AccueilLa UNEA la Sotrapil, la dette nette du transporteur s’empile

A la Sotrapil, la dette nette du transporteur s’empile

Créée en septembre 1979, la société de transport des hydrocarbures par pipelines « Sotrapil » est entrée en exploitation en 1984. Jouissant d’une position monopolistique, cette entreprise où le groupe Driss (Hichem et Aziza) détient 21,21 % du capital, assure seule, le transport des hydrocarbures sur tout le territoire tunisien. Elle dispose pour cela du pipeline Bizerte-Radès, de réservoirs, dépôts et annexes pour le transport, le stockage et la livraison d’hydrocarbures, d’une station de pompage de produits pétroliers raffinés de la Stir vers la station de Radès, et d’un pipeline entre la Goulette et l’aéroport de Tunis- Carthage pour le transport de Jet. Ses clients sont les suivantes Agil, Vivo Energy, Ola Energy, Total et Staroil.

En 2021, l’entreprise où la Steg, l’Etap, et la SNDP sont au capital en plus du flottant en bourse de 25,21 %, a affiché une progression à deux chiffres de ses revenus. Le chiffre d’affaires du transporteur public des hydrocarbures s’est hissé de 18 % à 16,5 MDT. Il demeure cependant en deçà des réalisations de 2018.

  • Monopolistique, elle relève ses frais, et impacte ainsi le prix à la pompe

« Cette nette reprise de l’activité s’explique par la hausse de la demande en gas-oil importé du port pétrolier de Radès, ainsi que par le redressement progressif du trafic aérien, après une année 2020 souffrant de la propagation de la pandémie Covid-19 et des mesures de confinement sanitaire décidées par les autorités tunisiennes », explique l’intermédiaire en bourse Tunisie-Valeurs (T.V).

La société a relevé à deux reprises (+ 3 % à chaque fois) ses frais de transport par le pipeline Bizerte- Rad7s. Elle a également révisé à la hausse (+5 %) ses frais de transport du jet à travers le pipeline entre la Goulette et l’aéroport de Tunis- Carthage. Indirectement donc, selon notre propre déduction, la Sotrapil contribue,  à son échelle, à la hausse des prix des carburants à la pompe.

A fin 2021, le résultat net de Sotrapil s’est établi à 7,6 MDT, soit une hausse de 7 % comparé à 2020. Il convient de préciser que 40 % du résultat net provient des produits de placement qui se sont élevés à plus de 3 MDT en 2021. Le taux de marge nette du transporteur a été de 46 %.

A fin 2021, la marge brute de la société s’est élevée à 15,4 MDT, soit une hausse annuelle de 18,7 %. Le taux de marge brute de la société s’est maintenu stable à 93 %. Le taux de marge d’EBITDA s’est bonifié de 1 point pour s’établir à 62 %. Les frais du personnel constituent la plus importante charge d’exploitation, représentant 31% du total des produits d’exploitation de la société, contre 34 % des revenus une année auparavant.

  • Entre experts et néophytes

T.V soutient dans son analyse d’experts financiers, que « sur le plan financier, le transporteur des hydrocarbures est connu pour la solidité de sa structure bilancielle. Une structure atypique marquée par un faible besoin en fonds de roulement (un BFR négatif de –0,6 MDT en 2021), par une dette nette négative (-46MDt en 2021) et une trésorerie largement excédentaire ».

Nous, néophytes en finances, remarquons cependant que la dette nette a toujours été en hausse au cours des cinq dernières années, passant de 28,1 MDT en 2017 à 46 MDT en 2021. Une dette nette, celle de 2021 au moins, presque égale aux capitaux propres qui étaient de 50,5 MDT. Le BFR baisse certes, mais la dette nette de Sotrapil s’empile et augmente, rapidement et en continu.

Le Gearing est certes encore inférieur à 100 %, mais la littérature financière qu’on retrouve sur le Net, indique que « un ratio élevé, traduira un endettement excessif, avec les conséquences négatives qui peuvent en découler sur la solvabilité de l’entreprise, ses résultats, sur des taux d’intérêts plus élevés à payer sur les marchés financiers, etc. Contrairement au financement par les capitaux propres, la dette doit être remboursée au prêteur, quoi qu’il arrive. De plus, le financement par de la dette exige aussi le paiement régulier des intérêts réguliers ». On ne manquera pas d’ajouter le rappel que le capital social de la Sotrapil en 2021 et selon les documents de la BVMT, était de 20,7 MDT. Cherchez l’erreur ! On dit cela, on ne dit rien !

  • Loin, très loin de son prix d’introduction

D’un nominal de 5 DT, le transporteur a été Introduit en bourse, en janvier 2001, au prix de 12,5 DT. Au 27 juillet 2022, il était échangé à 6,5 DT. Un cours en baisse de 1,5 DT et presque la moitié du prix d’introduction.

L’analyste boursier T.V estime que « le transporteur des hydrocarbures qui a été affecté par les retombées de la crise (affichant des revenus, en 2020, en baisse annuelle 18,1%) a été bien à l’abri en bourse, se bonifiant de 17,8 % à fin 2021. En 2022, la performance du titre en bourse a été timide de 5,8 %, depuis le début de l’année. Valorisée à 56,2 MDT, soit un PER2022e de 6,9x et un VE/EBITDA2022e de 0,4x, la société traite à des niveaux de valorisation très bas ».

*Chiffres et analyse de Tunisie-Valeurs

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