AccueilLa UNELe liquide est roi, le chèque  couperet du commerce à tempérament !

Le liquide est roi, le chèque  couperet du commerce à tempérament !

Ayant mis trop de temps pour voir le jour et suscitant force controverses, la nouvelle législation sur les chèques y a ajouté un déboire majeur qui a jeté un pavé dans la mare où « baignait » la classe moyenne. Une frustration que nourrit le démantèlement du statut du chèque en tant qu’outil sans égal du commerce à crédit  

En Tunisie, où le salaire mensuel moyen oscille autour de 1 000 dinars, les citoyens ont longtemps compté sur les chèques postdatés pour effectuer des achats en payant par tranches au fil des mois, résume une enquête de l’AFP , relayée par RTL.

Contrairement à de nombreux autres pays où les chèques sont désormais rares à l’ère des paiements instantanés en ligne, la culture du paiement par chèque persiste en Tunisie. Mais dans le cadre des réformes bancaires introduites en février, le gouvernement cherche à renforcer le rôle initial des chèques en tant que moyen de paiement immédiat. Les chèques étaient en effet devenus une forme de crédit souvent tolérée par les commerçants.
La nouvelle loi vise officiellement à « freiner l’endettement des consommateurs » et à « améliorer le climat des affaires » dans une économie dont la croissance du PIB réel, selon le Fonds monétaire international, ne devrait atteindre que 1,6 % en 2025.
Mais beaucoup estiment qu’elle a également commencé à perturber le budget des ménages et des petites entreprises.

L’économiste Ridha Chkoundali a déclaré que la nouvelle loi « pourrait être la goutte d’eau qui fait déborder le vase » pour la consommation et la croissance économique. Selon lui, cette mesure bouleverse le comportement habituel des Tunisiens en matière de consommation, et c’est principalement la classe moyenne qui en fait les frais.

Autrefois pilier essentiel de la stabilité économique et sociale de la Tunisie, la classe moyenne représentait environ 60 % de la population avant la révolution de 2011. Les experts estiment aujourd’hui qu’elle a chuté de plus de la moitié pour atteindre 25 %.
De nombreux commerçants avaient déjà commencé à hésiter à utiliser des chèques depuis que la précédente loi de finances prévoyait des peines de prison sévères pour le kiting de chèques, pratique frauduleuse qui consiste à émettre des chèques avec des fonds inexistants.

En avril dernier, les autorités judiciaires ont déclaré qu’elles enquêtaient sur plus de 11 000 cas de chèques sans provision.
La réforme de cette année vise à réduire le nombre de ces cas. Sur la base des revenus et du patrimoine de l’acheteur, elle a introduit un plafond pour le montant des chèques pouvant être émis.

Elle permet également au commerçant de vérifier si le payeur dispose de fonds suffisants lors de chaque transaction en scannant un code QR sur son chèque.

 Une mesure « intrusive »

Nombreux sont ceux qui estiment que la mesure est intrusive et que le changement technologique ajoute déjà un niveau de complexité.
Le  propriétaire de l’une des plus anciennes librairies de Tunis, a déclaré à l’AFP que le changement avait paralysé ses ventes, s’ajoutant à une demande de livres déjà en baisse. « Avant, les clients payaient avec des chèques postdatés, mais maintenant ils ne peuvent plus, et le nouvel outil en ligne est compliqué et peu fiable. « Ils ne peuvent tout simplement plus acheter de livres », a-t-il ajouté, précisant qu’il avait même envisagé de fermer boutique.

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1 COMMENTAIRE

  1. Manque de compétences et de vision, avant d’appliquer la loi des chèques, on aurait pu tester sur un échantillon de personnes concernées et tirer des conclusions. Toujours minni tegraa ! il faut être humble dans les décisions, faire participer les institutions et la population des commerçants en d’une utilité capitale.

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