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Tunisie : Que font les anciens chefs de gouvernement et de quoi vivent-ils ?

Depuis 2011, la Tunisie de l’après Ben Ali a connu un seul Premier ministre et 6 chefs de gouvernement.

Deux sont encore en exercice. Il s’agit de Béji Caïed Essebssi, qui avait troqué un fauteuil de la Kasbah contre un autre, plus confortable au vu du peu de prérogatives, à Carthage. Le second est Youssef Chahed, qui s’apprête à faire le chemin du chef de l’Etat, dans le sens contraire. Il s’en est défendu lorsque Rached Ghannouchi l’avait sommé d’y renoncer. Mais a-t-il réellement enterré le projet ?

Pour le reste de la liste des chefs de gouvernement, force est de constater qu’ils restent, après leur départ de La Kasbah, en majorité mordus de politique et certains sont déjà dans les starting-blocks et nourrissent encore l’espoir et au moins le désir d’accéder à Carthage, sinon de revenir à La Kasbah.

Si Mohamed Ghannouchi a complètement sombré dans l’anonymat et le silence radio qui l’accompagne, le second chef du gouvernement de l’après révolution en Tunisie, Hammadi Jbali, reste actif sur les réseaux sociaux. Démissionnaire du 1er gouvernement d’après révolution et écarté du parti islamiste Ennahdha qui l’y avait porté, il ne semble pas démordre de l’idée que la révolution n’est pas finie. Le 16 septembre sur son mur, il écrivait que la Tunisie vit au «rythme de l’accélération des événements avec des implications sérieuses sur le présent et l’avenir de notre société et versent tous dans la contre-révolution». Il en est encore là. Joint par téléphone, il ne répond pas. Beaucoup de choses sont dites sur les réseaux sociaux (information ou intox ?) à propos de ses moyens de subsistance et de ses biens, bien ou mal-acquis. Lui, il n’en dit rien.

Ancien chef de gouvernement démissionnaire, Ali Larayedh dit se consacrer à la politique et n’avoir d’autres ressources financières que son salaire de Député. Il est d’abord élu à l’ARP et semble financièrement s’en contenter, comme il l’affirme à Africanmanager, en précisant qu’il ne perçoit rien d’Ennahdha où il est aussi membre du BE. «Le parti couvre juste mes frais de déplacement à l’intérieur du pays, mais sans pour autant m’accorder d’autres avantages». Il nous dit aussi avoir trop de travail à la commission des finances et de la planification au conseil régional de Tunis pour faire autre chose. Il dit aussi être parfois «appelé à donner des conférences, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, mais sans en tirer ressources financières». L’ancien chef de gouvernement dit aussi être «simple locataire et non propriétaire de chez lui», et n’avoir de privilège de son ancien fauteuil que celui de l’accompagnement sécuritaire. Dans sa famille, c’est Hichem qui serait le seul à avoir monté un projet dans le domaine informatique. Les autres, un garçon docteur en informatique à l’étranger et une fille ingénieur et mariée, vivant aussi à l’étranger.

L’ex-chef du gouvernement Mehdi Jomaa se consacre lui aussi à la politique et prépare à concourir à l’élection présidentielle de 2019 au sein de son parti politique «Al Badil», où il est «à plein temps», dit-il à Africanmanager. Jeune Afrique parle de lui comme «un possible prochain Macron», et lui juge cet article «très intéressant». Il continue entretemps avec sa société, la «Global Strategic Advisory» dont on trouve trace dans la rubrique «dirigeants», du site de BFM TV.

Lui, il affirme que GSA est installée à Tunis et à Paris où est aussi installée sa famille, et délivre ses conseils à de grands groupes privés, «mais pas locaux, car je me suis interdit de travailler en Tunisie» tient-il à préciser pour Africanmanager. «Depuis mon départ de La Kasbah, je suis redevenu un père de famille normal avec un Job qui est le conseil en stratégies », nous dit-il. Il n’a plus cependant les mêmes moyens financiers du temps où il travaillait dans le domaine aéronautique. «J’avais plusieurs sociétés que je gérais au sein du groupe, entre les USA, l’Europe et la Chine, et avec 27 ans de salaire, j’ai de quoi vivre, sans compter ce que rapporte le conseil», dit-il en précisant : «ce que je gagnais en tant que chef de gouvernement tunisien ne représentait pour moi qu’une journée de rémunération, là où je travaillais avant». Jomaa, qui refuse par ailleurs qu’on le qualifie d’homme d’affaire, n’a ainsi manifestement pas de quoi se plaindre et affirme même : «la Cour des Comptes connait tout ce que je possède au détail».

Habib Essid, qui vient d’ailleurs de rentrer du Hajj, est revenu à ses premiers amours, ceux de l’agriculture. Mais cette fois-ci pour le plaisir. L’ancien chef de gouvernement tunisien a en effet acquis une petite parcelle de terre agricole, à quelques dizaines de kilomètres de Tunis, où il s’adonne à son plaisir en faisant l’agriculteur, selon ce qu’a dit à Africanmanager le très peu bavard ancien occupant du palais de la Kasbah, qui aurait cette activité chevillée dans l’âme.

Fils de maçon dans une famille qui compte sept enfants, il obtient une maîtrise en sciences économiques de la faculté de droit et des sciences économiques de l’Université de Tunis en 1971. Boursier aux USA, il y prépare un master en économie agricole. De retour à Tunis, c’est au ministère de l’Agriculture qu’il débute sa carrière. Avant d’être ministre, il a été surtout PDG de l’Office de mise en valeur des périmètres irrigués de Gafsa et du Djérid. On comprend dès lors qu’à la retraite il revienne aux sources agricoles.

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