard DT (914,8 MDT), la moyenne de la rémunération annuelle est égale à 18 salaires par an. A tout cela, s’ajoutent 757 MDT de dettes, dont 617 au profit de l’Etat et 140 MDT au profit des privés.

Qui osera, qui pourra arrêter cet énorme gâchis de deniers publics ? Qui osera remettre en cause, au moins et pour un temps, les privilèges sociaux que ni le rendement, ni la rentabilité et encore moins les grosses pertes n’expliquent. Personne. L’UGTT y veille.

Et quand bien même cela se ferait, il faudrait que l’Etat rembourse les 80 MDT de frais de transport, par la Transtu, de ses agents, et transforme ses 55 MDT de court en long terme. L’Etat devra aussi prendre à sa charge, au titre du budget, en fait, ses 133 MDT de dettes auprès des caisses sociales et de la Steg, lui faire abattement des 350 MDT de dettes fiscales, augmenter les tarifs de transport et mettre en place un plan social, si l’UGTT y consent et c’est très difficile, de 700 employés au moins ! Autant dire que ce sera impossible ou au moins des travaux herculéens et ce genre de personnage n’existe plus !

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