AccueilLa UNETunisie-Liste noire : "Surréaliste" et "irresponsable", dit un éminent économiste français

Tunisie-Liste noire : « Surréaliste » et « irresponsable », dit un éminent économiste français

La Tunisie a répondu à temps aux injonctions de l’Union européenne, elle s’y est prise tard, elle a été lésée, lâchée par son premier partenaire, elle a tous les attributs d’un paradis fiscal, ne les a pas, elleetc. Trois jours après le coup de massue des ministres des Finances des pays de l’UE, l’agitation n’est pas retombée. Mais la clameur qui monte le plus, dans ce torrent de réactions passionnées, c’est quand même celle des défenseurs de la Tunisie. L’UE commence peut-être à prendre la mesure de sa décision d’inscrire la Tunisie sur sa liste de moutons noirs, 17 précisément. Et l’affaire commence même à gêner aux entournures les responsables européens, ce qui explique les sorties pour donner des gages sur le fait que la Tunisie pourrait sortir très rapidement de cette liste de la honte, comme si le fait de l’y avoir placée était, après coup, une boulette monumentale, surtout que la Tunisie n’a pas démérité par rapport, par exemple, à son voisin, le Maroc. Mais voilà, le jus est tiré, il faut maintenant le boire. L’ambassadeur de l’UE en Tunisie, Patrice Bergamini, fait ce qu’il peut pour tirer au plus vite le pays de ce mauvais pas. Et aussi pour se débarrasser de cette affaire aux allures de patate chaude. Le ministre tunisien des Finances, Ridha Chalghoum, s’active également. En face les soutiens de la Tunisie bougent, ici et ailleurs. En France ils donnent de la voix.

« Le classement de la Tunisie par l’Union européenne (UE), en tant que paradis fiscal est surréaliste« , a critiqué, jeudi soir, Olivier Pastré, économiste, professeur d’économie à l’université de Paris VIII, président de la banque d’affaires IM Bank et membre du Cercle des économistes. C’était lors d’une rencontre débat autour du thème « la Tunisie, porte d’entrée des investissements euro-méditerranéens« , co-organisée par l’Observatoire social international (Osi) et l’ambassade de Tunisie à Paris.
L’économiste a estimé, dans une déclaration à l’agence TAP, que cette décision « est irresponsable » et « qu’il faut que la liste soit amendée« , tout en recommandant aux responsables tunisiens de mieux communiquer pour remédier à cette situation.

De son côté, l’ancien président du groupe d’amitié parlementaire France-Tunisie, Georges Fenech, considère cette décision comme « un acte d’agression« .
Le PDG de TFBank, Hussein Mouelhi, a expliqué que la Tunisie ne peut pas être un paradis fiscal et ce, pour différentes raisons, notamment la règlementation régissant le système bancaire et la lutte contre le blanchiment d’argent.
« Notre seul tort est d’avoir cherché à développer une industrie exportatrice Off-shore en accordant des avantages fiscaux« , a expliqué le PDG de TFBank. Et d’ajouter : « cette mesure a bien fonctionné car elle a été saluée par toutes les instances monétaires internationales, telle que la Banque mondiale« .

Pour le président de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect- France), Mounir Beltaifa, « cette décision permettrait de secouer la Tunisie« . Il a déclaré, à l’agence TAP, que l’économie tunisienne est mal classée par Doing Business et dans le classement de Davos sur la compétitivité mondiale. « Le premier partenaire économique de la Tunisie vient de confirmer qu’il y a des possibilités d’amélioration de l’économie. Il faut mettre de l’ordre dans nos affaires« , souligne le président de Conect France.

Auparavant, l’ambassadeur de Tunisie en France, Abdelaziz Rassâa, a donné un aperçu des avantages d’investissement en Tunisie. Il a présenté des chiffres sur la situation économique tunisienne en 2017 marquée par une accélération de la croissance de 2,1 % lors du 1er trimestre, d’une augmentation de 18% des investissements directs étrangers et de 56 % des investissements industriels déclarés.
La présidente de l’Osi, Muriel Marine, estime, quant à elle, que la Tunisie a un potentiel à exploiter convenablement.
De son côté, l’avocate Donia Hedda Ellouze a rappelé les avantages de la loi sur l’investissement, notamment les primes accordées aux projets d’intérêt général et la création d’emplois.
Le représentant de Sagem en Tunisie, Christian Jannot, a noté que la Tunisie a le meilleur rapport qualité coût de compétences.

TAP

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